Ambrose live et nature au Duc
La une et une interview très dense dans Jazz MagJazzman, papier dans Libé, annonce dans journaux et magazines, textos, mails d’impressions et d’avis reçus en rafale. Plus l’info (vérifiée) qu’une ribambelle de VIP, musiciens, agents, critiques étaient présents lors des deux premiers jours de concerts au Duc. Bref le big évènement en club à Paris quoi. Arrivé au dernier soir, aller écouter Ambrose sans avoir la pression ou les neurones chargés de références pouvait paraître difficile. Et pourtant…
Ambrose Akinmusire (tp), Walter Smith III (ts), Sam Harris (p), Harish Raghavan (b), Justin Brown (dm)
Duc des Lombards, Paris, 16 mai
Bon, le problème au Duc c’est que dans le cas de grosse affluence (et c’était encore le cas ce soir là, qui s’en plaindrait d’ailleurs) invité et presse se retrouvent qui au fond, qui dans l’escalier. Et sur les marches, autant le savoir on jouxte la batterie. Donc les montées en tension conjuguées sur caisses ou cymbales –même si Justin Brown n’en abuse pas- font quelque peu écran à l’oreille absolue…Ceci dit, une fois habitué et calé dans la bonne écoute, le constat s’impose : revenu à son quintet habituel –l’album The imagined savior is far easier to paint, Blue Note/Universal, magnifique, très soigné, et rehaussé d’invités et d’un quartet à cordes est à l’évidence un travail conçu pour l’enregistrement studio- et exprimée dans la formule « scène » la musique du trompettiste désormais installé à Los Angeles garde un fort capital de richesse. A l’évidence l’orchestre vise un objectif simple : aller au fond des thèmes, épuiser dans l’instant autant que faire se peut tous les développements possibles des compositions (toutes puisées dans le nouveau CD à l’exception d’une, nouvelle Nalhmi) Rien d’extra-ordinaire peut-être, mais un travail très construit, solide, respectant les moments clefs façon exposé (multiplication des unissons trompette/ sax ou piano), soli distribués (là encore placé sur le côté le piano –Sam Harris, toucher délicat et jeu nuancé sans forcer le trait- ou ténor méritaient une place plus affirmée dans le panorama sonore) et coda. Walter Smith III cultive à cet effet plus les effets de rondeur, de séquences enchainées que de passages en force ou ruptures. Ambrose Akinmusire s’affirme à l’aise dans tous les registres sans excès ou de facilités d’aigües pour autant. La forme et le fond plaident chez lui pour un jazz qui ne renie rien, ni une part de tradition ni un façonnage sonore très actuel. On sent comme une présence prégnante, une exigence musicale qui porte en soi la qualité. Les musiciens, à l’individuel comme dans le collectif ne s’affirment jamais dans la volonté d’une forme de démonstration. Le plaisir passe par le self control et l’échange.
Ah au fait, juste un petit mot de conclusion pour rassurer si besoin était le rédac chef de votre magazine de jazz préféré qui, sans doute en limite de burn out avant un bouclage se demandait si son jugement valait référence concernant la prestation du Spring Quartet au Châtelet. J’ai eu le même sentiment très mitigé vis-à-vis de l’exhibition de l’orchestre star, entre démonstration de savoir faire et justification de (gros/grands) noms sur l’affiche, le tout peu servi de surcroit par un son réglé plus pour le besoin des caméras (le concert sera diffusé dur Mezzo) qu’en faveur des spectateurs du théâtre. Avec peut-être un début de preuve ou de fausse excuse: Joe Lovano (deux fois), Jack de Johnette et Esperanza Spalding notamment sont venus écouter Ambrose au Duc avant ou après leur propre concert « Moi cela m’a fait plaisir, j’étais honoré bien sur de les voir dans la salle. Comme Portal d’ailleurs, parce que Michel I like him, quel musicien… »
Robert Latxague
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La une et une interview très dense dans Jazz MagJazzman, papier dans Libé, annonce dans journaux et magazines, textos, mails d’impressions et d’avis reçus en rafale. Plus l’info (vérifiée) qu’une ribambelle de VIP, musiciens, agents, critiques étaient présents lors des deux premiers jours de concerts au Duc. Bref le big évènement en club à Paris quoi. Arrivé au dernier soir, aller écouter Ambrose sans avoir la pression ou les neurones chargés de références pouvait paraître difficile. Et pourtant…
Ambrose Akinmusire (tp), Walter Smith III (ts), Sam Harris (p), Harish Raghavan (b), Justin Brown (dm)
Duc des Lombards, Paris, 16 mai
Bon, le problème au Duc c’est que dans le cas de grosse affluence (et c’était encore le cas ce soir là, qui s’en plaindrait d’ailleurs) invité et presse se retrouvent qui au fond, qui dans l’escalier. Et sur les marches, autant le savoir on jouxte la batterie. Donc les montées en tension conjuguées sur caisses ou cymbales –même si Justin Brown n’en abuse pas- font quelque peu écran à l’oreille absolue…Ceci dit, une fois habitué et calé dans la bonne écoute, le constat s’impose : revenu à son quintet habituel –l’album The imagined savior is far easier to paint, Blue Note/Universal, magnifique, très soigné, et rehaussé d’invités et d’un quartet à cordes est à l’évidence un travail conçu pour l’enregistrement studio- et exprimée dans la formule « scène » la musique du trompettiste désormais installé à Los Angeles garde un fort capital de richesse. A l’évidence l’orchestre vise un objectif simple : aller au fond des thèmes, épuiser dans l’instant autant que faire se peut tous les développements possibles des compositions (toutes puisées dans le nouveau CD à l’exception d’une, nouvelle Nalhmi) Rien d’extra-ordinaire peut-être, mais un travail très construit, solide, respectant les moments clefs façon exposé (multiplication des unissons trompette/ sax ou piano), soli distribués (là encore placé sur le côté le piano –Sam Harris, toucher délicat et jeu nuancé sans forcer le trait- ou ténor méritaient une place plus affirmée dans le panorama sonore) et coda. Walter Smith III cultive à cet effet plus les effets de rondeur, de séquences enchainées que de passages en force ou ruptures. Ambrose Akinmusire s’affirme à l’aise dans tous les registres sans excès ou de facilités d’aigües pour autant. La forme et le fond plaident chez lui pour un jazz qui ne renie rien, ni une part de tradition ni un façonnage sonore très actuel. On sent comme une présence prégnante, une exigence musicale qui porte en soi la qualité. Les musiciens, à l’individuel comme dans le collectif ne s’affirment jamais dans la volonté d’une forme de démonstration. Le plaisir passe par le self control et l’échange.
Ah au fait, juste un petit mot de conclusion pour rassurer si besoin était le rédac chef de votre magazine de jazz préféré qui, sans doute en limite de burn out avant un bouclage se demandait si son jugement valait référence concernant la prestation du Spring Quartet au Châtelet. J’ai eu le même sentiment très mitigé vis-à-vis de l’exhibition de l’orchestre star, entre démonstration de savoir faire et justification de (gros/grands) noms sur l’affiche, le tout peu servi de surcroit par un son réglé plus pour le besoin des caméras (le concert sera diffusé dur Mezzo) qu’en faveur des spectateurs du théâtre. Avec peut-être un début de preuve ou de fausse excuse: Joe Lovano (deux fois), Jack de Johnette et Esperanza Spalding notamment sont venus écouter Ambrose au Duc avant ou après leur propre concert « Moi cela m’a fait plaisir, j’étais honoré bien sur de les voir dans la salle. Comme Portal d’ailleurs, parce que Michel I like him, quel musicien… »
Robert Latxague
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La une et une interview très dense dans Jazz MagJazzman, papier dans Libé, annonce dans journaux et magazines, textos, mails d’impressions et d’avis reçus en rafale. Plus l’info (vérifiée) qu’une ribambelle de VIP, musiciens, agents, critiques étaient présents lors des deux premiers jours de concerts au Duc. Bref le big évènement en club à Paris quoi. Arrivé au dernier soir, aller écouter Ambrose sans avoir la pression ou les neurones chargés de références pouvait paraître difficile. Et pourtant…
Ambrose Akinmusire (tp), Walter Smith III (ts), Sam Harris (p), Harish Raghavan (b), Justin Brown (dm)
Duc des Lombards, Paris, 16 mai
Bon, le problème au Duc c’est que dans le cas de grosse affluence (et c’était encore le cas ce soir là, qui s’en plaindrait d’ailleurs) invité et presse se retrouvent qui au fond, qui dans l’escalier. Et sur les marches, autant le savoir on jouxte la batterie. Donc les montées en tension conjuguées sur caisses ou cymbales –même si Justin Brown n’en abuse pas- font quelque peu écran à l’oreille absolue…Ceci dit, une fois habitué et calé dans la bonne écoute, le constat s’impose : revenu à son quintet habituel –l’album The imagined savior is far easier to paint, Blue Note/Universal, magnifique, très soigné, et rehaussé d’invités et d’un quartet à cordes est à l’évidence un travail conçu pour l’enregistrement studio- et exprimée dans la formule « scène » la musique du trompettiste désormais installé à Los Angeles garde un fort capital de richesse. A l’évidence l’orchestre vise un objectif simple : aller au fond des thèmes, épuiser dans l’instant autant que faire se peut tous les développements possibles des compositions (toutes puisées dans le nouveau CD à l’exception d’une, nouvelle Nalhmi) Rien d’extra-ordinaire peut-être, mais un travail très construit, solide, respectant les moments clefs façon exposé (multiplication des unissons trompette/ sax ou piano), soli distribués (là encore placé sur le côté le piano –Sam Harris, toucher délicat et jeu nuancé sans forcer le trait- ou ténor méritaient une place plus affirmée dans le panorama sonore) et coda. Walter Smith III cultive à cet effet plus les effets de rondeur, de séquences enchainées que de passages en force ou ruptures. Ambrose Akinmusire s’affirme à l’aise dans tous les registres sans excès ou de facilités d’aigües pour autant. La forme et le fond plaident chez lui pour un jazz qui ne renie rien, ni une part de tradition ni un façonnage sonore très actuel. On sent comme une présence prégnante, une exigence musicale qui porte en soi la qualité. Les musiciens, à l’individuel comme dans le collectif ne s’affirment jamais dans la volonté d’une forme de démonstration. Le plaisir passe par le self control et l’échange.
Ah au fait, juste un petit mot de conclusion pour rassurer si besoin était le rédac chef de votre magazine de jazz préféré qui, sans doute en limite de burn out avant un bouclage se demandait si son jugement valait référence concernant la prestation du Spring Quartet au Châtelet. J’ai eu le même sentiment très mitigé vis-à-vis de l’exhibition de l’orchestre star, entre démonstration de savoir faire et justification de (gros/grands) noms sur l’affiche, le tout peu servi de surcroit par un son réglé plus pour le besoin des caméras (le concert sera diffusé dur Mezzo) qu’en faveur des spectateurs du théâtre. Avec peut-être un début de preuve ou de fausse excuse: Joe Lovano (deux fois), Jack de Johnette et Esperanza Spalding notamment sont venus écouter Ambrose au Duc avant ou après leur propre concert « Moi cela m’a fait plaisir, j’étais honoré bien sur de les voir dans la salle. Comme Portal d’ailleurs, parce que Michel I like him, quel musicien… »
Robert Latxague
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La une et une interview très dense dans Jazz MagJazzman, papier dans Libé, annonce dans journaux et magazines, textos, mails d’impressions et d’avis reçus en rafale. Plus l’info (vérifiée) qu’une ribambelle de VIP, musiciens, agents, critiques étaient présents lors des deux premiers jours de concerts au Duc. Bref le big évènement en club à Paris quoi. Arrivé au dernier soir, aller écouter Ambrose sans avoir la pression ou les neurones chargés de références pouvait paraître difficile. Et pourtant…
Ambrose Akinmusire (tp), Walter Smith III (ts), Sam Harris (p), Harish Raghavan (b), Justin Brown (dm)
Duc des Lombards, Paris, 16 mai
Bon, le problème au Duc c’est que dans le cas de grosse affluence (et c’était encore le cas ce soir là, qui s’en plaindrait d’ailleurs) invité et presse se retrouvent qui au fond, qui dans l’escalier. Et sur les marches, autant le savoir on jouxte la batterie. Donc les montées en tension conjuguées sur caisses ou cymbales –même si Justin Brown n’en abuse pas- font quelque peu écran à l’oreille absolue…Ceci dit, une fois habitué et calé dans la bonne écoute, le constat s’impose : revenu à son quintet habituel –l’album The imagined savior is far easier to paint, Blue Note/Universal, magnifique, très soigné, et rehaussé d’invités et d’un quartet à cordes est à l’évidence un travail conçu pour l’enregistrement studio- et exprimée dans la formule « scène » la musique du trompettiste désormais installé à Los Angeles garde un fort capital de richesse. A l’évidence l’orchestre vise un objectif simple : aller au fond des thèmes, épuiser dans l’instant autant que faire se peut tous les développements possibles des compositions (toutes puisées dans le nouveau CD à l’exception d’une, nouvelle Nalhmi) Rien d’extra-ordinaire peut-être, mais un travail très construit, solide, respectant les moments clefs façon exposé (multiplication des unissons trompette/ sax ou piano), soli distribués (là encore placé sur le côté le piano –Sam Harris, toucher délicat et jeu nuancé sans forcer le trait- ou ténor méritaient une place plus affirmée dans le panorama sonore) et coda. Walter Smith III cultive à cet effet plus les effets de rondeur, de séquences enchainées que de passages en force ou ruptures. Ambrose Akinmusire s’affirme à l’aise dans tous les registres sans excès ou de facilités d’aigües pour autant. La forme et le fond plaident chez lui pour un jazz qui ne renie rien, ni une part de tradition ni un façonnage sonore très actuel. On sent comme une présence prégnante, une exigence musicale qui porte en soi la qualité. Les musiciens, à l’individuel comme dans le collectif ne s’affirment jamais dans la volonté d’une forme de démonstration. Le plaisir passe par le self control et l’échange.
Ah au fait, juste un petit mot de conclusion pour rassurer si besoin était le rédac chef de votre magazine de jazz préféré qui, sans doute en limite de burn out avant un bouclage se demandait si son jugement valait référence concernant la prestation du Spring Quartet au Châtelet. J’ai eu le même sentiment très mitigé vis-à-vis de l’exhibition de l’orchestre star, entre démonstration de savoir faire et justification de (gros/grands) noms sur l’affiche, le tout peu servi de surcroit par un son réglé plus pour le besoin des caméras (le concert sera diffusé dur Mezzo) qu’en faveur des spectateurs du théâtre. Avec peut-être un début de preuve ou de fausse excuse: Joe Lovano (deux fois), Jack de Johnette et Esperanza Spalding notamment sont venus écouter Ambrose au Duc avant ou après leur propre concert « Moi cela m’a fait plaisir, j’étais honoré bien sur de les voir dans la salle. Comme Portal d’ailleurs, parce que Michel I like him, quel musicien… »
Robert Latxague