Le Disquindispensable, épisode #10
Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.
“Total Eclipse”
Billy Cobham
Atlantic
1974
Après les flamboyants “Spectrum” (1973) et “Crosswinds” (1974), le grand Billy Cobham, qui soufflera très bientôt ses 80 bougies, restait dans les mêmes hauteurs créatives avec ce “Total Eclipse”, notre premier Disquindispensable du week-end, que j’ai eu envie d’extraire de ma compactothèque suite à l’avalanche de posts Instagram consacrés à l’éclipse totale du soleil – visiblement digne de celle observée dans Le Temple du Soleil de Tintin – à laquelle nos amis nord-américains ont eu la chance d’assister.
Enregistré à New York, produit par Ken Scott, connu pour son travail avec David Bowie, Elton John, The Mahavishnu Orchestra ou Supertramp, “Total Eclipse” est une réussite totale qui n’éclipse en rien – ok, je sors… – les deux albums précédents du maestro aux baguettes de feu, tant son contenu s’en distingue, via l’excellence des compositions et des arrangements, marqués du sceau de ce jazz-rock sérieusement funky dont c’était alors l’âge d’or.
Qui louer dans ce disque ? Hormis le patron, dont chaque groove, chaque break et chaque roulement nous fait lâcher un « Et la lumière fûts ! », saluons le claviériste Milcho Leviev, le bassiste Alex Blake, le tromboniste Glenn Ferris, et, last but not least, le merveilleux John Abercrombie à la guitare et les fantastiques frères Brecker (l’aîné Randy à la trompette, lecadet Michael au saxophone).
“Total Eclipse” est très homogène, mais pourtant chaque morceau est différent ; les suites à tiroirs toutes en reliefs sonores (Solarization, Sea Of Tranquility) contrastent avec les titres plus courts (Lunarputians, Bandits et sa géniale boîte à rythmes mâtinée de tympanis en intro), sans oublier le grand classique Moon Germs (avec Cornell Dupree à la six-cordes en invité spécial), le lumineux duo Randy Brecker-Milcho Leviev sur The Moon Ain’t Made Of Green Cheese et Last Frontier, où Bilham Cobly (le nom de sa boîte de prod’…) s’offre un long solo que Simon Phillips dû apprendre par cœur dans sa jeunesse.
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