FESTIVAL JAZZDOR A BERLIN – MERCREDI 5 JUIN
Deuxième soirée du Festival Jazzdor au Kesselhaus de Berlin avec tout d’abord le quartette Prospectus qui comprend Léa Ciechelski (saxophones, flûtes), Henri Peyrous (saxophones, clarinettes), Julien Ducoin (contrebasse) et Florentin Hay (batterie).
Photo : Lionel Eskenazi
Cette formation, lauréat du programme AJC Jazz Migration 2023, développe une musique ouverte, libre et inspirée – sans instrument harmonique – autour de ses deux souffleurs exceptionnels. Des compositions au fort potentiel, inspirées par la scène New-Yorkaise actuelle, qui proposent des climats aux couleurs variées, renforcées par les différents instruments joués par Léa et Henri dans des combinaisons toujours différentes (flûte – sax soprano ou sax alto – clarinette basse, ou encore flûte- clarinette).
Léa Ciechelski & Henri Peyrous (Photos : Lionel Eskenazi)
D’habitude on se débarrasse vite des prospectus, mais on fera une exception avec ce formidable groupe , où l’on perçoit une marge de progression étonnante à chaque concert. Un pari sur l’avenir avec cette formation de plus en plus soudée et cohérente.
Photo : Lionel Eskenazi
En deuxième partie, un orchestre exceptionnel de 18 musiciens, soit l’Orchestre National de Jazz (ONJ), dirigé par Frédéric Maurin, autour du programme « Ex Machina » composé par Maurin en collaboration avec le saxophoniste américain Steve Lehman.
Frédéric Maurin & Steve Lehman (photo : Lionel Eskenazi)
Une musique inspirée par la musique sérielle de Gérard Grisey et Tristan Murail, mais aussi par Olivier Messiaen et beaucoup d’autres, où l’on retrouve – pour la première fois dans cet ONJ – l’ambiance et les climats de Ping Machine (le groupe précédent de Frédéric Maurin). Outre Steve Lehman, on trouve dans cet orchestre deux autres musiciens américains : le vibraphoniste Chris Dingman et l’époustouflant trompettiste Jonathan Finlayson (qui a joué pendant de nombreuses années dans les Five Elements de Steve Coleman).
Photo : Lionel Eskenazi
La musique très écrite de Maurin & Lehman, fait bien sûr la part belle aux solistes de l’orchestre (qui ont chacun des parties improvisées à jouer). Ils sont tous absolument remarquables et impressionnants et il est important de tous les citer : Julien Soro (saxophones, clarinettes), Catherine Delaunay (clarinette, cor de basset), Fabien Debellefontaine (saxophone baryton, clarinette, flûte), Fanny Ménégoz (flûtes), Daniel Zimmermann (trombone), Christiane Bopp (trombone), Fabien Norbert (trompette, bugle), Fanny Meteier (tuba), Bruno Ruder (piano, claviers), Sarah Murcia (contrebasse), Rafaël Koerner (batterie), Stephan Caracci (marimba, vibraphone, percussions). Enfin, précisons que pour ce projet, Frédéric Maurin a voulu ajouter des effets électroniques qui font partie intégrante de la musique. Il s’est entouré pour l’occasion de Jérôme Nika pour la création électronique générative et de Serge Lemouton de l’Ircam qui gère en direct des effets électroniques sur tous les instruments de l’orchestre. Frédéric Maurin termine en beauté son mandat à la tête de cet ONJ XXL avec ce projet « Ex Machina » particulièrement exigeant, mais de toute beauté. Du grand art !
Lionel Eskenazi
photo : Lionel Eskenazi