Michael Leonhart & JSWISS, be-bop & hip-hop
Un show qui commence par un mélange entre Get Dis Money de Slum Village et Electric Relaxation de A Tribe Called Qwest, surtout joué avec une telle patate, peut il être qualifié d’autre chose qu’excellent ? Non.
Devant un public de dimension modeste mais mais mais motivé comme celui d’un stade de foot un soir de finale, le groupe enchaîne morceaux phares du hip-hop (N.Y. State Of Mind de Nas), parenthèses oniriques (Michael Leonhart au piano, Max Pinto à saxo, duo de rêve), interludes de rap a capella, et même un hommage à Ahmad Jamal, entre autres morceaux extraits de leur album « Bona Fide ».
Les sont beats signés Michael Leonhart et ça s’entend, car les samples qui s’y invitent sont d’une diversité telle qu’on n’en trouve que dans quelques esprits musicaux (on a même entendu la Valse de l’Histoire de Mélody Nelson de Serge Gainsbourg), toujours soutenus par une section rythmique de folie : basse grondante et féline (tenue par l’Italien Raffaele Trappaso), et cette frappe, la vraie, celle qu’aucune boîte à rythme ou presque ne pourrait donner, du batteur Charles Burchell. Pourtant, on n’a d’yeux et d’oreille presque que pour JSWISS, éclaboussant de son talent, par vagues de plusieurs mètres, l’enceinte du Sunset. Un flow 5 étoiles, de l’humour, du tragique, et un don pour mettre le public dans sa poche comme on n’en fait plus guère aujourd’hui. Il sort de son premier concert à Paris par la grande porte et prépare idéalement son retour cet été dans plusieurs festivals. Yazid Kouloughli
Photo : X/DR (Bandcamp.com)