Jazz Magazine n°685 - juillet 2016
Des anches passent
Début juin, juste avant que Jean-Baptiste Millot n’immortalise Kamasi Washington (voir p. 14),
et que Stéphane Ollivier commence son entretien en profondeur (lire p. 16), je lui glissai en aparté au saxophoniste que Sonny Rollins ne tarissait pas d’éloges à son sujet au micro de Thierry Quénum
(lire p. 10). « Non, vraiment ?! Sonny Rollins ?! Wooow… », me répondit-il avec une émotion non feinte, soulignée par un sourire timide et touchant à la fois.
Rien ne pouvait mieux refl éter toute l’admiration qu’il porte au Colosse du Saxophone qui, hélas,
ne peut plus jouer – pour l’instant – de l’instrument avec lequel il fait corps depuis des lustres.
Mais il reste évidemment un musicien dont l’avis compte plus que tout. James Brandon Lewis
(lire p. 46) a lui aussi ses faveurs, tandis que Matana Roberts parle de lui comme d’un modèle à suivre (lire p. 54).
Quant au regretté Gato Barbieri, il est bon de relire les histoires de sa vie, telles qu’il les confiait
à Philippe Carles en 1972 (lire p. 24). Quarante-six ans plus tard, la flamme de son ténor brûlant n’est pas prête de vaciller dans nos mémoires, et ce n’est pas Thomas de Pourquery (lire p. 30) qui dira le contraire.