Le Disquindispensable, épisode #21
Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compteInstagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.
“Endtroducing”
DJ Shadow
MoWax
1996
Votre Disquindispensable d’hier, “Clube Da Esquina” de Milton Nascimento et Lô Borges, fait partie de ces œuvres en tous sens hors normes, au-delà des styles et, bien sûr, intemporelles. Il me semble qu’“Endtroducing” de DJ Shadow aussi.
Je reviens régulièrement à cet album depuis sa parution, et je ressens à chaque fois la même impression : celle d’écouter une musique qui, malgré tout ce qu’elle doit à l’art du mix et à la culture hip-hop, m’emporte dans une sorte dimension parallèle où serait abolie toute forme de catégorisation, pour laisser libre cours à l’invention et surtout, place à l’émotion.
Car il émane d’“Endtroducing” une force d’attraction émotionnelle à nulle autre pareille. En mixant des disques pour la plupart introuvables et/ou inconnus, en architecturant des beats tous aussi sensuels qu’efficaces, DJ Shadow avait réussi à créer une musique inouïe, troublante, urbaine, crépusculaire, volontiers mélancolique, et pour tout dire géniale.
Pour un coup d’essai, c’était un coup de maître, et même si j’aime beaucoup “The PrivatePress”, publié six ans plus tard, je dois avouer que la magie d’“Endtroducing” est insurpassable. ET à propos de catégories, je me suis toujours demandé pourquoi on ne trouvait jamais ce chef-d’œuvre des années dans les bacs hip-hop mais dans ceux dévoués aux musiques électroniques…