Sandra Nkaké “C’est magique de ne pas tout contrôler”
Chanter confinée, qu’est-ce que ça change ?
Je chante tout le temps, partout, dans la rue, dans ma salle de bain, sur scène, en studio, dans le métro, à la campagne, même sous l’eau en nageant. Chanter m’accompagne depuis ma tendre enfance : cela me fait un bien fou et plus je chante plus j’aime ça. J’ai la chance d’en faire mon métier ! Chanter, jouer depuis chez soi implique beaucoup de changements par rapport à nos pratiques habituelles d’expression scéniques, généralement dans des lieux dédiés à de la musique amplifiée. Des changements dans la musique elle-même puisque jouer de chez soi implique que cela soit dans un contexte acoustique ou quasi acoustique. Il faut donc réfléchir aux chansons que l’on a vraiment envie de partager, qui nous touchent et créer des arrangements qui y correspondent. D’un point de vue personnel cela signifie pour moi revenir aux fondamentaux qui m’ont permis de choisir d’en faire un métier. Cela me pousse à accepter une certaine fragilité : c’est magique de ne pas tout contrôler, d’être dans des moments de sensibilité et c’est une sensation très douce. Nothing For Granted prend encore plus son sens aujourd’hui par exemple. Etre sincère, entière. Et même si je n’ai pas de “retours” directs de ce que ressent le public je sais qu’il sait que nous partageons un moment vrai. En cette période où nous sommes tous fragilisé.e.s par la peur, il est plus qu’important pour moi de continuer à vibrer en musique avec les moyens qui sont à ma disposition, à notre disposition. Enfin d’un point de vue de la vie sociale cela sous-entend donner accès à ma maison, mon intimité, ce qui n’est pas toujours facile ou agréable, car mon intimité est un espace que je partage avec ma famille, qui implique que je dois être attentive à ce que cette intrusion ne leur soit pas imposée.
Les moyens techniques le permettent : avec quel artiste du festival Je reste à la maison aimeriez-vous faire un duo ?
Rholala, mais je refuse de répondre à cette question ! [Rires.] Pourquoi faut-il toujours n’en choisir qu’un.e ? Plus sérieusement j’aime échanger et si l’occasion m’était donnée je créerais un combo avec Emily Loizeau, Piers Faccini, Yaêl Naïm, Thomas De Pourquery, Dom La Nena et Oxmo Puccino.