Réouverture au New Morning et Pégazz festival troublé par le Covid
Coïncidant avec la réouverture de ce grand lieu parisien qui aurait dû fêter ses quarante ans en avril dernier, le festival du collectif Pégazz & l’Hélicon se trouve compromis par un cas de covid et un chaîne de cas contact. Ouverture hier avec les Ghost Songs de Paul Jarret. Suite et fin ce soir – accès gratuit sur réservation –, avec Emma du même Paul et Les Rugissants de Grégoire Letouvet.
Le collectif Pégaz et l’Hélicon s’est constitué au fil des années autour de l’orchestre Ping Machine de Frédéric Maurin et de la galaxie de projets qui s’en sont détachés auxquels se sont agglomérés des systèmes stellaires que l’on pourrait identifier aux personnalités de Paul Jarret dont les talents musicaux se doublent de généreuses qualités d’organisation, et de Grégoire Letouvet, l’un des candidats crédibles au dernier concours de recrutement au poste de directeur musical de l’ONJ et que l’actuel chef de l’Orchestre national de jazz a intégré à ses programmes (Rituels, Dracula). Soit plus de vingt musicien.ne.s, technicien·ne·s, plasticien·ne·s, metteur·euse·s en scène, créateur·ice·s lumière et vidéo.
On se faisait un fête de les retrouver pour la réouverture des lieux de concerts, dans le cadre de ce festival gratuit, sur réservation , imaginé dans le respect des gestes barrière et de l’horaire imposé par la couvre-feu. Il aurait dû durer trois jours, du 6 au 8 juin, avec huit groupes à l’affiche. Un seul cas de covid au sein d’une grande formation et la déclaration des cas contact qui en a découlé a mis sur la touche le duo Julien Soro-Raphaël Schwab (prévu hier), le trio Players de Julien Soro, Stéphan Caracci et Ariel Tessier (prévu ce soir), le duo Gonam City de Quentin Ghomari et Marc Benham, le trio Sweet Dog de Julien Soro, Paul Jarret et Ariel Tessier, et le “twelvetette” le Grand Schwab, réincarnation partielle de Ping Machine mais imaginée par Raphaël Schwab dont la plume et la direction nous promet une orientation esthétique toute différente.
La soirée du 8 juin s’en trouve annulée. Celle d’ouverture, hier, réduite à un seul groupe, et pas des moindres, le quartette et les Ghost Songs fort bien nommés et imaginés par le guitariste Paul Jarret autour du “sound-drumming” de Jim Black, des claviers fluides et minéraux de Jozef Dumoulin, du ténor patient et intense de Julien Pontvianne. Chronique du disque enregistré en mars dans nos pages de juillet. Du programme de ce soir, il restera le quartette Emma, envers acoustique et folk – un folk enraciné dans une épopée suédoise ancestrale – de ces Ghost Songs, et les Rugissants, tentette de Grégoire Letouvet où l’on retrouve entre autres deux membres du PJ5, groupe tremplin de Paul Jarret, le tromboniste Léo Pellet et la contrebasse d’Alexandre Perrot.
Les clubs rouvrent, Paris et la banlieue ressuscitent, l’agenda en ligne Paris Jazz Club fait peau neuve : on peut y entendre Antoine Boyer (le 8 au Studio de l’Ermitage), Simon Chivallon (le 9 au Duc des Lombards), Hasse Poulsen et Thomas Fryland (le 10 au Sunset), Pierrick Pedron (du 10 au 13 au Sunside), Louis Sclavis et Benjamin Moussay (le 11 au Triton), Fred Nardin et Hugo Lipppi (le 12 à la 360 Factory), Vincent Ségal et Vincent Charbonnier (le 13 au 38 Riv’) et on ne vous dit pas tout, d’autant que la Province s’agite évidemment et que les festivals se trémoussent.