Marciac 2023: 45ème édition
Marciac 2023: 45ème édition
Du 20 juillet au 6 août (18 jours!), pour sa 45ème édition, Jazz in Marciac (JIM) a proposé 34 groupes prestigieux en 17 soirées sous son immense chapiteau de 6000 places, 23 concerts « hors des sentiers battus » à l’Astrada (la coquette et confortable salle de 550 places) et, en accès totalement gratuit, une centaine de prestations de groupes variés sur la scène du Festival Bis au centre du bourg. Plus une quarantaine de projections de films musicaux dans la salle de Ciné Jim. Et moult expos et animations diverses.
Copieux. Vraiment…
Né en juillet 1978 dans une petite commune du Gers de 1200 habitants le Festival de Marciac avait démarré fort modestement: une seule soirée dans les arènes du village. Du jazz Nouvelle Orleans, traditionnel et festif, avec comme tête d’affiche le clarinettiste Claude Luter. Luter qui jouait partout en France depuis la libération. Tout, sauf un événement pour les amateurs pointus qui à l’époque, l’été, fréquentaient les prestigieux festivals de Juan les Pins, Nice ou Nîmes.
Puis sous la houlette de Jean-Louis Guilhaumon (un des fondateurs de ce festival, toujours son président/programmateur en 2023, également maire de la commune), pas à pas, avec pugnacité, compétence et habileté, Jazz in Marciac est devenu un des (très) grands du petit monde des festivals de jazz.
Dans un dossier de Jazz Magazine (intitulé Marciac Story), paru en août 2011, nous avions raconté cette «incroyable aventure».
Depuis la mise en place d’un gigantesque chapiteau pour les concerts en soirées la question de la programmation est devenue complexe et délicate. Comment emplir un tel lieu pendant 17 jours ?
(NB : pour la dernière journée des 18 dates de JIM, pas de concert sous chapiteau, mais moult concerts gratuits sur la grande place de la bastide gersoise.)
Les solutions proposées par Jean-Louis Guilhaumon depuis une vingtaine d’année (après avoir ouvert très largement les programmes au jazz moderne dès les années 80) ont généré chaque année de belles audiences : des «musiques cousines et voisines», «Du jazz mais pas que !»… et même depuis peu des «grands événements» (parfois fort éloignés de l’univers jazzy). La formule «grands événements» a été inaugurée en 2019 avec Sting (qui aime le jazz et l’a toujours proclamé). Triomphe : 10 000 personnes (en configuration public debout) et de très nombreuses personnes dépitées n’ayant pu accéder au chapiteau…
Les grands événements de 2023 (MC Solar, Sofiane Pamart, Goran Bregovic, Femi Kuti) ont fait le plein. Comme les très proches « voisins et cousins » Gilberto Gil et Ben Harper, qui ont triomphé.
Cette année, lorsque du jazz (« au sens large»: ie, la plupart des grands styles bien identifiés de l’histoire du jazz) était à l’affiche, la jauge oscillait (évaluations subjectives, dites « à vue d’oeil ») entre 2500 et 4500 spectateurs… Quelques sièges restaient vides… pas le grand plein donc… Ce qui laissait une impression étrange lorsqu’on entrait sous le chapiteau… Pourtant les organisateurs de concerts de jazz en France rêveraient tous de tels chiffres lorsqu’ils proposent des plateaux de musiciens étiquetés jazz…
Alors que pendant de très nombreuses années j’avais assisté à tous les concerts de chaque édition de JIM, cette année je ne vins que 5 fois sous le chapiteau… L’âge! Qui contraint à se ménager ! J’avais signé mon premier article dans Jazz Magazine en 1968 (à 22 ans). Ce qui a généré ensuite 55 ans de vagabondages et reportages passionnés dans maints festivals et concerts. Un peu partout, et pas qu’en France. Envoyé spécial de Jazz Magazine : quelle fierté et quelle jubilation pour un jazz fan insatiable!
Un article de PhiloMag proposait récemment, comme principe de sagesse, à partir d’un certain âge, de « renoncer à l’exhaustivité ». Tout voir, tout savoir, tout collectionner: c’est épuisant… Je commence depuis quelques temps, douloureusement, à adhérer à ce principe, en tout cas partiellement… C’est donc ce qui m’a amené en 2023 à n’assister qu’à 5 concerts. Choisis de manière très affective. Tous liés à de grands et forts souvenirs passés. Fin de la séquence psychanalytique un peu « cheap»… Ouf!
Samedi 23 Juillet
Sixun
Alain Debiossat (saxophone), Louis Winsberg (guitare), Jean-Pierre Como (claviers), Michel Alibo (basse), Paco Sery (batterie), Stéphane Edouard (percussions).
Sixun est né en 1984. On découvrit avec lui le jazz-rock (ou jazz fusion… au choix !) à la française. A Nîmes notamment dans les années 80 où ils triomphèrent dans les arènes romaines. Cinq des fondateurs historiques sont toujours présents (et bien présents) on stage. Seul le poste de percussionniste a changé de titulaire plusieurs fois. Une dizaine d’albums au compteur. Qui se sont tous bien vendus. Sixun a un fan club de vrais fidèles.
De 1998 à à 2005 Sixun avait suspendu ses prestations et ses enregistrements. Mais depuis 1984, tous ses membres ont fait de très belles carrières individuelles avec leur propres projets. Après presque 40 ans d’existence le groupe est toujours aussi puissant et créatif. Sans nostalgie.
« Sixun a toujours alterné les périodes d’activité et de calme. Cela permet à chaque musicien de se ressourcer pour mieux revenir après de nouvelles expériences. » (Stephane Edouard).
L’incroyable Paco Séry (dr), 67 ans et un enthousiasme d’adolescent pêchu, propulse la rythmique avec sa manière singulière de se positionner derrière ses fûts. Il dédia le concert à Eddy Louis. Hommage sincère et émouvant. C’est l’organiste qui lui avait conseillé de venir en France et l’avait intégré à son groupe en 1979. Depuis les années 80 Paco est considéré, unanimement, comme un batteur de dimension mondiale. Louis Winsberg (g) propose depuis de nombreuses années une foultitude de projets toujours originaux en différentes formules. Il est un des rares jazzmen à avoir réussi (avec Jaléo) une fusion originale et passionnante avec l’univers pourtant bien cloisonné du flamenco. Como, Debiossat, Alibo chorusent abondamment.
Une intro slappée de Michel Alibo « à la Marcus Miller », très applaudie, nous rappelle les nombreux triomphes Marciacais de Marcus.
Les percussions entremêlées de P. Séry et Stéphane Edouard, omniprésentes, évoquent Weather Report (Paco fut un des drummers de Wheater…) dans une belle allégresse rythmique, le plus souvent binaire mais sophistiquée.
« Sur Very Sixun Trip, un de nos thèmes préférés, c’est comme un voyage qui commence dans une ambiance de marché, de bruits urbains, propres à l’Afrique, que notre batteur Paco nous a fait découvrir. » (Stephane Edouard).
Rappels chaleureux. Beaucoup de monde se trémoussant en bord de scène.
26/07
Abdullah Ibrahim (piano), Cleave Guyton (saxophone alto, flûte, clarinette, piccolo), Noah Jackson (basse, violoncelle).
Abdullah Ibrahim (88 ans), pianiste et compositeur, débuta sa carrière il y a fort longtemps sous le nom de Dollar Brand. Militant anti-apartheid il fut très souvent arrêté et emprisonné dans son pays natal l’Afrique du Sud. Il s’exila en Europe et aux USA dans les années 60, et à la fin de l’apartheid il rejoint épisodiquement l’Afrique du Sud.
En concert il a beaucoup joué en piano solo, mais aussi dans de multiples autres formules orchestrales. Il pratique également la flûte de bambou et le saxo soprano. Sa musique est fortement enracinée dans les univers ellingtoniens et monkiens enrichie de climats africanisants. A Marciac il s’est présentée avec un trio étonnant (voir ci dessus l’instrumentarium insolite). Il est entré sur scène, au bras d’une accompagnatrice, le pas lent et fragile.
Un son presque évanescent de flûte s’élève pour l’accueillir rejoint par un violoncelle aux sonorités classiques. Le chapiteau dans un silence recueilli s’aligne instantanément sur le niveau de calme exigé par cette entrée en matière. Puis tranquillement le piano propose ses premières harmoniques. Ses mains, cadrées en très gros plan sur les écrans géants, tremblent. Ibrahim apparait terriblement fragile et en même temps magnifiquement serein. Sa musique ce soir est organisée selon des règles inhabituelles: les membres du trio jouent tour à tour.
La musique emprunte autant au vocabulaire du jazz qu’à des harmonies baroques pouvant rappeler Bach ou Purcell. Des connaisseurs de son travail me confient que ce soir le répertoire du trio est proche de celui de son dernier album, Solotude, sorti en 2021. L’émotion atteint son apogée à la toute fin du concert. Abdullah Ibrahim entonne, en marchant avec difficulté vers les coulisses, un chant poignant dans un dialecte qu’on suppose être de son pays d’origine, comme un écho politique à son engagement contre l’apartheid et l’esclavagisme. Confirmé par des paroles à forte teneur nostalgique : « Africa is far away, I hope I see my home again some day ». Conclusion incroyablement émouvante de ce concert A. Ibrahim quitte la scène très lentement en chantant. Faible et fort à la fois.
A la fin du concert Didier Jalais (le talentueux photographe qui a offert à Jazzmagazine.com, de superbes clichés pour illustrer cette chronique) me confie: « Incroyable, magnifique : un concert de jazz de chambre. Silence impressionnant sous le chapiteau mais… ovation finale et rappel fort chaleureux».
L’habituelle tonalité de quelques concerts marciacais (public venu pour taper dans les mains en manifestant bruyamment sa joie) n’était pas de mise ce soir. La force tranquille et émouvante d’A.Ibrahim avait métamorphosé le public…
27 /07
Brad Mehldau (piano)
Si Marciac est devenu un « territoire de jazz », le Gers est depuis toujours une terre d’orages estivaux, parfois violents. Et en cette soirée de fin juillet, la tradition a été respectée. Brad Mehldau, souvent programmé ici, a eu droit en 2023 à son orage… et à un début du concert retardé de 40 minutes. Ce qui ne l’a pas le moins du monde troublé.
Les gros plans des écrans géants le montre concentré, son beau visage de cinquantenaire apaisé (il a connu des moments difficiles il y a quelques années), presque sévère. Pourtant sa musique ce soir est inspirée par de belles et lumineuses mélodies populaires (que ma voisine fredonne pendant ses chorus) : John (Lennon), Paul (MacCartney), Georges (Harrison), Neil (Young), entre autres, sont évoqués subtilement par Meldhau… Dans un silence de cathédrale, il étend ses phrases musicales vers une douce transe. Mehldau aime « détourner » des tubes connus de toutes et tous. Nous captivant en nous emmenant partout où il le souhaite. Son jeu est virtuose mais en douceur, jamais racoleur. Subtil. Sensuel.
Phrasé clair, limpide, clavier effleuré en douceur, Meldhau restitue les mélodies, pour s’en décaler peu à peu de manière savante et étonnante. Fascinante. Public conquis… Confirmation, comme pour le concert d’ A. Ibrahim, qu’il n’est nul besoin de frapper dans les mains en « criant » pour apprécier une prestation sereine…
31/07
Florin Niculescu Gipsy All Stars : Hommage à Stéphane Grappelli
Florin Niculescu (violon), Yves Brouqui (guitare), Bruno Rousselet (contrebasse) Bruno Ziarelli (batterie). Invités: Christian Escoudé (guitare), Martin Taylor (guitare, Leïla Duclos (voix).
Dutronc/Rosenberg/Gresset Trio avec Thomas Bramerie
Thomas Dutronc (guitare), Stochelo Rosenberg (guitare), Rocky Gresset (guitare) et en special guest :Thomas Bramerie (contrebasse)
Les soirées avec des guitaristes de haut-vol sont très appréciées à Marciac, surtout quand l’adjectif Gipsy ou Manouche est mis en avant dans les textes du programme.
On ne se lancera pas dans ce compte-rendu à évoquer les termes d’un débat qui, chez les « spécialistes », débouche sur des controverses passionnées sur le thème «existe t-il vraiment un style jazz manouche » ? En la matière aimer et apprécier le génie de Django Reinhardt est l’essentiel. Sans tergiverser sur la question de la catégorisation de son style ! « Le Django est une langue universelle ». D’ailleurs, à la fin de sa vie, surprenant certains de ses admirateurs, Django, s’est pris d’une grande passion pour le be-bop. Il enregistra même, à la guitare électrique, au début des années 50 un album avec des thèmes be-bop.
C’est pourquoi, pour cet hommage à Grappelli, l’idée d’inviter Christian Escoudé avec le Gipsy All Stars de Florin Niculescu est une superbe idée. Le jeu de Christian Escoudé (75 ans et un CV vraiment exceptionnel) traduit aussi bien l’héritage du be-bop que celui de la diaspora gipsy. Sur les quelques morceaux (trop rares pour moi) où il a été invité à jouer avec le groupe il a été sensible, raffiné, surprenant. Après avoir beaucoup joué les premiers rôles et donné des concerts prestigieux pendant de nombreuses années (avec Didier Lockwood, Bireli Lagrène, John Mc Laughin et tant d’autres…), il est clair que l’on n’entend pas assez Christian Escoudé ces derniers temps.
Thomas Dutronc : une longue et belle histoire avec Marciac.
Il y a au moins deux décennies Thomas Dutronc est venu à Marciac pour jouer au festival Bis sur la place de la bastide gersoise avec son, modeste, « Trio Corse ». Trio avec lequel il a débuté. Il déjeunait à la cantine des musiciens et des journalistes. Et lors des repas il parlait avec amour pendant de longs moments de sa passion pour Django. Il évoquait ses collections d’enregistrements de Django. Certains rarissimes.
A l’époque quand il allait de la scène du Bis à la cantine, quasi anonyme, il cheminait tranquillement… Aucune groupie sur le parcours…
Puis il est venu une année sur la grande scène, en apprentissage, avec Bireli Lagrène… Pour apprendre les secrets de la fameuse « pompe » des guitaristes manouches. A l’époque le maitre d’apprentissage de la « pompe », Hono Winderstein, ne le ménageait pas… Etre le fils de Jacques et de Francoise ne dispense pas de travailler, rudement, la pompe dans les règles! Et elles sont beaucoup plus complexes qu’elles n’en ont l’air…
Enfin, depuis une dizaine d’années Thomas est programmé ici, sous son nom, tête d’affiche, en différentes formules.
Devenu une star, après les concerts, de nombreuses groupies tente désormais de l’approcher en s’infiltrant backstage ou avant qu’il ne rejoigne son luxueux bus tour… En vain, car comme il se doit les vigiles veillent… Et les groupies repartent déçues…
Cette année Thomas est venu avec deux guitaristes exceptionnels : Stochelo Rosenberg et Rocky Gresset. Rocky Gresset (son « arme fatale » dixit Thomas) est très présent depuis quelques années dans tous ses projets. Comme dans les étonnants albums Frenchy. Il est plus rare de l’entendre aux côtés de Rosenberg : élégance et virtuosité. Observer en gros plan (sur les fameux écrans géants, souvent décriés… mais qui ont donc parfois des avantages!) sa manière d’attaquer les six cordes avec son médiator est fascinante.
Thomas Dutronc chante bien sûr, parle, présente, fait le clown. Mais donne la part belle à ses partenaires. Il sait s’entourer.
Il laisse les chorus à Stochelo, Rocky et à l’autre Thomas, Bramerie. Lesquels s’exécutent à la perfection. Lui, s’offre quelques impros et prend visiblement un vif plaisir à jouer.
Evidemment, « la pompe » est omniprésente tout au long du concert. Quel que soit le thème ou la chanson….
La play-list du concert en dit long sur la variété de son répertoire. Compositions personnelles, anciennes ou récentes, reprises, standards… Entre autres : « Ces petits riens » (en hommage à Jane Birkin), une belle version de « Petite Fleur » (à la Salvador), « Les petits Bonheurs », « J’aime plus Paris » un ses tubes (où l’on pense beaucoup à Papa Jacques). Quelques surprises : un « Caravan » étonnant, presque speedé, et pour finir « Les yeux noirs ».
Une bien belle soirée…
01/08
« Les égarés »
Ballaké Sissoko (kora), Vincent Segal (violoncelle), Vincent Peirani (accordéon), Émile Parisien (saxophone soprano)
Emile Parisien (40 ans, une allure de jeune homme) joue ce soir « à la maison ».
Emile, a été élève dans les années 70, dans les « classes jazz » du Collège de Marciac (créées par Jean-Louis Guilhaumon qui fut principal de ce collège).
Les fidèles de JIM l’ont rencontré depuis, fort souvent et en de multiples circonstances. Vendant des programmes à l’âge de 13 ans à l’entrée du chapiteau. Puis lors de répétitions, workshops, stages, boeufs, concerts sur la petite ou la grande scène. Longtemps, comme sideman puis enfin, en tête d’affiche depuis presque une vingtaine d’années…
Très vite « repéré » par ses profs il fut, tout jeune, plusieurs fois invité/propulsé pour choruser aux côtés de grandes pointures comme notamment, bien sûr, Marciac oblige, Wynton Marsalis, qui est en quelque sorte son parrain
Curieux, passionné, drôle, vif, séducteur, blagueur. Apparemment dilettante.
Mais en fait un gros bosseur. Surdoué. Un créateur fécond. Multipliant projets, rencontres et formules orchestrales. Un des grands maîtres du jazz open d’aujourd’hui.
Ce soir il présente aux côtés de son complice, le stupéfiant accordéoniste Vincent Peirani, son plus récent projet (« Les égarés »), avec deux nouveaux compagnons (Vincent Segal et Ballaké Sissoko) pour une formule orchestrale vraiment originale : saxo soprano, accordéon, kora et violoncelle.
Deux « paires » de grands instrumentistes qui se sont rencontrées et… trouvées ! Segal et Sissoko « marient leurs cordes » depuis quelques années. Parisien et Peirani ont entamé une « conversation au long cours » depuis très longtemps. Le projet « Les Egarés » est une confrontation d’audaces qui invite à un voyage passionnant.
Très belle qualité du son et des éclairages : le quatuor se déplace avec son ingénieur du son et son « metteur en lumière ». Le mix des 4 instruments est une réussite.
Mieux que les mots, pour ressentir la magie de ce concert, indispensable de visionner (et de savourer) la superbe version d’Esperanza (de 6 minutes… qu’on ne voit pas passer!) mise en ligne par Jazz In Marciac. Adresse de la vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=K3DovEiTNyc
Enorme succès. Une fois de plus, pour Emile et ses partenaires à Marciac.
Cette chronique est déjà fort copieuse… Je vais donc, pour la clore, évoquer très succinctement quelques événements marciacais qui me paraissent mériter d’être cités.
D’abord la remarquable et très originale programmation de l’Astrada (beaucoup de talents émergents): tous mes amis et collègues « jazzcritics » qui ont assisté aux concerts donnés dans cette belle et confortable salle m’en ont dit le plus grand bien.
Puis une superbe exposition, à l’office de tourisme, de nombreuses photos de Christian Kitzinger: magnifiques tirages argentiques en noir et blanc centrés sur les années 80/90. La plupart de ces photos sont présentées dans un livre de la collection Photothéque des éditions paloises Cairn. J’en ai rédigé avec un grand plaisir (nostalgique) la préface.
Et enfin évoquer la remarquable programmation de films musicaux de Ciné Jim, la petite salle de cinéma de Marciac (88 places). Notamment à côté de reprises de films emblématiques la découverte de deux pépites: Planète Sansévérino (où l’on découvre l’étonnant quotidien du « bouillant guitariste/chanteur) et surtout Une Poule sur le Piano.
Une Poule sur le Piano, un documentaire qui nous conte l’incroyable aventure de la rénovation d’un château dans la campagne forézienne à Goutelas. Duke Ellington, en 1966, a soutenu cette rénovation.
Dans le documentaire on le voit, superbe dans son élégant manteau blanc, visiter le chantier et y jouer du piano pour un concert de soutien. Il a même à l’époque à cette occasion écrit une suite (Goutelas Suite) qui a été enregistrée.