À l’affiche du 25: Maria Schneider en concert
La Library of Congress de Washington met en ligne le concert donné le 15 avril 2016 dans ses murs, au Coolidge Auditorium, par la compositrice et chef d’orchestre Maria Schneider sur son programme “Data Lords” .
La Bibliothèque nationale américaine annonce ainsi que son album “Concert in the Garden” fait partie des 25 nouveaux disques annuels rejoignant le National Recording Registry, portant à 550 le nombre de disques choisis parmi ses fonds pour illustrer la richesse de la diversité de la musique américaine enregistrée.
Paradoxalement, c’est un Français qui, dans l’ordre chronologique, ouvre cette sélection: Edouard-Léon Scott Martinville* qui, en 1860, grava les premières paroles d’Au Clair de la Lune sur une surface enduite de noir de fumée à l’aide d’un pavillon, d’une membrane vibrante et d’un poil de sanglier en guise de stylet.
De cette photographie de la voix humaine, le phonautogramme, considérable mais inaudible, une équipe de chercheurs américains réussit en 2008 à restituer le son qui a même fait l’objet d’un 45-tours chez Parlortone. C’est évidemment le premier cylindre de Thomas Edison qui lui succède, 18 ans plus tard.
Nos jazzfans découvrirons dans ce Registre national le Laughing Song du minstrel George W. Johnson (1896), premier artiste afro-américain apparu dans les catalogues de l’industrie phonographique, Mapple Leaf Rag de (1899) et par (1916) Scott Joplin, Some of these Days par Sophie Tucker (1911), Castle House Rag par l’Europe Society Orchestra et Memphis Blues par le Victor Military Band (1914), Tiger Rag de l’Original Jazz Band (1918) préféré, non sans raison, aux enregistrements historiques de 1917, Crazy Blues de Mamie Smith et Whispering de Paul Whiteman (1920), Ory’s Creole Trombone de Kid Ory (1922), Downhearted Blues de Bessie Smith et Wild Cat Blues du Clarence Williams Blue Five avec Sidney Bechet (1923), See See Rider Blues de Ma Rainey et Canal Street Blues du King Oliver’s Creole Jazz Band (1924, tous deux avec Louis Armstrong). On vous laisse découvrir la suite.
* À son sujet, livre le merveilleux roman Au Clair de la Lune de Christophe Donner dont Scott de Martinville est le principal héros avec Nicéphore Niépce. Dans un XIXe siècle balzacien d’inventeurs, rêveurs, poètes, mythomanes, visionnaires, pratiques, affairistes ou escrocs, entre le monde des arts, de l’imprimerie, de l’optique, du commerce, de la lutherie… on croise Louis Daguerre, François Arrago, André-Marie Ampère, Samuel Morse, Jean-Baptiste Vuillaume, Firmin-Didot, Charles Cros et, finalement, Thomas Edison et Alexander Graham Bell.