Robin Mansanti au Bal Blomet le 5 octobre
Le trompettiste et chanteur a convié le public du Bal Blomet à le suivre dans une Nuit Américaine haute en couleurs et riche en émotion.
Depuis qu’il a commencé à faire parler de lui avec son premier album “Nuit Américaine” publié sur le label LP3 45, on avait envie de voir Robin Mansanti de près sur scène. Ce fut chose faite d’abord au Sunset voici quelques mois, mais on avait hâte de l’entendre dans le cadre du club du XVème arrondissement qui semblait d’emblée parfaitement correspondre à sa musique oscillant entre l’intimité du songe et la fougue du bop.
A ses côtés, un groupe de luxe – Hugo Lippi, guitare, Laurent Courthaliac, piano, Thomas Bramerie, contrebasse, Gautier Garrigue, batterie – qui a largement pu faire parler ses qualités respectives et dialoguer librement (il s’est échangé beaucoup de choses passionnantes entre le piano de Laurent Courthaliac et les fûts de Gautier Garrigue) et fait briller le jeune chanteur et trompettiste : la façon qu’a eu Hugo Lippi de l’accompagner seul à la guitare sur une poignée de morceaux est un modèle du genre. L’univers de Robin Mansanti rappelle celui de Cher Baker sans jamais qu’on perde sa singularité certaine des oreilles, et il a immédiatement emporté la salle dans son univers, installant par sa voix, son souffle et ses textes une atmosphère rêveuse en laissant s’exprimer tout le charme de sa vulnérabilité. Non sans s’illustrer aussi par des chorus de trompette remarquablement construits et chantants, comme ceux dont s’était jadis fait une spécialité son idole.
Il n’aura fallu que quelques chansons pour avoir l’impression qu’on le connaissait depuis toujours et pour être sûr que sa musique ne nous quitterait pas en quittant la salle. On sort de ce concert avec la conviction plus forte encore qu’il faudra compter avec Robin Mansanti et qu’il y a décidément quelques chose qu’on n’entend pas chez tout le monde. Vous voilà prévenus !