ONJ au Châtelet : comme à la radio

Les concerts, initialement prévus le 7 mars, avaient été annulés pour cause de grève. Le 6 juin ils eurent bien lieu, comme prévu en deux séances : pour les scolaires à 10h, et pour tous les publics à 12h30. Le chroniqueur, qui avait déjà écouté ce programme à la Maison de la Radio (chronique de Franck Bergerot ici), voulait découvrir la version ‘concert commenté’, notamment celle destinée au jeune public

ORCHESTRE NATIONAL de JAZZ

‘Frame by Frame’, Comme à la radio, concert commenté

Nicolas Lafitte (auteur, présentateur), Quentin Coppalle (flûtes), Catherine Delaunay (clarinette, cor de basset), Fabien Debellefontaine (saxophone ténor, clarinette), Jean-Michel Couchet (saxophones alto et soprano, clarinette basse), Fabien Norbert & Sylvain Bardiau (trompettes, bugles), Daniel Zimmermann & Jessica Simon (trombones), Mathilde Fèvre & Frédéric Foata (cors), Didier Havet (tuba), Frédéric Maurin (guitare, direction), Bruno Ruder (piano électrique, synthétiseur), Stéphan Caracci (vibraphone, marimba, percussions), Sarah Murcia (contrebasse), Rafaël Koerner (batterie)

Paris, Théâtre du Châtelet, 6 juin 2023, séance scolaire, 10h

C’est une vraie-fausse émission de radio en direct, avec un présentateur sur scène pour faire découvrir la musique et l’orchestre. Le présentateur (qui est en coulisse), avec un voix trafiquée façon cartoon, présente les membres de l’orchestre dans une atmosphère détendue de gag. Puis entrent le chef d’orchestre et le Monsieur Loyal : l’orchestre joue un court extrait de In the Court of the Crimson King (King Crimson). Présentation rapide de la spécificité de ce programme : le jeune public (800 garçons et filles, écoles primaires et collèges) est très attentif. Puis c’est l’arrangement de Red (King Crimson, itou), et l’attention est maintenue. Au fil du déroulement, un rapide historique du jazz à l’aide de documents sonores, un historique du rock aussi, et de ses multiples influences, une présentation des instruments, et des séquences d’orchestre, avec notamment un arrangement d’Atom Heart Mother de Pink Floyd. Puis c’est, présenté par Fred Maurin, une démonstration simple, mais éclairante, de ce qui fait un arrangement, et une orchestration. Et sur un court exemple emprunté à Charlie Parker le sax alto, en solo, illustre le passage du thème à l’improvisation. Puis tout l’orchestre donne une illustration de la complexité rythmique. Après avoir souligné l’influence sur le rock progressif de la science fiction et d’un certain futurisme, Nicolas Lafitte brosse à grands traits l’idée de ce qu’est un ’album concept’, en prenant l’exemple des Beatles. Et en conclusion l’Orchestre National de Jazz donne une version plus complète de In the Court of the Crimson King. Le public, manifestement, apprécie, et ce sera la conclusion de ce concert commenté. En y assistant je songe à la volonté développée depuis des années par les institutions publiques qui subventionnent des groupes, des compagnies ou des solistes, de prévoir dans le développement des programmes et des initiatives en direction du public, jeune notamment. Et je dois dire que cette forme de didactisme en douceur m’a convaincu que c’était possible. Expérience très positive donc. Dont on espère qu’elle se renouvellera.