TiÒ : Jim Black & Vox Bigerri
Le quintette polyphonique de Tarbes a initié en 2016 une collaboration avec le batteur Jim Black. Une rencontre étonnante, qui avait fait l’objet d’un reportage sur une chaîne régionale. De nouvelles dates dans le Sud-Ouest sont venues étayer la relation. Après Dave Douglas et ses « Fabliaux », Bobby Previte et son hard baroque (« Mass »), et la fascination de John Zorn pour les esthétiques médiévales, c’est au tour de Jim Black d’arpenter les reliefs d’un terroir éloigné des gratte-ciels de Manhattan.
Olivier Capmartin, Pascal Caumont, Fabrice Lapeyrere, Bastien Zaoui, Régis Latapie (v), Jim Black (dm). Le Taquin, Toulouse, 20 juin 2017.
Basé à Berlin, Jim Black s’active sous toutes les latitudes. Ses derniers faits d’armes en studio et sur la mappemonde incluent un quartette (« Malamute », sur Intakt), un trio (« The Constant », Intakt itou) et la poursuite du trio Azul de Carlos Bica avec Frank Möbus (« More Than This », Clean Feed). Black a maintes fois prouvé son appétence pour la prise de risques, par exemple lors d’une rencontre improvisée avec Michel Portal et Hamid Drake autour de valses tourbillonnantes à la Gus Viseur qui avaient suscité la perplexité des deux américains, peu habitués à de telles formes malgré leur vaste science (et naturel) rythmique.
Le début augure de quelque style inamovible, de chants immémoriaux plutôt rigides. Impression rapidement dissipée quand surgissent des harmonies saisissantes, complimentées par le jeu libre du batteur. Les membres du quintette sont disposés en cercle, ne se quittent pas des yeux, la moindre inflexion de l’un trouvant un écho chez les autres. Par sa gestuelle, ses idées et l’infinité de nuances qu’il tire d’un attirail limité, le batteur tient de l’homme-orchestre. Outre la qualité de la sonorisation, discrète, se remarque la bienveillance entre les protagonistes – humilité et humanité. Le groupe a éprouvé le désir de dynamiser ses « airs non pulsés » au contact d’un percussionniste chevronné. Possible fil conducteur, un aspect tribal, impression confirmée par un final fédérateur, pour lequel le groupe se fraie une place au milieu du public, le batteur y usant d’un seul tambour, sans chiffonner la moindre oreille.
Le projet est moins celui d’une fusion que d’une juxtaposition vivante de deux entités distinctes. Personne ne s’efface; les personnalités demeurent. On trouve des terrains d’entente. Des racines du Béarn, de Gascogne et de Bigorre, un branle, des chants de veille ou à danser, une berceuse, un poème dont l’auteur est qualifié de « surréaliste rural » sont abordés. Aussi deux duos, et une relecture du blues Requiem de Lennie Tristano assorti de textes à thématique champêtre. Aux chants traditionnels en plusieurs langues du Sud, de l’Occitanie à la Sardaigne mais essentiellement des Pyrénées, se mêlent une composition de Black revisitée ainsi que le classique Strange Fruit, issu d’un autre Sud et entonné dans un dialecte montagnard puis en version originale. Diversité des formes, airs de courte durée, sans ornementation ostentatoire. On peut aimer ou pas, mais l’on serait en peine de trouver le moindre défaut au concept comme à l’exécution, résultant d’un travail sérieux. L’ensemble concilie la tradition du jazz – le jeu de Jim Black, certes moderne et mâtiné d’influences rock, s’inscrit bel et bien dans le sillon de cette musique – avec d’autres traditions que le signataire de ces lignes ne fréquente pas tous les jours.
Au bout du pont des Catalans, entre le canal de Brienne et la Garonne, le Taquin a pris la place du Mandala, lieu de maints concerts mémorables (de mémoire et dans le désordre : Cooper Moore & Assif Tsahar, le Tigre des Platanes, Sonny Simmons, Raymond Boni, Eugène Chadbourne, Zakarya). La scène est plus spacieuse, la salle ouverte aux circulations. La programmation fait alterner formations locales, rencontres d’improvisateurs, groupes de fusion soul et électro-jazz. On pourra y entendre d’ici la fin du mois Magic Malik et sa Fanfare XP.
David Cristol|Le quintette polyphonique de Tarbes a initié en 2016 une collaboration avec le batteur Jim Black. Une rencontre étonnante, qui avait fait l’objet d’un reportage sur une chaîne régionale. De nouvelles dates dans le Sud-Ouest sont venues étayer la relation. Après Dave Douglas et ses « Fabliaux », Bobby Previte et son hard baroque (« Mass »), et la fascination de John Zorn pour les esthétiques médiévales, c’est au tour de Jim Black d’arpenter les reliefs d’un terroir éloigné des gratte-ciels de Manhattan.
Olivier Capmartin, Pascal Caumont, Fabrice Lapeyrere, Bastien Zaoui, Régis Latapie (v), Jim Black (dm). Le Taquin, Toulouse, 20 juin 2017.
Basé à Berlin, Jim Black s’active sous toutes les latitudes. Ses derniers faits d’armes en studio et sur la mappemonde incluent un quartette (« Malamute », sur Intakt), un trio (« The Constant », Intakt itou) et la poursuite du trio Azul de Carlos Bica avec Frank Möbus (« More Than This », Clean Feed). Black a maintes fois prouvé son appétence pour la prise de risques, par exemple lors d’une rencontre improvisée avec Michel Portal et Hamid Drake autour de valses tourbillonnantes à la Gus Viseur qui avaient suscité la perplexité des deux américains, peu habitués à de telles formes malgré leur vaste science (et naturel) rythmique.
Le début augure de quelque style inamovible, de chants immémoriaux plutôt rigides. Impression rapidement dissipée quand surgissent des harmonies saisissantes, complimentées par le jeu libre du batteur. Les membres du quintette sont disposés en cercle, ne se quittent pas des yeux, la moindre inflexion de l’un trouvant un écho chez les autres. Par sa gestuelle, ses idées et l’infinité de nuances qu’il tire d’un attirail limité, le batteur tient de l’homme-orchestre. Outre la qualité de la sonorisation, discrète, se remarque la bienveillance entre les protagonistes – humilité et humanité. Le groupe a éprouvé le désir de dynamiser ses « airs non pulsés » au contact d’un percussionniste chevronné. Possible fil conducteur, un aspect tribal, impression confirmée par un final fédérateur, pour lequel le groupe se fraie une place au milieu du public, le batteur y usant d’un seul tambour, sans chiffonner la moindre oreille.
Le projet est moins celui d’une fusion que d’une juxtaposition vivante de deux entités distinctes. Personne ne s’efface; les personnalités demeurent. On trouve des terrains d’entente. Des racines du Béarn, de Gascogne et de Bigorre, un branle, des chants de veille ou à danser, une berceuse, un poème dont l’auteur est qualifié de « surréaliste rural » sont abordés. Aussi deux duos, et une relecture du blues Requiem de Lennie Tristano assorti de textes à thématique champêtre. Aux chants traditionnels en plusieurs langues du Sud, de l’Occitanie à la Sardaigne mais essentiellement des Pyrénées, se mêlent une composition de Black revisitée ainsi que le classique Strange Fruit, issu d’un autre Sud et entonné dans un dialecte montagnard puis en version originale. Diversité des formes, airs de courte durée, sans ornementation ostentatoire. On peut aimer ou pas, mais l’on serait en peine de trouver le moindre défaut au concept comme à l’exécution, résultant d’un travail sérieux. L’ensemble concilie la tradition du jazz – le jeu de Jim Black, certes moderne et mâtiné d’influences rock, s’inscrit bel et bien dans le sillon de cette musique – avec d’autres traditions que le signataire de ces lignes ne fréquente pas tous les jours.
Au bout du pont des Catalans, entre le canal de Brienne et la Garonne, le Taquin a pris la place du Mandala, lieu de maints concerts mémorables (de mémoire et dans le désordre : Cooper Moore & Assif Tsahar, le Tigre des Platanes, Sonny Simmons, Raymond Boni, Eugène Chadbourne, Zakarya). La scène est plus spacieuse, la salle ouverte aux circulations. La programmation fait alterner formations locales, rencontres d’improvisateurs, groupes de fusion soul et électro-jazz. On pourra y entendre d’ici la fin du mois Magic Malik et sa Fanfare XP.
David Cristol|Le quintette polyphonique de Tarbes a initié en 2016 une collaboration avec le batteur Jim Black. Une rencontre étonnante, qui avait fait l’objet d’un reportage sur une chaîne régionale. De nouvelles dates dans le Sud-Ouest sont venues étayer la relation. Après Dave Douglas et ses « Fabliaux », Bobby Previte et son hard baroque (« Mass »), et la fascination de John Zorn pour les esthétiques médiévales, c’est au tour de Jim Black d’arpenter les reliefs d’un terroir éloigné des gratte-ciels de Manhattan.
Olivier Capmartin, Pascal Caumont, Fabrice Lapeyrere, Bastien Zaoui, Régis Latapie (v), Jim Black (dm). Le Taquin, Toulouse, 20 juin 2017.
Basé à Berlin, Jim Black s’active sous toutes les latitudes. Ses derniers faits d’armes en studio et sur la mappemonde incluent un quartette (« Malamute », sur Intakt), un trio (« The Constant », Intakt itou) et la poursuite du trio Azul de Carlos Bica avec Frank Möbus (« More Than This », Clean Feed). Black a maintes fois prouvé son appétence pour la prise de risques, par exemple lors d’une rencontre improvisée avec Michel Portal et Hamid Drake autour de valses tourbillonnantes à la Gus Viseur qui avaient suscité la perplexité des deux américains, peu habitués à de telles formes malgré leur vaste science (et naturel) rythmique.
Le début augure de quelque style inamovible, de chants immémoriaux plutôt rigides. Impression rapidement dissipée quand surgissent des harmonies saisissantes, complimentées par le jeu libre du batteur. Les membres du quintette sont disposés en cercle, ne se quittent pas des yeux, la moindre inflexion de l’un trouvant un écho chez les autres. Par sa gestuelle, ses idées et l’infinité de nuances qu’il tire d’un attirail limité, le batteur tient de l’homme-orchestre. Outre la qualité de la sonorisation, discrète, se remarque la bienveillance entre les protagonistes – humilité et humanité. Le groupe a éprouvé le désir de dynamiser ses « airs non pulsés » au contact d’un percussionniste chevronné. Possible fil conducteur, un aspect tribal, impression confirmée par un final fédérateur, pour lequel le groupe se fraie une place au milieu du public, le batteur y usant d’un seul tambour, sans chiffonner la moindre oreille.
Le projet est moins celui d’une fusion que d’une juxtaposition vivante de deux entités distinctes. Personne ne s’efface; les personnalités demeurent. On trouve des terrains d’entente. Des racines du Béarn, de Gascogne et de Bigorre, un branle, des chants de veille ou à danser, une berceuse, un poème dont l’auteur est qualifié de « surréaliste rural » sont abordés. Aussi deux duos, et une relecture du blues Requiem de Lennie Tristano assorti de textes à thématique champêtre. Aux chants traditionnels en plusieurs langues du Sud, de l’Occitanie à la Sardaigne mais essentiellement des Pyrénées, se mêlent une composition de Black revisitée ainsi que le classique Strange Fruit, issu d’un autre Sud et entonné dans un dialecte montagnard puis en version originale. Diversité des formes, airs de courte durée, sans ornementation ostentatoire. On peut aimer ou pas, mais l’on serait en peine de trouver le moindre défaut au concept comme à l’exécution, résultant d’un travail sérieux. L’ensemble concilie la tradition du jazz – le jeu de Jim Black, certes moderne et mâtiné d’influences rock, s’inscrit bel et bien dans le sillon de cette musique – avec d’autres traditions que le signataire de ces lignes ne fréquente pas tous les jours.
Au bout du pont des Catalans, entre le canal de Brienne et la Garonne, le Taquin a pris la place du Mandala, lieu de maints concerts mémorables (de mémoire et dans le désordre : Cooper Moore & Assif Tsahar, le Tigre des Platanes, Sonny Simmons, Raymond Boni, Eugène Chadbourne, Zakarya). La scène est plus spacieuse, la salle ouverte aux circulations. La programmation fait alterner formations locales, rencontres d’improvisateurs, groupes de fusion soul et électro-jazz. On pourra y entendre d’ici la fin du mois Magic Malik et sa Fanfare XP.
David Cristol|Le quintette polyphonique de Tarbes a initié en 2016 une collaboration avec le batteur Jim Black. Une rencontre étonnante, qui avait fait l’objet d’un reportage sur une chaîne régionale. De nouvelles dates dans le Sud-Ouest sont venues étayer la relation. Après Dave Douglas et ses « Fabliaux », Bobby Previte et son hard baroque (« Mass »), et la fascination de John Zorn pour les esthétiques médiévales, c’est au tour de Jim Black d’arpenter les reliefs d’un terroir éloigné des gratte-ciels de Manhattan.
Olivier Capmartin, Pascal Caumont, Fabrice Lapeyrere, Bastien Zaoui, Régis Latapie (v), Jim Black (dm). Le Taquin, Toulouse, 20 juin 2017.
Basé à Berlin, Jim Black s’active sous toutes les latitudes. Ses derniers faits d’armes en studio et sur la mappemonde incluent un quartette (« Malamute », sur Intakt), un trio (« The Constant », Intakt itou) et la poursuite du trio Azul de Carlos Bica avec Frank Möbus (« More Than This », Clean Feed). Black a maintes fois prouvé son appétence pour la prise de risques, par exemple lors d’une rencontre improvisée avec Michel Portal et Hamid Drake autour de valses tourbillonnantes à la Gus Viseur qui avaient suscité la perplexité des deux américains, peu habitués à de telles formes malgré leur vaste science (et naturel) rythmique.
Le début augure de quelque style inamovible, de chants immémoriaux plutôt rigides. Impression rapidement dissipée quand surgissent des harmonies saisissantes, complimentées par le jeu libre du batteur. Les membres du quintette sont disposés en cercle, ne se quittent pas des yeux, la moindre inflexion de l’un trouvant un écho chez les autres. Par sa gestuelle, ses idées et l’infinité de nuances qu’il tire d’un attirail limité, le batteur tient de l’homme-orchestre. Outre la qualité de la sonorisation, discrète, se remarque la bienveillance entre les protagonistes – humilité et humanité. Le groupe a éprouvé le désir de dynamiser ses « airs non pulsés » au contact d’un percussionniste chevronné. Possible fil conducteur, un aspect tribal, impression confirmée par un final fédérateur, pour lequel le groupe se fraie une place au milieu du public, le batteur y usant d’un seul tambour, sans chiffonner la moindre oreille.
Le projet est moins celui d’une fusion que d’une juxtaposition vivante de deux entités distinctes. Personne ne s’efface; les personnalités demeurent. On trouve des terrains d’entente. Des racines du Béarn, de Gascogne et de Bigorre, un branle, des chants de veille ou à danser, une berceuse, un poème dont l’auteur est qualifié de « surréaliste rural » sont abordés. Aussi deux duos, et une relecture du blues Requiem de Lennie Tristano assorti de textes à thématique champêtre. Aux chants traditionnels en plusieurs langues du Sud, de l’Occitanie à la Sardaigne mais essentiellement des Pyrénées, se mêlent une composition de Black revisitée ainsi que le classique Strange Fruit, issu d’un autre Sud et entonné dans un dialecte montagnard puis en version originale. Diversité des formes, airs de courte durée, sans ornementation ostentatoire. On peut aimer ou pas, mais l’on serait en peine de trouver le moindre défaut au concept comme à l’exécution, résultant d’un travail sérieux. L’ensemble concilie la tradition du jazz – le jeu de Jim Black, certes moderne et mâtiné d’influences rock, s’inscrit bel et bien dans le sillon de cette musique – avec d’autres traditions que le signataire de ces lignes ne fréquente pas tous les jours.
Au bout du pont des Catalans, entre le canal de Brienne et la Garonne, le Taquin a pris la place du Mandala, lieu de maints concerts mémorables (de mémoire et dans le désordre : Cooper Moore & Assif Tsahar, le Tigre des Platanes, Sonny Simmons, Raymond Boni, Eugène Chadbourne, Zakarya). La scène est plus spacieuse, la salle ouverte aux circulations. La programmation fait alterner formations locales, rencontres d’improvisateurs, groupes de fusion soul et électro-jazz. On pourra y entendre d’ici la fin du mois Magic Malik et sa Fanfare XP.
David Cristol