Jazz live
Publié le 26 Juil 2019

RADIO FRANCE OCCITANIE MONTPELLIER : RAY LEMA ‘Transcendance’

Très chaude ambiance, sous une température clémente (si on la compare au Nord de la France engourdi dans la canicule) pour la soirée conclusive de la programmation jazz du festival. Programmation dite festive : résultat garanti.

Vers 20h, ultime descente vers le Sud du Domaine d’O pour écouter, sous les micocouliers, le groupe programmé pour les ‘Apéros Jazz’.

Aujourd’hui officie ‘The Duke and the Dudes’, singulier quartette sans batterie : sax alto/ténor, trompette/bugle, guitare et contrebasse. Le répertoire est celui de Duke Ellington, arrangé dans un esprit qui évoque parfois autant la West Coast que les arrangements du formidable Gigi Gryce dans les années 50. Beau travail, bons solistes, et belle conclusion de la série.

 

RAY LEMA ‘Transcendance’

Ray Lema (piano, voix), Sylvain Gontard (trompette), Irving Acao (saxophones ténor & soprano), Rodrigo Viana (guitare), Michel Alibo (guitare basse), Nicolas Vicarro (batterie)

Amphithéâtre du Domaine d’O, 25 juillet 2019, 22h

Ça commence très fort : le batteur est un enclumeur, précis mais d’une frappe disproportionnée, qui écrase le son du groupe. Le sonorisateur de façade peine à extraire le son du piano de ce violent maelström, mais assez vite parvient à rendre les choses acceptables. Le soutien de la guitare est pour beaucoup dans la lisibilité de l’accompagnement.

Le groupe joue la musique du disque «Transcendance», publié à l’automne dernier. Au début du concert le groove un peu massif est privilégié : solo de basse spectacularisé façon showbizz de Michel Alibo, notamment. Irving Acao et Sylvain Gontard vont se livrer à quelques cutting contests très survoltés, et la pression diminue pour de belles parenthèses : la Congo Rhapsody, qui met en valeur le piano de Ray Lema, et le très émouvant Kivu’sBlues, qui évoque la guerre qui a décimé la population de cette province à l’Est de la République Démocratique du Congo depuis 15 ans. Rodrigo Viana nous offrira un solo concis d’une belle et fine musicalité. L’effervescence reprendra ensuite, avec encore de beaux échanges entre Irving Acao (cette fois au soprano) et Sylvain Gontard. Le tonitruant solo de batterie annonce une prochaine fin du concert, et en rappel Ray Lema annonce une dernier thème : «un petit déhanché congolais pour que ça se termine bien». Son vœu est exaucé, le public est debout pour la désormais traditionnelle ovation verticale.

Conclusion en joyeuse fanfare pour une belle édition 2019 du festival : programmation contrastée mais toujours d’une belle exigence artistique. Merci à Pascal Rozat, Antoine Legros et toute leur équipe, et à l’année prochaine !

Xavier Prévost