Le Disquindispensable, épisode #13
Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.
“Sleeping Gypsy”
Michael Franks
Warner Bros. Records
1977
Le titre de notre premier Disquindispensable du week-end est inspiré par La Bohémienne Endormie, tableau d’Henri Rousseau peint quatre-vingts ans avant que la pochette ensoleillée de “Sleeping Gypsy” n’illumine les facings de nos disquaires favoris. Quelle merveille que ce disque, qui démarre par l’un des chefs-d’œuvre du songbook de Michael Franks, The Lady Wants To Know – Pépite du jour il y a deux ans –, suivi de sept chansons défilant comme dans un rêve éveillé.
Cela arrive assez souvent ici, mais rien que d’écrire les noms des musiciens que l’on croise dans ce disque nous file des frissons : Joe Sample, Wilton Felder, Larry Carlton, John Guerin, Ray Armando, Michael Brecker, David Sanborn, Joao Donato, Joao Palma et Helio Delmiro (B’Wana – H No Home et Down To Brazil ont été enregistrées à Rio De Janeiro), sans oublier les arrangements de Claus Ogerman et – que Philippe Poudensan se rassure ! – Tommy LiPuma, qui signait là l’une de ses productions les plus mémorables. Mention, aussi, à l’ingénieur du son Al Schmitt.
Une dream team au service d’un auteur-compositeur en état de grâce, chanteur au timbre diaphane et au phrasé alangui qui depuis des lustres ajoute sa douce part de rêve à la dure réalité du monde – nous avons besoin de poètes comme Michael Franks.
Oui oui, je n’oublie pas Chain Reaction de Joe Sample, que les Crusaders avaient enregistréedeux ans plus tôt en version instrumentale, et sur laquelle Michael Franks avait posé ses mots d’amour.
Don’t Be Blue ? Comme vous, j’adore. (Sanborn au top, Guerin en feu.) Antonio’s Song / The Rainbow, dédiée à Antonio Carlos Jobim ? Sublime bien sûr, rien que pour le solo de piano de Sample et les percussions d’Armando.
Et pour boucler la boucle, revenons à The Lady Wants To Know pour se délecter de la guitare féline de Carlton et du solo de saxophone ténor de Brecker…