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Publié le 30 Juil 2024

Le Disquindispensable, épisode #9

Chaque jour jusqu’au 23 août, Fred Goaty & fredgoatylapepitedujour (le compteInstagram qui aime les mêmes musiques que vous) vous présentent un “Disquindispensable” à (re)découvrir d’urgence.


“Exodus”
NPG
NPG Records

1995

Bon, on se sentait un peu seul en 1995 et, souvent, les mêmes questions fusaient : « Dis Fred, il fait encore des disques Prince ? Il ne s’appelle plus Prince, c’est ça ? C’est comment son nom déjà ? » 
En 1995, Prince n’était pas encore mort, loin de là, mais c’était tout comme, ou presque. “1958-1993” sur la tranche de “Come” puis, dans le livret de notre second Disquindispensable du week-end, un message aussi clair : « This album is dedicated to the memory of His Royal Badness »
Déterminé à se réinventer de la tête aux pied (et au nez et à la barbe de sa maison de disques), Prince / O(+> avait cette fois choisi de n’être qu’un des membres de son groupe, The New Power Generation. Pseudo du jour : Tora, Tora.
Mais ces jeux de masque ne trompaient personne : tout, dans “Exodus”, sonnait comme du Prince, certes passé à la moulinette P-Funk.
Sa voix se mêlait subtilement à celle de son bassiste, Sonny Thompson (le méchamment funky Return Of The Bump Squad), parfois “cachée” dans les chœurs (mais si facile à reconnaître) ou bien très en avant, comme dans Big Fun ou Cherry, CherryOu, encore,altérée/descendue dans le fantastique The Exodus Has Begun, sorte de funk-gospel préfigurant ce qu’on entendra six ans plus tard dans “The Rainbow Children”. 

Ok, il y avait peut-être un peu trop de segues, ces saynètes coquines entre les morceaux, mais pas de problème : on pouvait les zapper sur le Discman. Et comme d’habitude on se ruait sur le moindre CD-single ; ceux de Get Wild et de The Good Life nous réservèrent de belles surprises. 
Non, pas d’extrait de 90 secondes pour illustrer notre freestyle matinal : “Exodus” est toujours absent des plateformes de streaming. Il mériterait pourtant d’y être, et même d’être réédité en version Super Deluxe. On peut toujours rêver.