“The 1996 DEP Sessions With Glenn Hughes” de Tony Iommi et son successeur de 2005 “Fused” viennent d’être réédités en CD. Occasion de (re)découvrir deux mémorables collaborations du légendaire guitariste de Black Sabbath avec l’ex-chanteur de Deep Purple.
Par
Julien Ferté

Quand en décembre 1996 Tony Iommi entre en studio pour enregistrer un nouvel album avec l’ex-chanteur de Trapeze et de Deep Purple Glenn Hughes, enfant, comme lui, des West Midlands, ce n’est pas, cette fois, pour qu’il soit publié sous le nom de Black Sabbath, comme ç’avait été le cas dix ans plus tôt avec “Seventh Star”, l’un des (vraix-faux ?) albums du Sab’ les moins aimés, certes loin derrière les très détesté “Forbidden” – l’un comme l’autre ne sont pourtant pas sans charmes, mais c’est une autre histoire…
Non, cette fois c’est sûr, les huit heavy rock songs sortiront sous le nom du guitariste, Iommi. En 1997 ? Non, huit ans plus tard ! En 2004, sous le titre de “The 1996 DEP Sessions With Glenn Hughes”, pour bien souligner qu’il s’agit d’un album inédit sauvé des eaux toujours un peu troubles dans lequel baigne ce grand riffeur devant l’éternel.
Car les aventures en duo de Tony Iommi avec les ex-vocalistes de Deep Purple sont décidément toujours compliquées – on se souvient du très mal accueilli “Born Again” de 1983 avec Ian Gillan, pourtant devenu culte au fil des ans (on espère d’ailleurs une réédition Deluxe remasterisée et, surtout remixée, mais ça aussi c’est une autre histoire).

“The 1996 DEP Sessions With Glenn Hughes” démarrait cependant très fort avec le super heavy Gone, marqué par l’un de ces riffs d’acier dont le natif de Birmingham a le secret. Au micro, Hughes, alias “The Voice Of Rock”, était en voix, soulful et agressif à la fois, combinaison rare et sans doute l’une de ses marques de fabrique, avec son jeu de basse puissant et profond. Les sept autres morceaux ne sont peut-être pas tous aussi forts que cet opening track mémorable, mais forment grâce à leur diversité un album essentiel pour les fans du guitariste et du chanteur.

Un an plus tard, nos deux heavy rock stars remirent le couvert avec “Fused”, s’associant cette fois avec l’expérimenté batteur Kenny Aronoff et le claviériste Bob Marlette. Comme son prédécesseurn, ce second opus démarre très fort avec le bien nommé Dopamine, dont le riff cloue une fois de plus l’auditeur sur place, tandis que la voix multi-trackée de Glenn Hughes, alias “The Voice Of Rock”, ajoute son supplément de molécules du plaisir. Les non moins aplatissant Saviour Of The Real et Grace et le menaçant Resolution Song font leur effet aussi, tout autant que The Spell, où Glenn Hughes donne le meilleur de lui-même. Parmi les trois bonus tracks qui rendent cette réédition lovée elle aussi dans un digipack indispensable pour les complétistes, Let It Down Easy et son riff tournoyant rappelle si besoin était que Tony Iommi a décidément un don pour capter la foudre.

CD Iommi : “The 1996 DEP Sessions With Glenn Hughes” et “Fuse” (BMG, déjà dans les bacs).
Photo : Maria Iommi, X/DR (BMG).

Cherry Red Records publie un triple CD de 52 titres dédiée aux reprises rares de Prince et aux chansons de sa plume offertes à d’autres artistes. Attention, mine d’or !
Par
Fred Goaty

“Dearly Beloved, A Prince Songbook” (Cherry Red Records) n’est certes pas la première compilation regroupant des reprises de Prince et des chansons originales interprétées par d’autres, mais c’est sans conteste la plus complète jamais assemblée à ce jour.  Le premier CD s’attarde sur dix-huit pépites écrites et composées par le natif de Minneapolis pour des artistes venus d’horizons aussi divers qu’Ana Moura (avec Herbie Hancock), Kenny Rogers, Monie Love ou encore  Patti Labelle, sans oublier celles et ceux qui faisaient partie de sa propre galaxie – Shelby J, Brownmark, Rosie Gaines… Certaines sont connues des fans de Prince depuis plus de quarante ans et sont devenues cultes (Manic Monday des Bangles, Sugar Walls de Sheena Easton, The Dance Electric d’André Cymone, Love… Thy Will Be Done de Martika), d’autres sont un peu moins connues mais pas moins délectables (Oooh This I Need d’Elisa Fiorillo, The Sex Of It de Kid Creole & The Coconuts, Baby Go-Go de Nona Hendrix…).



Les CD 2 et 3 contiennent trente-quatre reprises et, là aussi l’éventail stylistique est très large, qui va de Jonny Lang (qui reprend I Am), à Stephanie Mills (et sa fameuse version de How Come You Don’t Call Me Anymore ?) en passant par Bobby Sparks & Lizz Wright (Sometimes It Snows In April), Valerie Carter (Crazy You) et N’Dambi (Soft And Wet), ainsi qu’une ribambelle d’illustres inconnus aux talents plus ou moins égaux, dont The Dirty Monroes, qui ont osé la reprise d’un inédit aussi sulfureux que légendaire, Vibrator, qui aurait dû figurer sur le seul et unique album de Vanity 6.
Ce qui fait aussi la singularité de ce triple CD, c’est son livret de 32 pages joliment mis en page, avec tous les renseignements discographiques dont rêvent les collectionneurs et des témoignages de chaque artiste.

CD “Dearly Beloved, A Prince Songbook” (Cherry Red Records, déjà dans les bacs).

L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Alain Leberger (de Bergheim) avait choisi :
Let’s Dance
David Bowie
RCA
1983

« Certainement pas “oublié” – bien au contraire ! –, ce disque de David Bowie fut en revanche méchamment mésestimé par la rock critic au moment de sa parution. Je me souviens encore de chroniques assassines qui, jeune ado influençable que j’étais alors, avaient failli m’en détourner… Mais ce n’est pourtant qu’après que la “bowiemania” soit retombée (comme souvent, le succès public de cet album fut inversement proportionnel à son insuccès critique : jamais, sans doute, le regretté David n’avait été aussi populaire à l’échelle planétaire), car l’ex-Thin White Duke réinventé Cool Dude était vraiment partout, et on entendait si souvent Let’s Dance et China Girl à la radio – sans parler des clips en boucle à la télévision – qu’on n’avait l’impression d’avoir le disque chez soi même sans l’avoir “en vrai” (non, on ne disait pas encore “en physique”). Quand je réécoute aujourd’hui “Let’s Dance”, je suis plus que jamais impressionnée par la qualité exceptionnelle de la production signée Nile Rodgers, qui avait si bien su “Chic-iser” les chansons de Bowie, avec l’aide de musiciens exceptionnles comme feu le guitariste Stevie Ray Vaughan (seulement connu, alors, des aficionados du blues), le bassiste Carmine Rojas, le saxophoniste Stan Harrison (le solo de sax déjanté dans Let’s Dance, c’est bien lui je crois), les batteurs Omar Hakim (qui jouait alors avec Weather Report !) et Tony Thompson (qui cognait si fort qu’il avait dû réaliser tous ses fantasmes “johnbonhamiens”)… Et en plus des tubes en or massif – l’intro de Let’s Dance est entrée dans la mémoire collective, non ? –, il y avait ces deux reprises : celles de China Girl, que j’aimais déjà beaucoup chantée par Iggy Pop, et celle de Criminal World, qui m’avait poussé à chercher – et à trouver ! – la version originale de Metro. »
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L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Léo Kotic (de Bruxelles) avait choisi :
With Strings : The Master Takes
Charlie Parker
Verve
1947-1950

« C’est ce CD paru en 1995 qui m’a définitivement fait aimer les séances “With Strings” du génial Charlie Parker. Car je dois avouer que longtemps, trop longtemps, ces faces devenues peu à peu légendaires m’étaient passées au-dessus de la tête. Sans doute étais-je influencé par les commentaires peu amènes, parfois, de certains spécialistes un brin puristes taxant cette musique de “commerciale”… Fadaises ! Comment résister à tant de bonheur distillé par un saxophone qui de son art et de sa maestria suprêmes, même dans ce contexte, ne renie absolument rien ? Certes, si dans quelque monde dystopique des arrangeurs du calibre de Claus Ogerman ou de Johnny Mandel avaient pu s’atteler à la tâche de mettre en forme ces Strings, sans doute l’écrin eut été encore plus somptueux, et les arabesques cuivrées de The Bird encore mieux mises en valeur. Mais c’est justement le contraste entre le génie à l’œuvre et la joliesse des cordes qui, moi, me réjouit et, pour tout dire, m’émeut beaucoup. Bref, j’aime ce disque autant que les disques “commerciaux” que Wes Montgomery avait enregistré à la fin des années 1960, tel “Road Song”. »
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L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Jean-Louis Tonnesse (de Bordeaux) avait choisi :
Yellowjackets
Yellowjackets
Warner Bros. Records
1981

« Les années 1980 commençaient bien. On découvrait ce nouveau groupe qui incarnait ce que la fusion mélodique, soft ET funky avait de meilleur. Russell Ferrante, Jimmy Haslip (vous souvenez-vous de son solo dans le légendaire Brother To Brother de Gino Vannelli ?) et Ricky Lawson (qui tournera plus tard avec Steely Dan), on les connaissait déjà pour avoir souvent lu leurs noms sur les pochettes de nos disques préférés, mais les entendre jouer ensemble avait quelque chose d’extrêmement agréable, tant leur musique était lumineuse et nous faisait voyager pour pas cher – le prix d’un 33-tours – sur la West Coast. Et puis il y avait leur arme, le grand, l’immense Robben Ford à la guitare, qui signait là l’une de ses plus mémorables performances phonographiques, riche de sa culture blues, fort de son jeu fluide et élégant. J’ai toujours aimé la touche soul et gospel du jeu du claviériste Russell Ferrante, grand admirateur de Stuff et de Richard Tee (cela s’entend). Coté claviers, on notera aussi la présence de Bobby Lyle, qui grave un chouette sur solo Sittin’ In It, qu’il avait composé avec le batteur Ricky Lawson. Et que dire de The Hornet, qui me rappelle le style des Brecker Brothers qui, eux, venaient de sortir “Straphangin’”, un grand cru aussi. Dans sa version CD, ce premier opus éponyme est augmenté de trois bonus tracks, trois démos inédites d’une étonnante qualité. Vivement que ce premier opus soit enfin reconnu à sa juste valeur ! »
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L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Zuria Missen (de Paris) avait choisi :
Holy Diver
Dio
Vertigo
1983

« C’est peu dire que ce disque est un classique du genre heavy rock, genre dont si peu chantent – et surtout écrivent – les louanges ici bas (hormis dans la presse spécialisée). Un an après son départ précipité de Black Sabbath – tout avait pourtant si bien commencé avec deux classiques d’affilé, “Heaven And Hell” et “The Mob Rules” –, il n’y avait pas grand monde pour croire au succès en solo de Ronnie James Dio. Mais une puissante force spirituelle le poussa à livrer ce brûlot dont, il faut l’avouer, il n’approchera plus jamais, par la suite, la perfection, même si le suivant, “The Last In Line”, se défend très bien aussi, ainsi que “The Devil You Kow”, son unique album avec Heaven & Hell, reformation “masquée” de Black Sabbath. Ce que j’aime depuis plus de quarante ans dans “Holy Diver”, c’est la rage canalisée de Dio, qui chante avec une énergie contagieuse et sens mélodique rare, sans parler de son phrasé opératique à nul autre pareil. Avec lui, un trio de choc : Vivain Campbell à la six-cordes, Jimmy Bain à la basse et Vinnie Appice, rescapé du Sab’ des années Dio. Ces riffs crépitants, ces lignes de basse roulantes, ces breaks de batterie renversants… : les neuf chansons d’“Holy Diver” incarnaient la tradition héritée de Rainbow et de Black Sabbath et la plus vive actualité, à une époque où les jeunes concurrents de la New Wave Of Britsh Heavy Metal étaient prêts à en découdre avec les “anciens”. Oui, je sais, la pochette peut faire sourire, voire ricaner, mais croyez-moi, au temps du 33-tours, elle attirait l’œil ! »
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L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Isabelle Gueritz (de Valence) avait choisi :
Lite Me Up
Herbie Hancock
Columbia
1982

« Pianiste, je joue aussi des claviers, et suis une grande admiratrice d’Herbie Hancock, que j’ai découvert avec deux albums empruntés le même jour à la Médiathèque François Mitterand de ma ville, “Maiden Voyage”, son chef-d’œuvre Blue Note de 1965, et… celui dont j’aimerais vous parler aujourd’hui, “Lite Me Up”. Je ne savais pas du tout quelle était la réputation de “Lite Me Up”, s’il était considéré comme un classique, méconnu, mal aimé, etc. En en parlant autour de moi, j’ai assez vite réalisé qu’il ne figurait pas souvent au Panthéon des amoureux d’Herbie Hancock, même si ses plus fervents admirateurs, dont je fais donc partie, ont certaine affection pour ce recueil de chansons pop et funky – certaines chantées par H.H. lui-même – dont la majeure partie était (co)signée par le pianiste et, carrément, Rod Temperton ! Monsieur Thriller, Give Me The Night et Boogie Nights ! Certes, aucune des huit chansons de “Lite Me Up” n’a été un tube planétaire, mais j’adore quand même ce disque, plus créatif que son côté “facile d’accès” ne laisse d’emblée deviner. Et quels musiciens aux côtés du pianiste : David Foster, Abe Laboriel, Jeff Porcaro… Si je devais y extraire un Pépite du jour, ce serait Give It All Your Heart, un duo absolument craquant entre Herbie Hancock et Patrice Rushen.»

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Chaque matin du lundi au vendredi, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous parle L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Solène Martin (de Juvisy-sur-Orge) avait choisi :
Trance
Steve Kuhn
ECM
1975

« Ce disque, je l’ai récupéré dans la collection de mon oncle, et je dois avouer que je ne savais alors pas du tout qui était Steve Kuhn. Ce qui ne m’a pas empêchée de tomber instantanément “amoureuse” de ces huit morceaux, tous composés par ce pianiste aujourd’hui âgé de 86 ans qui ne me semble pas – mais peut-être ai-je tort – reconnu à sa juste valeur. Il en avait 36 quand fut enregistré “Trance”, à New York, avec trois musiciens que j’ai appris à mieux connaître depuis : le bassiste Steve Swallow, le batteur Jack DeJohnette et la percussionniste Sue Evans. Je sais c’est un peu facile, mais le premier morceau qui donne son titre au disqueme met en transe à chaque fois que je l’écoute. Une transe douce, rythmée par la ligne de basse et les cymbales pointillistes. Cette mélodie mélancolique me hante, cette ambiance “cinéma” me transporte. Et j’adore l’idée que Trance soir repris à la fin sous le titre de Life’s Backward Transe, avec un bref spoken word de Steve Kuhn, qui souligne plus encore le coté cinématographique. (Depuis, j’ai trouvé dans un vide-grenier un autre 33-tours de Steve Kuhn, en piano solo, “Ecstasy”, où il interprète un morceau intitulé Life’s Backward Glance, que j’adore aussi.) Dans le deuxième morceau, Squirt, Steve Kuhn joue du piano électrique, et c’était la première que la sonorité unique et chaleureuse de cet instrument s’imposait à moi. Je n’oublierai jamais ça, et je n’oublierai jamais ce disque qui aura toujours un côté magique pour moi. »
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L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme. Nordine Amalou (de Roubaix) avait choisi :
Frontiers
Journey
Columbia
1983

« “Incompris” ? Par les rock critics du monde entier sans doute. “Mésestimé” ? Pas par Prince ! “Oublié” ? Jamais ! (Pas par moi en tout cas.) “Frontiers” de Journey, c’est ma madeleine à moi. Mon “plaisir coupable” dites-vous ? Mais pourquoi dites-vous ça ? En quoi devrait-on se sentir “coupable” d’aimer ce disque qui, accessoirement, est l’un des meilleurs de Journey ? Et puis de toute façon, il y a plaisir ou pas, la notion de culpabilité n’a pas lieu d’être. Si je cite Prince, c’est bien sûr parce que Faithfully, la “power ballad” de la fin de la première face, a influencé Purple Rain – oui, je sais, tout le monde connaît et raconte cette histoire pour faire le malin depuis que messieurs Jonathan Cain et Neal Schon l’ont faite fuiter après la mort de Prince : le natif de Minneapolis qui appelle pour signaler aux Journey boys qu’une ballade qu’il venait d’enregistrer était fort influencée par la leur, les Journey boys, flattés par la qualité de Purple Rain, lui répondant quelque chose comme « Go on man, your song is great… Good luck with it ». Mais ce n’est pas tout : “Frontiers” contient aussi l’irrésistible Separate Ways (Worlds Apart), qui passait en boucle sur mon Walkman quand j’allais à la fac, la puissantes Chain Reaction et Edge Of The Blade, l’incroyable Back Talk (avec Steve Smith en feu derrière ses fûts) et la trippante chanson titre. Bref, un album parfait dont le verso était un remake du recto du premier album Journey, un autre album culte pour moi, mais pour d’autres raisons (musicales). PS : Le jour où j’ai lu une chronique positive de “Frontiers” dans Muziq, je me suis abonné ! »
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L’été dernier, au mois d’août, un(e) fidèle de la Pépite du jour nous avait parlé chaque matin d’un disque incompris, mésestimé ou oublié qui lui tenait à cœur. Retrouvez jusqu’au 3 janvier cette sélection d’un réjouissant éclectisme.
Alain Millis (de Majastres) avait choisi :
Adventures In Radioland
John McLaughlin And Mahavishnu
Day Eight Music
1987

Version 1.0.0

« Trois ans après l’inattendu comeback de Mahavishnu avec un album qui en avait désarçonné plus d’un – pas moi, qui lui trouve quelques défauts mais y reste très attaché –, John McLaughlin revenait avec la même formation, à l’exception notoire du batteur, qui n’était plus Billy Cobham, seul lien le Mahavishnu d’“avant”, mais Danny Gottlieb, ex-membre du Pat Metheny Group – cela m’avait surpris et, je dois dire, amusé, dans la mesure où d’aucuns avaient trouvé que dans l’album de 1984, McLaughlin jouait sur certains morceaux avec une Synclavier Digital Guitar™ dont la sonorité n’était pas sans rappeler celle de Pat Metheny… (En 1985, avec “Soaring Through A Dream”, Al Di Meola aussi avait sorti un disque dont l’esthétique était influencée par celle du Pat Metheny Group…) Mais avec “Adventures In Radioland”, l’affaire était toute autre : le groupe était vraiment soudé cette fois, le boss en forme olympique – shredders metal, prenez garde ! –, les compositions variées, provocantes, funky, modernes, typiques du son “eighties”, mais superbement arrangées. Je trouve qu’“Adventures In Radioland” est vraiment un disque mésestimé de Monsieur McLaughlin. Et pour avoir vu ce groupe sur scène à l’époque, je peux dire que la musique était encore plus forte ! Et si je puis me permettre de vous conseiller deux grands albums – mésestimés aussi je trouve ! – de deux autres membres de Mahavishnu, ce serait “Train Of Thought” du claviériste Mitchel Forman et “The Alternative Man” du saxophoniste Bill Evans. PS : Merci Fred d’avoir retenu mon texte ! »

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