JAZZ A PORQUEROLLES 2024
LUNDI 8 JUILLET
La deuxième soirée du Festival « Jazz à Porquerolles » fût consacrée à l’hommage à Frank Cassenti, créateur de ce fabuleux et singulier festival en 2002, avec l’appui de deux parrains essentiels : Aldo Romano & Archie Shepp. Si le plus français des saxophonistes américains, âgé aujourd’hui de 87 ans, n’a pas pu se déplacer pour l’évènement, le plus français des batteurs italiens (83 ans) était bien présent et a ouvert le bal au sein d’un superbe quartet avec Christophe Leloil à la trompette, Jacky Terrasson au piano et Michel Benita à la contrebasse, où l’on a pu apprécier sa célèbre composition Il Camino.
Puis ce fût au tour de la chanteuse et violoncelliste Ana Carla Maza en solo de séduire le public avec une version explosive de La Javanaise.
Photo : Lionel Eskenazi
Frank Cassenti, né au Maroc, était très sensible à la musique Gnawa (qu’il a souvent programmée à Porquerolles) et un quintette réunissant Majid Bekkas, Nguyên Lê, Pierre Baillot, John Hadfield et Serge Marne nous a plongé au cœur de la transe Gnawa.
Photo : Lionel Eskenazi
L’ami Jacques Schwarz-Bart a interprété en quartette une émouvante composition à l’ambiance Coltranienne spécialement écrite à la mémoire de Frank : Incantation.
Le trompettiste Alain Brunet, en trio avec Pierre Baillot et Emmanuel Soulignac a joué- le toujours magnifique- First Song de Charlie Haden.
Puis ce fût au tour de Marion Rampal et Pierre François Blanchard de nous enchanter autour de chansons de Colette Magny et Françoise Hardy, rejoints par la flûte magique de Naïssam Jalal, qui a enchaîné seule pour une incantation improvisée époustouflante, où sa flûte et sa voix entraient en résonnance avec un au-delà perceptible. Elle fût rejointe par le quartette Gnawa emmené par Majid Bekkas avec Jacques Schwarz-Bart à la place de Pierre Baillot pour un morceau d’anthologie où la transe se propageait autour d’une joie et d’une ferveur spirituelle bien senties.
Photos : Lionel Eskenazi
Il manquait l’interprétation d’un standard de jazz, ce fût chose faite avec une version d’anthologie de Body and Soul en quintette avec le trompettiste Christophe Leloil, Jacques Schwarz-Bart, Jacky Terrasson, Michel Benita et John Hadfield.
Photo : Lionel Eskenazi
En guise de final, Marion Rampal, vite rejointe par cette fabuleuse troupe de 18 intervenants a rendu aussi hommage à Archie Shepp en interprétant Steam, Mama Rose et Revolution.
Photo : Lionel Eskenazi
Un concert compliqué à organiser, mais qui s’est parfaitement bien déroulé autour d’une narration très fluide et très efficace – merci à l’organisateur en chef : Samuel Thiébault – où des extraits de films (projetés sur des rochers !) et des lectures de textes de Frank Cassenti, interprétées par Christelle Mandallaz (nièce de Frank) et par l’auteur-compositeur et réalisateur Fred Poulet.
En guise de plaisanterie et de pirouette finale, Samuel Thiébault a annoncé : « Je viens de recevoir un sms de Frank, il a beaucoup apprécié cette soirée ! »
Lionel Eskenazi