RADIO FRANCE OCCITANIE MONTPELLIER : MARÍA GRAND Trio
photo David Abécassis
Antépénultième soirée jazz du festival, et encore une (belle) découverte, avec le trio de la saxophoniste María Grand
On commence à 20h par un petit tour vers l’Apéro Jazz, et le groupe ‘Dalonaz’ qui mêle au Maloya de l’Île de la Réunion, et aux chant créole, des accents de jazz et d’autres musiques.
Avant le concert de 22h, le chroniqueur remonte vers la Pinède pour déguster de belles (et bonnes !) huîtres de Marseillan, élevées sur l’Étang de Thau, près de Sète.
Pas de doute, émois musicaux et émotions papillaires font bon ménage !
photo David Abécassis
MARÍA GRAND Trio
María Grand (saxophone ténor, voix), Linda May Han Oh (contrebasse, voix), Savannah Harris (batterie, voix)
Amphithéâtre du Domaine d’O, 23 juillet 2019, 22h
Belle découverte pour le chroniqueur que cette saxophoniste entendue furtivement voici 3 ou 4 ans dans un groupe de Steve Coleman. Découverte d’autant plus marquante qu’elle est ici avec son propre trio, en compagnie de deux musiciennes remarquables. Suissesse établie aux États-Unis, María Grand est manifestement à son aise dans cet univers New-Yorkais. Ce trio mêle instruments et voix, avec des textes qui font écho aux préoccupations de la vie sociale et environnementale. Accompagnées pas les voix de Linda Oh et Savannah Harris, parfois sous formme de bourdons associés à leur jeu instrumental, María Grand développe d’une voix fragile des lignes mélodiques très sinueuses. La hardiesse dans le choix des intervalles interpelle. Son jeu de saxophone rappelle au vieil amateur que je suis les francs-tireurs des deux côtes états-uniennes, Charles Lloyd, Warne Marsh ou Mark Turner, pour ne citer que ceux-là. Sonorité diaphane et discours musical affirmé, poésie et sophistication, le tout dans un groupe très soudé dont la contrebassiste est le pilier central : Linda May Han Oh impressionne par ses lignes autant que par son expression. Elle forme avec Savannah Harris un tandem d’un force indiscutable, une force sans ostentation : pas de virtuosité affichée (même si elle est bien là), de la musicalité avant toute chose. La saxophoniste pose sur cette base inaltérable des phrases souples, inventives, dont les hardiesses sont souvent finement dissimulées dans cette fluidité même. En concert en exclusivité française à l’orée d’une tournée européenne. Très beau concert. Le festival nous gâte. Merci Pascal Rozat pour cette belle initiative. HÉLAS CE CONCERT, COMME LE PRÉCÉDENT ET LES DEUX SUIVANTS, N’A PAS ÉTÉ ENREGISTRÉ PAR RADIO FRANCE, ET NE SERA DONC PAS DIFFUSÉ SUR FRANCE MUSIQUE : NAUFRAGE DE LA MUSIQUE VIVANTE SUR NOTRE RADIO PRÉFÉRÉE ?
Xavier Prévost