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Publié le 16 Août 2024

Le Disquindispensable, épisode #27

Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compte Instagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.


“Synchronicity”
The Police
A&M Records

1983

Ainsi quarante années ont passé depuis “Synchronicity” est directement entré dans mon Panthéon Décousu, classique instantané d’un trio qui fut un peu, beaucoup, passionnément, à la folie nos Beatles à nous, enfants des années 1980. On ne le savait évidemment pas encore quand le disque a commencé de tourner et que la puissance tellurique de Synchronicity I nous fit tomber de notre chaise, mais deux ans plus tard Sting voguerait solo entouré des meilleurs jazzmen afro-américains du moment – parmi eux, le futur bassiste des Rolling Stones (celui qu’on ne verra jamais sur les photos du groupe).
Passé Synchronicity I, Walking In Your Footsteps nous emportait dans une jungle étrange (« Y font du Talking Heads Police maintenant ? » m’étais-je dis), Oh My God groovait sévèrement (Stewart Copeland était décidément un batteur fantastique), Mother, signé Andy Summers, fit d’emblée criser certains (petit malin, j’avais vite décelé la filiation avec King Crimson, vu que je m’étais offert peu de temps avant le disque de Summer avec Robert Fripp), Miss Gradenko était une friandise sympa, et la première face se terminait par une superbe variation de Synchronicity I, Synchronicity II.
Et puis l’on découvrit la seconde face.

Révélée dans sa géniale évidence. Dès la première écoute. Si, si.

Sting a ponctué ses albums solos de moult merveilles, mais l’enchaînement Every Breath You Take, King Of Pain, Wrapped Around Your Finger et Tea In Sahara nous avait laissé – et nous laisse toujours – pantois, chancelant, abasourdi, sidéré. Les mélodies et les paroles de Sting sont habitées, sa voix solaire, hyper-émotionnelle ; Andy Summers joue comme personne ; et Stewart Copeland n’a peut-être jamais aussi bien sonné sur disque, rivalisant d’invention à chaque mesure. Le mot “chef-d’œuvre” est à employer avec précaution, mais là, il me semble que…
PS : “Synchronicity” vient d’être réédité en version Super Deluxe.