Jazz live
Publié le 25 Août 2024

SERRE CHEVALIER SUMMER JAZZ FESTIVAL (4 /4)

SERRE CHEVALIER SUMMER JAZZ FESTIVAL

DEUXIEME EDITION – 20 AU 23 AOÛT 2024

VENDREDI 23 AOÛT.

Pour la quatrième et dernière soirée de la deuxième édition du  Serre Chevalier Summer Jazz Festival, l’action se situait dans une église qui jusqu’ici n’avait pas encore été utilisé par le festival.

Il s’agit de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption du Monêtier-les-Bains, élevé à 1400 m d’altitude et situé à 14 km de Briançon. Cette superbe église du IX ème siècle, à l’aspect dépouillé et un peu austère, a l’avantage d’être un peu plus grande que la plupart des lieux de culte de la vallée et peut accueillir près de 200 personnes, ainsi que la possibilité d’y entrer un Steinway demi-queue, en proposant une acoustique exceptionnelle.

Photo : Isabelle Delfourne

C’est le directeur artistique du festival en personne : Louis Sclavis, qui a ouvert le programme en proposant un duo complètement inédit avec le contrebassiste Claude Tchamitchian (c’était la première fois qu’il jouait ensemble !). Pour l’occasion, ils ont développé un répertoire comprenant des compositions de l’un et de l’autre, arrangées spécialement pour cette formule singulière du duo clarinette- contrebasse. Une musique envoûtante et habitée, imprégnée d’une résonnance solennelle et spirituelle dans ce lieu de culte ancestral.

Photo: Lionel Eskenazi

Deux musiciens qui se sont parfaitement entendus dès les premières notes jouées, avec une belle écoute mutuelle, où chacun a pu s’exprimer pleinement dans une communion collégiale et égalitaire. Nous avons notamment reconnu et particulièrement apprécié l’Autre Rive et Extases de Louis Sclavis, ainsi que Guillaumos le Grec et Armenia de Claude Tchamitchian.

Photo : Isabelle Defourne

En deuxième partie (et en clôture) de ce festival, le Steinway demi-queue est pris en main par Mr Bojan Z pour un duo avec son grand ami, le saxophoniste Julien Lourau (de deux ans son cadet) qui a emmené son ténor et son soprano. Une amitié et une complicité musicale de près de 35 ans, c’est tout à fait exceptionnel concernant deux quinquagénaires.

 Photo : Isabelle Delfourne

Ils ont tous les deux acquis une grande maturité musicale et s’entendent tellement bien qu’ils n’ont pas besoin de se regarder ou de se parler. Leur approche orchestrale et fusionnelle produit un son d’ensemble tout à fait unique et plein, qui résonnait avec une formidable amplitude et beaucoup de nuances dans cette église.

Photos : Isabelle Delfourne

Une église, pleine à craquer, qui a pu notamment apprécier le traditionnel serbe : Grana Od Bora (créé par les deux compères en 1994 !), Relaxin@, qui nous fait penser à un duo entre Joe Zawinul et Wayne Shorter ! Ou le formidable Hulio’s Blues, où les deux amis s’amusent comme des fous en hommage à l’âge d’or du jazz.

Photo : Lionel Eskenazi

Un très beau final pour ce festival singulier, que l’on a envie de continuer de soutenir pour son approche esthétique cohérente et sensible, en espérant une troisième édition l’été prochain.

Lionel Eskenazi.