ESTHÉTIQUE(S) JAZZ : Sacré Jazz !
Sous le titre général ‘Spiritualité et esthétiques jazz’, c’était la première matinée des rencontres scientifiques internationales transdisciplinaires organisées par le SeFeA (laboratoire Scènes Francophones et Écritures de l’Altérité, Sorbonne Nouvelle) : quatre communications très passionnantes sur le thème ‘Sur les ailes du jazz : le jazz comme musique sacrée’
Paris, Les Plateaux Sauvages (Établissement culturel de la ville de Paris), 22 novembre 2019, 9h-12h30
Pour cette septième édition des rencontres, après présentation des intervenants, on entre dans le vif du sujet avec Raphaël Imbert. Le musicien-chercheur-enseignant (et désormais directeur du Conservatoire de Marseille) retrace à grands traits les recherches qui ont fondé le contenu de son livre Jazz Suprême (éd. de l’Éclat, 2014). Une belle introduction à la question de la spiritualité dans le jazz. Ensuite Raphaël Imbert, au saxophone alto, a brièvement improvisé autour de trois figures convoquées ce thème : Ellington (Come Sunday ), Albert Ayler (La Marseillaise, historique, de Paris en 1966), et Coltrane (celui des années1964-67).
Puis Christian Béthune, sur le thème ‘Messianisme du jazz’, développe une pensée qui éclaire, notamment, la manière dont les afro-américains ont réintroduit le sacré dans le christianisme états-uniens qui tendait à l’occulter.
Pierre Fargeton nous a proposé ‘Un sacré réactionnaire ? Intuitions et paradoxes d’Hugues Panassié’ : un éclairage fin et savant sur l’importance historique du personnage, sans complaisance aucune envers ses écarts et autres contradictions.
de gauche à droite : Pierre Sauvanet, Kira Kitsopanidou, Raphaël Imbert, Pierre Fargeton, Christian Béthune)
Enfin Pierre Sauvanet, sous l’intitulé ‘Mystique Ornette’, a mené une enquête sur la spiritualité d’Ornette Coleman, investigation éclairée notamment par les articles de Francis Marmande, par la prestation incomprise de Jacques Derrida lors d’un concert d’Ornette à la Cité de la Musique de Paris en 1997, et par le témoignage de Derrida ultérieurement recueilli par Philippe Carles.
Après quoi la comédienne et chanteuse Jina Djemba (accompagnée à la sanza par Julien Vasnier) a chanté pour nous Black Is The Color, en référence à Nina Simone à laquelle elle a consacré un spectacle, Miss Nina Simone (reprise prévue au début de l’année à Paris). Puis fut projeté un court film, en un unique plan séquence, où elle chante ce thème (https://www.youtube.com/watch?v=3Ehc_L9gjjU). Suivit un échange autour de ce spectacle, et de Nina Simone.
Xavier Prévost
Les actes de ces rencontres seront publiés dans deux ans aux éditions Passages ( http://www.editionspassages.fr/esthetiques-jazz/ ) où l’on trouve déjà la trace de quatre éditions antérieures.
Les rencontres se poursuivent ce samedi 23 novembre, même heure même lieu (5 rue des Plâtrières, 75020 Paris)
Programme ici : https://esthetiquesjazz.tumblr.com/
Infos : Raphaëlle Tchamitchian raphaelle@epistrophy.fr
le SeFeA
https://iret.fr/fr/le-laboratoire-scenes-francophones-et-ecritures-de-lalterite-sefea/