Radio France Occitanie Montpellier : Potter, Mehldau, Patitucci & Blake/
Arrivé trop tard dans l’après midi, j’ai manqué les premiers instants du festival : le solo du contrebassiste Henri Texier au Musée Fabre, et le groupe Marsa à l’Amphithéâtre des Micocouliers. Mais j’étais à l’Amphi d’O pour le concert du soir
le quartette pendant la balance (photo Xavier Prévost)
POTTER, MEHLDAU, PATITUCCI & BLAKE
Chris Potter (saxophone ténor), Brad Mehldau (piano), John Patitucci (contrebasse), Jonathan Blake (batterie)
Montpellier, Amphithéâtre d’O, 9 juillet 2024, 20h30
photo David Abécassis
Il y avait foule pour cet événement : premier concert de la tournée européenne du groupe après la sortie du disque ‘Eagle’s Point’ publié en mars dernier. Le concert est enregistré pour France Musique et sera diffusé samedi. Et c’est filmé et diffusé en direct par France Télévision pour le site Culture Box
photo David Abécassis
Le groupe va jouer principalement le répertoire du disque récent, dans le même ordre pour le début, et ça commence bille en tête avec Dream of Home. C’est Chris Potter qui mène la danse, mi-taureau mi-lion, et le groupe s’engouffre dans cette frénésie très productrice de beautés fugaces et d’emportements assumés. La coda sera le point d’apaisement : un friselis de cymbales par Johnathan Blake tandis que Brad Mehldau pose de mystérieux accords, presque mystiques. Le titre suivant sera de la même énergie : Potter à l’offensive, Mehldau qui commente, relance et se dérobe pour mieux resurgir, avant un échange explosif de 16 en 16 mesures de Patitucci et Blake : ça barde, le public est aux anges, et le vieux chroniqueur aussi. Vient ensuite une ballade assez modale, intro de sax seul, solo de basse, et belle impro du pianiste : lyrisme, profondeur, pas d’ostentation, avant une sorte de crescendo vers le discontinu. Mehldau s’exprime pleinement.
photo David Abécassis
Après un thème assez caribéen, ce sera une ballade harmoniquement sinueuse composée par le saxophoniste pour sa fille : très beau solo du pianiste, très post-romantique, puis duo piano-sax où manifestement le pianiste inspire son partenaire. Je ne vais pas vous narrer par le menu ce concert que vous pourrez écouter et voir (infos en fin de chronique). Sachez simplement que Chris Potter s’est à un moment lancé dans un solo, puis duo avec Mehldau, dans un mouvement obsessionnel en forme de tourbillon ‘à la Rollins’, qui a conduit vers une sorte de calypso. Deux rappels, avec notamment un très beau Old Folks où chacun donna sa pleine mesure.
Xavier Prévost
photo David Abécassis
Diffusion sur France Musique le samedi 13 juillet à 20h
Vidéo sur le site de France Télévision – Culture Box jusqu’au 9 avril 2025