Léon Phal au New Morning
Auréolé du succès de son dernier album en date, “Stress Killer”, le saxophoniste se produisait en quintette au célèbre club parisien, un concert très attendu.
par Yazid Kouloughli
Qu’on le veuille ou non, certaines dates dans une tournée sont plus spéciales que d’autres, et ce soir il ne fait pas de doute que Léon Phal avait l’opportunité de marquer les esprits en investissant le New Morning, cette salle si célèbre mais si intimidante parfois et qui fait souvent figure d’étape majeure dans un parcours. On ne se permettra aucune blague déplacée sur nos amis suisses mais 10 bonnes minutes avant 21h, l’heure à laquelle beaucoup d’habitués ont pris l’habitude d’entendre les premières notes d’un concert, le premier morceau commençait déjà à faire monter la pression.
On s’en doutait déjà, Léon Phal, Zacharie Ksyk (trompette), Gauthier Toux (Fender Rhodes), Rémi Bouyssière (contrebasse) et Arthur Allard (batterie) étaient sur le point de transformer un New noir de monde (ce n’est pas donné à tout le monde…) en un grand dancefloor pour un public où se mélangeaient beaucoup de générations différentes.
Sur scène, les morceaux de l’excellent “Stress Killer” (Heavenly Sweetness, lisez la chronique Choc publiée dans notre n°764 daté octobre 2023 !) avaient une force plus grande encore, et le quintette a donné à ce répertoire dansant, planant aussi, souvent, cette sorte de second souffle qui fait les grandes soirées. Et alors que Léon Phal confiait voici quelques-mois, en amont de la parution de son nouvel album, que lui et les siens travaillaient à faire danser le public et à ne jamais s’arrêter. Mission accomplie et plus encore : très enthousiaste puis très vite carrément chaud bouillant jusqu’à un ultime morceau (avec le très bon K.O.G au micro) où le concert à tourné en véritable rave party, on est tous allé au bout de l’expérience Stress Killer, là où un solo de saxophone ténor met tout le monde d’accord et où jazz et house ne font plus qu’un. Léon Phal et son Quintet sont prêts à entrer dans une nouvelle dimension et nulle doute que 2024 leur donnera l’occasion de le prouver sur d’autres scènes plus grandes encore, comme cet été au Théâtre Antique de Jazz à Vienne. Ne les manquez pas !