Christian Escoudé a définitivement posé sa guitare.
Nous venons d’apprendre la disparition du guitariste, à l’âge de 76 ans. Au nom de Jazz Magazine, Philippe Vincent lui rend hommage.
Christian Escoudé est décédé ce 13 mai à Saint-Amant de Boixe, petite commune charentaise où il s’était retiré il y a quelques années avec son épouse Gisèle et un de ses fils. Il venait de publier il y a un mois ce qui restera son dernier disque, “Ancrage”, après une longue carrière qui l’avait emmené aux quatre coins du monde en compagnie de quelques monstres sacrés du jazz.
Natif d’Angoulême, il était le fils d’un guitariste d’origine manouche amateur de Django Reinhardt qui jouait dans les bals de la région les weekends et qui lui transmit l’amour de la guitare. Christian commença sa carrière professionnelle à 21 ans à Monaco dans l’orchestre d’Aimé Barelli avant de s’installer à Paris où il accompagne Jean Ferrat, Nicole Croisille, Michel Fugain et est vite adoubé par les jeunes musiciens trentenaires de l’époque, Aldo Romano, Michel Graillier, Jean-François Jenny-Clark, Bernard Lubat, Eddy Louiss et bien d’autres. Puis sa vie fut une suite de rencontres prestigieuses avec des jazzmen de renom avec lesquels il tourna ou enregistra. Parmi eux, Charlie Haden, John McLaughlin, Martial Solal, Lou Levy, Billy Higgins, Lew Tabackin ou Billy Hart.
Si ses origines manouches pouvaient transparaître dans son jeu, c’était aussi un héritier du bebop qui n’avait de cesse de vouloir faire évoluer son style et son répertoire avec un langage toujours très personnel qui le distinguait de la plupart de ses confrères guitaristes. Le jazz français perd l’un de ses grands talents. Philippe Vincent
Photo : Christian Escoudé en 1984 © Gampe / Wikimedia