Dernier ‘Jazz Club’ d’Yvan Amar, avec David Linx
Un événement à plus d’un titre : c’est la dernière émission de la saison, c’est aussi l’ultime pour son producteur Yvan Amar, invité par la direction de France Musique à passer la main. Pour l’heure on sait seulement que l’émission, créée par Claude Carrière et Jean Delmas en 1982, et prolongée par Yvan Amar en 2009, va perdurer. Mais on ignore qui en sera le producteur, ou la productrice. Un événement amical aussi, pour les collègues (et anciens collègues, comme votre serviteur) et les musiciens, nombreux dans l’assistance ; et pour le public venu nombreux en dépit d’une soirée annoncée comme agitée et émeutière sur les Champs-Élysées. Mais le principal événement, c’est la présence sur scène de David Linx et de son groupe, pour l’un des deux derniers concerts de ce programme ‘Skin in the Game’ inauguré voici 5 ans, et matérialisé par une disque paru en 2020 chez Cristal
Au cours du concert le chanteur-compositeur-improvisateur-parolier (qui fut aussi batteur) a dit qu’il préparait un nouveau programme. Ce sont majoritairement des titres issus de ‘Skin in the Game’ que nous écouterons au Sunside (et en direct sur France Musique), même si en fin de concert nous aurons la primeur d’une nouvelle composition.
DAVID LINX Quartet
David Linx (voix), Grégory Privat (piano), Samuel F’hima (contrebasse), Arnaud Dolmen (batterie)
Paris, Sunside, 1er juillet 2023, 19h
Une fois n’est pas coutume (c’est une soirée exceptionnelle) Yvan Amar se trouve devant la scène, en direct sur France Musique pour le ‘passage d’antenne’ avec l’émission précédente, et pour présenter le programme du concert (et de l’émission) en accueillant David Linx et ses musiciens. Et le concert commence avec To The End Of An Idea. Dès la première seconde cette voix singulière, et cette expressivité hors-norme, nous saisissent pour ne plus nous lâcher jusqu’au terme du concert.
Les textes chantent, et la musique parle, en toute liberté. En virtuose du micro, le chanteur utilise cet instrument comme un supplément d’âme, qui exacerbe la phrase, le sens et la musicalité. Il joue aussi de sa tessiture très large, sautant d’un registre à l’autre avec un naturel qui ne doit pas faire oublier tout ce qu’il y a derrière cette aisance, conjugaison de travail et de talent. Grégory Privat part dans une improvisation incandescente, sous le regard admiratif du chanteur, et des autres membres du groupe. Car ce qui frappe aussi, c’est la fluidité musicale des échanges entre eux tous, et la liberté qui tend à prévaloir à chaque instant. Après ce premier vertige collectif, le chanteur salue chaleureusement tout le monde, dans la salle sur les ondes, et annonce le thème à venir, Azadi. Suivront Here I Can See (sur une musique de Grégory Privat), Prophet Birds, etc.… Je ne vais pas vous narrer par le menu tout le plaisir que j’ai eu, comme tout le public, et les Ami.e.s, à vivre ce formidable concert. Car si c’était en direct, c’est aussi en réécoute sur le site de France Musique ensuivant le lien ci-dessous.
Xavier Prévost