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Publié le 12 Août 2024

Le Disquindispensable, épisode #23


Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.


“A Love Supreme”
John Coltrane
Impulse

1965

Que dire qui n’ait pas été dit depuis 1965, l’année où parut ce chef-d’œuvre absolu ? Rappeler, peut-être, que derrière la console d’enregistrement officiait Rudy Van Gelder, l’un des plus grands ingénieurs du son de l’histoire du jazz. Qu’il fut produit par Bob Thiele, futur coauteur de What A Wonderful World de Louis Armstrong et fondateur du label Flying Dutchman, sur lequel un certain Gil Scott-Heron fit ses débuts en 1970.
On se souvient toujours de la première fois où l’on a écouté un chef-d’œuvre. On se revoit poser le saphir dans le sillon de la face 1 du 33-tours Impulse (racheté depuis plusieurs fois en CD, avec en point d’orgue la “Super Deluxe Edition” de 2015, “A Love Supreme : The Complete Masters”, avec les sessions en sextette du 10 décembre 1964 featuring Archie Shepp et le légendaire live du festival de jazz d’Antibes). On se souvient du choc, des premières notes qui s’échappent du saxophone ténor ; on avait deviné instantanément qu’elles resteraient en nous pour toujours. D’autres intros sublimes nous avaient fait le même effet : celles du Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky, de So What de Miles Davis, de Nuages de Claude Debussy ou encore de What’s Going On de Marvin Gaye.
Puis les cymbales d’Elvin Jones, la contrebasse de Jimmy Garrison, le piano de McCoy Tyner : la musique nous entoura, prit possession de nous.
On a beau réécouter pour la centième fois “A Love Supreme : c’est toujours la première. Suprême l’amour, oui, et plus encore : infini.