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Publié le 11 Août 2024

Le Disquindispensable, épisode #22

Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.


“Night And Day”
Joe Jackson
A&M Records

1982

Trois ans seulement s’étaient écoulés depuis la sortie de son premier album, “Look Sharp !”, en 1979, et Joe Jackson semblait déjà avoir vécu plusieurs vies d’artistes à la suite – et à la fois. On savait qu’on avait affaire à un musicien capable de se renouveler à chaque nouveau disque (quatre au compteur, déjà, en 1982), mais rien, ou presque, ne laissait présager une œuvre aussi ambitieuse et polystyle que “Night And Day”, premier album new-yorkais du natif de Burton upon Trent, 27 ans.
D’abord, la pochette : d’une rare élégance, rétro et moderne à la fois. Bleue et blanche. Nuit et jour. Irrésistible. Sur la première face, la “Night Side”, tout s’enchaînait-déchaînait comme par enchantement : Another World, Chinatown, T.V. Age, Target… Des percussions en veux-tu en voilà (Sue Hadjopoulos, maîtresse ès-salsa), pas de guitare, des claviers comme en technicolor, la voix swinguante, vive et habitée de Joe Jackson… Jusqu’à Steppin’ Out, l’un des plus belles chansons des années 1980, ces accords magiques, lumineux, teintés d’une certaine mélancolie. La perfection pop. La seconde face, la “Day Side”, mettait à jour, pour commencer, l’autre merveille du disque, Breaking Us In Two, trésor d’invention mélodique, pour finir par le subtilement mélodramatique A Slow Song, qu’avaient précédé Cancer (la salsa, encore la salsa) et l’épique Real Men, qu’on aurait juré extrait d’une comédie musicale on Broadway.
Deux ans plus tard vint “Body And Soul” et sa pochette inspirée par Sonny Rollins. Mais comme vous vous en doutez, ce fut une autre histoire…