20 pianistes à suivre : #19 Sebastian Sternal
Choisi par Franck Bergerot
Né en 1983 à Mayence en Allemagne, Sebastian Sternal est passé de ses études classiques entamées dès l’âge de six ans, à la classe de jazz de la fort réputée Ecole supérieure de musique de Cologne où il reçut des cours du regretté John Taylor. Il commence à se faire connaître en France lorsqu’il fréquente la classe de jazz du CNSM de Paris, puis lors des concerts donnés dans l’Hexagone au sein du quintette du saxophoniste Maxime Bender. Du très beau piano déjà, où la logique du choral baroque le dispute au chatoiement Debussiste et à la dynamique rythmique du swing, avec un sens très juste de l’espace, du placement et de la dimension percussive de l’instrument. Sa discographie n’est pas d’une grande lisibilité pour celui qui n’est pas habitué à la scène allemande, mais on aurait tort de négliger le formidable duo avec le contrebassiste Dieter Manderscheid (“FLussrauche”, Choc de notre numéro d’avril 2015) où les deux compères s’aventurent entre lyrisme et abstraction, sur des pages d’Antonio Vivaldi, Anton Webern, Bill Evans, Charles Mingus, Duke Ellington, Jerome Kern, Alexandre Scriabine et Kenny Wheeler. À la même époque, il ose une Sternal Symphonic Society dont les qualités discursives n’auraient probablement pas déplu à Bob Brookmeyer. L’an passé, à Jazz sous les Pommiers, on le retrouvait au sein du nouveau trio d’Airelle Besson avec un batteur phénoménal, Jonas Burgwinkel (découpe, dynamique, espace, palette de timbres). C’est en la compagnie de ce dernier que l’on retrouve Sternal, associé au contrebassiste Larry Grenadier sur l’album qu’ils cosignent “Home” et dont on peut entendre quelques extraits sur le site du pianiste. Une complicité triangulaire qui met en valeur toutes les ressources de ce pianiste de premier plan. •
À écouter
“Home” (Traumton / traumton.de, 2017)