RADIO FRANCE OCCITANIE MONTPELLIER : HUGO LIPPI et HOLY HAND GRENADE
Avant de filer vers le concert de 20h, petit détour par la scène de l’Amphi d’O pour assister aux derniers préparatifs du quartette rassemblé par Hugo Lippi
Et cap ensuite vers l’Amphi des micocouliers, où va commencer le concert du quintette Holy Hand Grenade
HOLY HAND GRENADE
Lucas Peleterie (contrebasse), Timothé Renard (clarinette), Alexandre Brunel (guitare, effets), Gianni Nardone (claviers, effets), Simon Grillères (batterie)
Montpellier, Amphithéâtre des micocouliers, 23 juillet 2021, 20h
Tout comme hier sur cette même scène, c’est un groupe résolument inclassable. Un quintette montpelliérain qui a déjà deux disques à son actif. Si l’on veut jouer la valse des étiquettes, on pourrait dire que son univers musical s’étend depuis le jazz de chambre (au tout début du concert) jusqu’à une sorte de new klezmer version psychédélique (le rappel), en passant par la fusion, et le rock (progressif en l’occurrence). En tout cas une musique très élaborée mais extrêmement vivante, servie par des instrumentistes-improvisateurs d’une indiscutable qualité. Le groupe, qui n’avait pas joué depuis un an pour cause de pandémie, était euphorique. Il nous a donné pour l’essentiel la musique de son disque «Perfectly Parked» paru en mai 2020. Comme le public présent, je n’ai pas été avare de mon enthousiasme.
©David Abécassis
HUGO LIPPI QUARTET
Hugo Lippi (guitare), Fred Nardin (piano), Fabien Marcoz (contrebasse), Romain Sarron (batterie)
Montpellier, Amphithéâtre du Domaine d’O, 23 juillet 2021, 22h
©David Abécassis
J’ai toujours été touché par la manière dont ce guitariste, sorte de dépositaire d’un certain classicisme dans le jazz moderne hexagonal (Né à Portsmouth, il est arrivé en France à l’âge de 10 ans), fait constamment chanter son instrument. Que ce soit dans les intros en solo, dont il est coutumier, dans l’exposé des thèmes ou dans ses improvisations, Hugo Lippi est un lyrique, mais sans emphase. Il a joué pour nous une bonne partie du répertoire de son disque «Comfort Zone», publié en 2019, et qui lui avait valu cette année-là le prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz (Un prix plus souvent attribué à des pianistes ou des saxophonistes, puisqu’en 65 ans, il était que le sixième guitariste à le recevoir….).
©David Abécassis
Après une composition personnelle, puis Jingles, en hommage à Wes Montgomery, il va nous enchanter avec sa reprise des Passantes (Brassens, sur un poème d’Antoine Pol). Intro mystère puis exposé intense et impro inspirée. Magnifique variation aussi autour de Manoir de rêves (Django), version émouvante de A Felicidade (Tom Jobim et Vinicius de Moraes pour le film Orfeu Negro), puis une plongée dans l’atmosphère marquée par le blues de God Bless the Child. Et pour finir un hommage à Chick Corea, avec un enchaînement, via le solo de batterie, entre Humpty Dumpty et Armando’s Rhumba. Et en rappel, après une intro-mystère autour du Chanteur de Mexico, un autre vieux succès de la chanson d’après-guerre : Frénésie. Répertoire éclectique mais régal assuré, avec un groupe solide qui nous a permis de goûter, à son meilleur, ce grand guitariste.
Xavier Prévost
Ce concert sera diffusé sur France Musique le mardi 24 août à 23h dans l’émission ‘Jazz Été’