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Publié le 6 Août 2024

Le Disquindispensable, épisode #17



Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.


“IV”
Toto
Columbia
1982

C’est en regardant Le Magicien d’Oz après avoir aligné plus de margaritas que de raison et fumé quelques cigarettes bizarres que Jeff Porcaro et David Paich ont trouvé le nom de leur groupe : Toto – le nom du chien de Dorothy…
Quand ils ont annoncé la nouvelle à Steve Lukather, celui-ci, toujours cash, leur a répondu : « Les gars, vous allez le regretter toute votre vie… » Cette étrange idée ne les a pas empêchés de vendre des millions de disques et de collectionner les Grammy Awards, mais si Toto avait adopté un nom, disons, plus sérieux, auraient-ils été moins souvent massacrés par leurs ennemis jurés, les rock critics ? Rien n’est moins sûr.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que notre premier Disquindispensable du week-end est un chef-d’œuvre. Un an après après “Turn Back”, dont l’insuccès commercial avait poussé Columbia à leur mettre une certaine pression, genre « si le prochain ne se vend pas mieux, c’est la porte, ok ? », Paich, Porcaro, Lukather & Co ont sorti le grand jeu – après tout, ces messieurs figurent parmi les meilleurs musiciens de la planète, non ? – et trempé leur plume de songwriter dans l’encre d’or pour aligner plus de tubes et de classiques qu’il n’en fallait pour clouer le bec des “décideurs” de leur chère maison de disques.
Pensez : “IV” commence par Rosanna et se termine par Africa. Ça calme, non ? Plus de quarante après, ces deux chansons phénoménales n’ont pas pris une ride, et depuis que Weezer a repris Africa, c’est même devenu un mélange improbable d’hymne universel et de chanson branchée. Quant aux sept autres chansons, on doit avouer qu’on les connaît aussi par cœur, faisant de “IV” l’égal des grands disques de Steely Dan, plus romantiques et/ou rock and roll, avec des paroles certes moins étranges et poétiques – quoique celle d’Africa justement… –, mais avec un degré de musicalité pas moins respectable. C’est-à-dire extrêmement élevé.