Jazz live
Publié le 12 Oct 2024 • Par Xavier Prévost

Yaron Herman New Quartet au Sunside

Quand je découvre dans les programmes un nouveau quartette du pianiste, annoncé avec Alexandra Grimal au saxophone, ma curiosité est attisée, et mon désir de découvrir cet alliage inédit (deux personnalités musicales assez différentes) est bien réel. Au fil des jours, sur les sites, je vois ces concert annoncés tantôt avec Alexandra Grimal, tantôt avec une autre saxophoniste, Maria Grand, qui partage son temps entre la Suisse et les U.S.A. : je ne l’ai écoutée que sur la toile, ce serait une découverte sur scène. Dans la presse, je vois que les concerts du vendredi et du dimanche sont annoncés avec Maria Grand : j’avais déjà acheté ma place, et je me rends donc au tout premier concert sans savoir qui sera la saxophoniste

YARON HERMAN NEW QUARTET

Yaron Herman (piano), Alexandra Grimal (saxophone ténor), Haggai Cohen Milo (contrebasse), Ziv Ravitz (batterie)

Paris, Sunside, 11 octobre 2024, 19h30

C’est la première fois que ce quartette se produit sur scène. Un disque est en prévision pour 2025 et, si j’ai bien compris, les deux saxophonistes y joueront. Maria Grand jouera pour les deux concerts de dimanche, et ce soir c’est Alexandra Grimal : chance pour moi car c’est sa présence annoncée qui avait motivé ma curiosité initiale. Le concert commence par une intro mystère du piano seul. Le mystère s’étend, la saxophoniste, d’un regard oblique, guette le moment où viendra l’exposé du thème. Le voici : sinueux, il débouchera sur un solo de piano très vibrant ; puis viendra le saxophone, pour une envolée d’une belle intensité : piano et contrebasse assurent la continuité, et c’est Ziv Ravitz qui dialoguera de manière privilégiée avec le sax. Au fil du concert Yaron Herman laissera parfois Alexandra Grimal en dialogue avec Haggai Cohen Milo, ou en trilogue avec basse et batterie. Le thème suivant commencera par un unisson piano/sax d’une grande liberté tonale : sinuosité du thème là encore, avant un nouvelle essor improvisé du piano. Un peu plus tard le prélude d’un thème, en trio, me fait penser que l’on pourrait atterrir du côté de Caravan : que nenni, on est dans l’une des nouvelles compositions qui, comme les précédentes, préfigurent le disque à venir. Du début à la fin du concert je suis, comme tout le public présent, captivé par l’intensité de la musique, des solos comme de la dynamique générale du groupe. Beau moment d’une musique dont l’intelligence formelle n’assourdit pas la flamme : au contraire !

Xavier Prévost (texte et photos)

Suivra un second concert à 21h30 avec Alexandra Grimal (le chroniqueur banlieusard n’en sera pas : suppressions de RER en soirée….). Et le surlendemain (dimanche 13 octobre), c’est Maria Grand qui sera la saxophoniste de ce tout nouveau quartette, dont je goûterai la teneur définitive dans le disque à venir