Ellinoa, Ville Totale, concert total
Avec un peu d’imagination, on dirait que les musiciens, debout comme des gratte-ciel ou assis comme de modestes immeubles, forment sur la scène leur propre ville humaine que la musique, affairée et groovante (et vous pouvez le croire, ça groove), ou bucolique et méditative, anime tel un vrai carrefour urbain, ou comme une vraie forêt vierge.
Ils et elles sont 15 sur scène*, tout un aréopage de cordes, de vents et de percussions qui est parvenu à faire surgir sur scène l’univers du disque. Dans un jeu de stimulation réciproque la leadeure et son orchestre donnent aux mots et aux paroles de cette œuvre (écrits avec Christelle Bekhache) une réalité presque palpable, soutenue par le travail remarquable d’Hector, l’homme des lumières de la salle. Rien de prémédité, apprendra t-on à la sortie du concert, mais indéniablement efficace. Devant la scène, Ellinoa, soit qu’elle dirige l’orchestre, soit qu’elle semble se laisser porter par lui, tour à tour narratrice, comédienne de théâtre, membre de d’orchestre et chanteuse (lyrique, punk, de jazz ou de pop), est au sommet de sa forme.
Il y en a, dans ce disque, des trouvailles, que dis-je, des trésors d’harmonie, de combinaisons orchestrales, de chaos maîtrisé et d’ordre déchaîné, et ce soir, tout ce qui fait la beauté de “Ville Totale” et la force de ce formidable orchestre nous a éclaté en plein visage.
Si vous n’y étiez pas, ne manquez pas le court-métrage en 2 parties créé autour du répertoire du disque, réservez vos places pour un prochain concert en 3D sonore, et pour prolonger l’expérience, essayez-donc le jeu vidéo Ville Totale (oui, vraiment) !
*Le Wanderlust Orchestra, c’est Ellinoa (vocc), Sophie Rodriguez (fl), Balthazar Naturel (bcl), Illyes Ferfera (as), Pierre Bernier (ts), Paco Andreo (tb), Robin Antunes, Widad Abdessemed (vln), Séverine Morfin (vla), Juliette Serrad (cello), Matthis Pascaud (g), Thibault Gomez (p), Arthur Henn (b), Gabriel Westphal, Leo Danais (dm).