Le Disquindispensable, épisode #24
Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.
“Belief”
Leon Parker
Columbia
1996
Une cymbale, un shaker, une conga, une cloche, des woodblocks, une grosse caisse, ensemble parfois, mais le plus souvent séparément, sollicités avec parcimonie, sensualité, amour, comme pour tirer le meilleur de chaque instrument, en extraire la sève vitale : Leon Parker incarne à merveille l’art du « less is more ».
Ce batteur pas comme les autres était dès 1994 entré dans notre univers via les premiers disques de Jacky Terrasson sur Blue Note, et plus encore, car il s’y révélait en vrai leader, dans “Above & Below”, son opus inaugural, supervisé par le grand producteur Joel Dorn, alias “The Masked Announcer” (visez son c.v. sur le net : il vous inspirera le respect), enregistré avec quelques jeunes qui montaient – Mark Turner, David Sanchez, Joshua Redman…
Mais son disque magique, inusable, intemporel, c’est bien “Belief”, toujours resté à portée de main depuis 1996, habité par les rythmes ancestraux de la Terre des femmes et des hommes, qui de l’Afrique aux Amériques n’ont jamais cessé de voyager, prenant possessions des corps et des esprits prompts à les magnifier.
Aux cotés (cœur) de Parker, le saxophoniste Steve Wilson, le trompettiste Tom Harrell (ah comme on l’aime lui) et les percussionnistes Natalie Cushman (qui chante aussi) et Adam Cruz, le tromboniste Steve Davis, la flûtiste Lisa Parker et le contrebassiste Ugonna Okegwo déploient moult trésors d’invention, font du bien nommé “Belief” une communauté, un village : tout un monde.