Le Conservatoire du 13e à l’heure des Années folles berlinoises
Ce 6 avril, au Conservatoire Maurice Ravel du 13e arrondissement parisien, la musicologue Hélène Cao nous faisait revivre la République de Weimar avec les différentes classes de l’établissement et notamment le Département Jazz.
En conclusion des Trois Jours de la Création du Conservatoire Maurice Ravel, Hélène Cao s’est livrée avec maestria à un exercice auquel elle s’est déjà livrée avec ses étudiants en culture musicale : faire revivre sur la scène du Conservatoire Maurice Ravel l’œuvre d’un artiste, un genre, une époque, une ville, un pays, en impliquant les forces vives de l’établissement, les élèves des différentes disciplines et leurs professeurs dont Benjamin Moussay, Jean-Charles Richard et Michel Feugère pour ce citer que ceux qui sont familiers de nos pages.
Hier 6 avril, sous le titre Berlin, la Nouvelle Babylone, 1918-1933, elle nous a fait revivre la folle époque de la République de Weimar, dans une Allemagne défaite, déchirée par les idéologies antagonistes, les crises identitaires et économiques dont témoignèrent les expressions artistiques de Kurt Weill à Paul Hindemith, des chanteuses de cabaret aux jazzbands nationaux ou venus d’Amérique, de l’Expressionnisme à la Nouvelle Objectivité. Le programme enchaîne pièces de cabaret, œuvres de musique de chambre ou chorale, mais aussi, sur des séquences choisies et montées par Hélène Cao parmi l’abondante et extraordinaire filmographie de l’époque, accompagnées de “bandes son” imaginées par les étudiant en M.A.O. (musique assistée par ordinateur), d’improvisations de la classe de sound painting, d’arrangements pour quatuor de saxophone (emmené par Jean-Charles Richard) et pour le Medium Band du département jazz dirigé et galvanisé par le trompettiste Michel Feugère. Le tout sur une iconographie exceptionnelle réunie, mise en page et projetée par Hélène Cao, ses étudiants étant invités à présenter les différents chapitres de ce spectacle de deux heures. Plutôt qu’un fastidieux inventaire, on en présentera ci-dessous quelques aperçus au travers de quelques unes des photos prises avec mon téléphone portable avant que la batterie ne rende l’âme. Parmi les différentes étudiants actifs sur le plateau, il nous faut citer ici un pianiste dont la réharmonisation “cubiste” de The Man I Love nous laisse à penser qu’il pourrait bien nous être donné de le réentendre sur nos scènes, Florian Berret. Franck Bergerot