ACADÉMIE de COMPOSITION Real Time Music / Orchestre National de Jazz
Cette Académie de composition est une initiative de l’association Real Time Music, créée en 2015 et qui se consacre à la formation de haut niveau pour des musicien.ne.s professionnel.le.s., notamment par l’organisation de master classes (https://realtimemusic.fr/).
Pour la deuxième année consécutive l’académie s’est organisée avec la collaboration active de l’Orchestre National de Jazz. Le trompettiste Xavier Bornens et le pianiste Paul Wacrenier, tous deux compositeurs et piliers de l’association, ont été très présents sur la mise en œuvre de ce projet.
Pour cette académie dont les tuteurs étaient Frédéric Maurin et Stéphane Payen, il y eut d’abord, du 13 au 17 février, une série de Master Classes pour les 8 compositrices et compositeurs sélectionnés.
Mes disponibilités ne m’ont pas permis d’assister aux interventions d’Alban Darche (compte rendu de Franck Bergerot sur le site de Jazz Magazine en suivant ce lien), Sarah Murcia et Nicole Mitchell, mais dans la matinée du 15 février j’ai pu aller écouter Laurent Cugny. Le pianiste / compositeur / chef d’orchestre / auteur et musicologue-professeur à la Sorbonne a commencé par présenter aux stagiaires (et au public, dont je faisais partie) son parcours personnel et musical, ses travaux et ses très nombreuses publications. Puis il a parlé du statut de l’œuvre musicale, spécialement dans le domaine du jazz : partition, oralité, et pour cette musique la prévalence de l’orchestre dans l’élaboration de la musique. Il a ensuite commenté un grand nombre d’enregistrements, commençant par confronter la version de Barbara Song dans L’Opéra de quat’sous à celle orchestrée et enregistrée en 1964 par Gil Evans, dont il est un spécialiste reconnu sur les deux rives de l’Atlantique. Furent ensuite étudiés Time of the barracudas (version de Gil Evans, Miles Davis et Laurent Cugny lui-même) ; puis Guinnevere de Crosby, Stills & Nash par Miles, par le Big Band Lumière de L. Cugny avec Gil Evans, puis plus tard l’orchestre Lumière seul ; et encore All in a moment with You de David Linx, avec son groupe puis avec Lumière ; et ensuite Man from Mars de Joni Mitchell ; et aussi Woodstock de la même chanteuse, et L’Air que l’on respire de Michel Jonasz, revus par Laurent Cugny avec son récent tentet. Avec à chaque fois une très féconde réflexion sur l’écriture – ré-instrumentation – orchestration. Ensuite, au piano, le compositeur-arrangeur a abordé la genèse d’une musique à partir d’une séquence harmonico-rythmique. Bref une très passionnante réflexion sur un aspect essentiel de l’écriture en jazz. Les master-classes étaient en direct sur la page Facebook de l’ONJ, où elles restent accessibles en suivant ce lien. Les pièces composées par les stagiaires ont été jouées par l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ en fin de stage le 18 février à a Dynamo de Pantin
Le compte rendu par Franck Bergerot du concert de restitution de l’Académie par l’Orchestre des Jeunes de l’ONJ, ainsi que du concert du même orchestre sous la direction de Laurent Cugny dans la musique de ce dernier (le 17 février au Campus Pierre & Marie Curie de Jussieu), est disponible sur le site de Jazz Magazine en suivant ce lien
Xavier Prévost