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Publié le 5 Août 2024

Le Disquindispensable, épisode #16


Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.


“Bridge Of Sighs”
Robin Trower
Chrysalis
1974

On ne compte plus les épigones, imitateurs, pasticheurs, clones et autres caricatures de Jimi Hendrix. Mais combien de guitaristes ont-ils réussi, sinon transcender son immense héritage, du moins à jouer dans son esprit, à honorer sa mémoire ? Ils sont évidemment très peu, et Robin Trower en fait partie.
Souvenons-nous d’abord de Song For A Dreamer, dans le dernier disque de Procol Harum auquel il a participé, “Broken Barricades”, en 1971 : c’est une des plus belles chansons dédiées au Génial Gaucher.
En 1973, Robin Trower débutait sa carrière solo avec “Twice Removed From Yesterday”. Très bon disque, mais toutes les planètes n’étaient pas encore alignées. En revanche, deux ans plus tard, avec “Bridge Of Sighs”, elles tournaient parfaitement autour du soleil hendrixien. Huit chansons, pas une à jeter. Grande variété d’approche. Tempos rapides, lents, entraînants, envoûtants.
Les sommets ? L’entrée en matière renversante, Day Of The Eagle ; la somptueuse chanson titre, enchaînée avec In This Place (dans les deux cas, ambiance vaudou, entre chien et loup). Lady LoveLittle Bit Of Sympathy
Alors bien sûr, il y a le jeu fluide et bleu de Trower, qui du style hendrixien a fait un langage, mais il y a aussi la voix habitée de James Dewer, dont les accents soul rappellent celle d’un autre grand Briton à voix d’or, Paul Rodgers, et le jeu sans fioritures de Reg Isidore, batteur au swing qu’on qualifiera, bien sûr, de mitchmitchellien. “Bridge Of Sighs” est l’un des grands disques de rock anglais des années 1970. Pour son 50ème anniversaire, il vient d’être réédité en mini-coffret façon livre. Trois CD, un blu-ray, l’album original, un nouveau mix, des indéits, du live, un livret très intéressant : n’hésitez pas.