Jazz live
Publié le 4 Mar 2025

Éric Barret : souvenirs phonographiques

La mort soudaine d’Éric Barret nous prend au dépourvu par son caractère inattendu et brutal, contrastant avec la discrétion de ce personnage qui s’était imposé par son seul talent passionné.

Que dire de plus que les témoignages bouleversés de ses amis-complices-collègues-admirateurs qui se succèdent sur les réseaux sociaux, sinon survoler sa discographie et en rappeler quelques bornes à commence par cette première, le big band d’Antoine Hervé enregistré au Festival de Paris le 28 octobre 1983, qui vit émerger la scène française entièrement renouvelée par une génération (François Chassagnite, Denis Leloup, Michel Godard, Andy Emler, Malo Vallois, François Laizeau, Andy Emler…), génération que l’on verra grandir notamment avec le Bob 13 et l’ONJ du même Antoine, ce dernier précédé par l’ONJ 86 de François Jeanneau. 1988, après l’excellence en pupitre, c’est le premier disque, sans titre, en leader d’un all stars trio avec Henri Texier et Aldo Romano. L’année 1989 voit la naissance d’un formidable Éric Barret Quartet qui produira deux disques, le premier sans titre, puis trois ans plus tard, rodé à bloc, “L’Échappée belle”, avec Marc Ducret, Hélène Labarrière et Peter Gritz. En 1993, c’est la “Celtic Procession” de Jacques Pellen, une complicité durable, avec “Thank You To Be” de Peter Gritz (1994), dont Éric et Jacques se souviendront encore en 2013 sur leurs duos de “Quiet Place”. Auparavant, on l’avait retrouvé en 1997 sur l’“ONJ Express” de Didier Levallet qui joua les contrastes en lui faisant côtoyer Daunik Lazro, puis en 1999 sur un nouvel album personnel “New Shapes” avec Sophia Domancich, Riccardo Del Fra et Sophia Domancich, plus un duo avec Simon Goubert (“Linkage”).

Alors qu’il entame en 2004 un partenariat durable avec Jacques Vidal (“Sans Issue”, “Mingus Spirit”), il signe le transgénérationnel “My Favorite Songs” avec Airelle Besson, Pierre-Olivier Govin, Benjamin Moussay, Éric Löhrer, Éric Surmenian et Joe Quitzke. En 2006, nouveau trio bien titré “Close Meeting” avec Serge Lazarévitch et Joël Allouche. Mes collections et mes sources phonographiques se font plus discrètes au-delà de “Work in Progress” avec Emil Spanyi et Gautier Garrigue, enregistré en un lieu qui lui était cher, le Jazz Club de Dunkerque. Une fin de carrière discrète qui lui aura ressemblé, notamment comme pédagogue dévoué à ses étudiants des conservatoires de la ville de Paris. Franck Bergerot

PS: Nous parvient à l’instant, diffusé par son ami Serge Lazarévitch, le message suivant de sa compagne, Florence : Bonjour, suite au décès d’Eric, nos filles et moi voulions vous informer que la cérémonie de crémation aura lieu le lundi 10 mars à 15h30 au Crématorium de Manosque. Eric aimait cette région et voulait y vivre sa fin de vie. Pour celles et ceux qui ne pourraient pas venir, nous organiserons un hommage à Éric à Paris avec tous ses amis, musiciens ou non. La date sera fixée prochainement et je vous en tiendrai informé(e)s. Bien à vous, Coline, Louise et Florence.