Andy Emler et David Gilmore au Sunside
Dans le cadre de l’American Jazz Festiv’Halles, c’est un quartette franco-américain qui s’est produit l’autre soir au Sunside. De la très bonne musique pendant deux sets, et un état de grâce au troisième. Andy Emler et François Moutin ont été excellents. « Les Américains n’ont pas démérité » comme on dit dans le sport…
Cosmic Transit Quartet
Paris, Sunside, samedi 20 juillet, 21h00
David Gilmore (g), Andy Emler (p), François Moutin (cb), Marque Gilmore (dm).
La musique d’Andy Emler n’en a pas toujours l’air, mais elle est exigeante sur le plan technique. David Gilmore l’a appris à ses dépens – il en a pourtant vu bien d’autres avec Steve Coleman ou Rudresh Mahanthappa ! Bien qu’accroché aux partitions écrites par le pianiste, Gilmore s’est fait avoir à plus d’un détour. Rien de méchant, mais la perfection « américaine » en a pris un coup. Peu importe au fond, car en dehors des parties fixes il fut en revanche tout au fait dans l’esprit de la musique d’Andy Emler, offrant plusieurs excellents solos, et réalisant des plans sonores parfaitement adéquats.
Le batteur Marque Gilmore fit peu de « fautes ». Mais à la fin du premier morceau, lorsqu’il ne marqua pas la fin au bon moment, d’un geste Andy Emler lui signifia son blâme : offrir un verre à tous les membres du groupe à la fin du set. Au-delà de l’anecdotique, il convient de s’arrêter sur le cas Marque Gilmore. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme, Marcus. Pourtant, comme ce dernier, il possède une approche de la batterie très marquée par un son proche de la pop-rock et des beats jungle, très urbain. Son time est parfait, c’est un batteur enthousiaste, qui groove vraiment. Il est hyper précis, branché sur haute tension et, de ce fait, poussa sans cesse le groupe vers l’avant. Cependant, il fut parfois encombrant à mon goût, oubliant d’adapter son volume sonore à la petite salle du Sunside. Pourtant, jouer fort convenait à une partie de la musique exécutée, proche dans ce cas de figure du jazz rock. Mais sur d’autres pièces, il lui a manqué une certaine finesse, pour le dire tout de bon.
Quant aux frenchies, ils furent particulièrement bons. François Moutin fut égal à lui-même, combattant qui ne lâche rien.
Quant à Andy Emler, il réalisa une double belle performance. Le pianiste était en grande forme, sans avoir l’air de forcer son talent d’ailleurs, semblant jouer à l’économie comme il sait le faire, c’est-à-dire en donnant tout ! Facétieux, comme à son habitude, il plaçât de nombreux clins d’oeil musicaux en citant ici la Sonate au Clair de lune de Beethoven, là les Beatles, etc.
La majorité du répertoire du concert sortait de ses cartons. Florilège (avec les pièces du premier set) : Opening (par quoi débuta le concert, bien sûr), est typiquement emlerien, très énergique, avec une main gauche dans le grave en syncopes doublée par la contrebasse, et un thème tout de zigzags et de notes répétées ; Cosmic Ballad (en langue française, sans doute avec un seul « l » tant la musique ne versa pas dans la romance), après une introduction modale, fit entendre un premier thème très rock et un pont répétitif avec un petit côté Metheny 70’s ; Last Chance comportait un thème très malin : pour chaque cycle de deux mesures, les musiciens interprétaient un motif déduit du précédent, avec un air de famille mais jamais tout à fait identique (dans ses appuis rythmiques, sa désinence mélodique et son harmonisation).
L’un des secrets d’Andy Emler ? Créer de l’attente sur le long terme : la résolution est toujours reportée à plus tard, sans que l’intérêt ne retombe au cours de longues plages exaltantes. Et puisque sa musique est aussi éminemment rythmique, les deux Américains burent du petit lait et se régalèrent.
Ce n’est qu’au troisième set que l’osmose se réalisa vraiment au sein du groupe. La deuxième pièce, notamment, ne fut qu’une longue montée d’intensité jusqu’à un passage manifestement non prévu, baigné d’arpèges, quasi en apesanteur. Enfin, Tune for David (toujours d’Andy Emler) conclut la soirée pour, cette fois encore, un état de grâce, avec notamment un énorme solo de François Moutin.
Justement arrivés pour cette fin de soirée, un certain nombre de spectateurs apparemment là un peu par hasard, saisirent alors le sens véritable de l’expression « musique vivante ». Gageons qu’ils reviendront la prochaine fois qu’ils verront le nom d’Andy Emler sur un programme de concert !
Prochains concerts au Sunside :
– mardi 23 et mercredi 24 juillet : Dave Douglas Quintet
|
Dans le cadre de l’American Jazz Festiv’Halles, c’est un quartette franco-américain qui s’est produit l’autre soir au Sunside. De la très bonne musique pendant deux sets, et un état de grâce au troisième. Andy Emler et François Moutin ont été excellents. « Les Américains n’ont pas démérité » comme on dit dans le sport…
Cosmic Transit Quartet
Paris, Sunside, samedi 20 juillet, 21h00
David Gilmore (g), Andy Emler (p), François Moutin (cb), Marque Gilmore (dm).
La musique d’Andy Emler n’en a pas toujours l’air, mais elle est exigeante sur le plan technique. David Gilmore l’a appris à ses dépens – il en a pourtant vu bien d’autres avec Steve Coleman ou Rudresh Mahanthappa ! Bien qu’accroché aux partitions écrites par le pianiste, Gilmore s’est fait avoir à plus d’un détour. Rien de méchant, mais la perfection « américaine » en a pris un coup. Peu importe au fond, car en dehors des parties fixes il fut en revanche tout au fait dans l’esprit de la musique d’Andy Emler, offrant plusieurs excellents solos, et réalisant des plans sonores parfaitement adéquats.
Le batteur Marque Gilmore fit peu de « fautes ». Mais à la fin du premier morceau, lorsqu’il ne marqua pas la fin au bon moment, d’un geste Andy Emler lui signifia son blâme : offrir un verre à tous les membres du groupe à la fin du set. Au-delà de l’anecdotique, il convient de s’arrêter sur le cas Marque Gilmore. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme, Marcus. Pourtant, comme ce dernier, il possède une approche de la batterie très marquée par un son proche de la pop-rock et des beats jungle, très urbain. Son time est parfait, c’est un batteur enthousiaste, qui groove vraiment. Il est hyper précis, branché sur haute tension et, de ce fait, poussa sans cesse le groupe vers l’avant. Cependant, il fut parfois encombrant à mon goût, oubliant d’adapter son volume sonore à la petite salle du Sunside. Pourtant, jouer fort convenait à une partie de la musique exécutée, proche dans ce cas de figure du jazz rock. Mais sur d’autres pièces, il lui a manqué une certaine finesse, pour le dire tout de bon.
Quant aux frenchies, ils furent particulièrement bons. François Moutin fut égal à lui-même, combattant qui ne lâche rien.
Quant à Andy Emler, il réalisa une double belle performance. Le pianiste était en grande forme, sans avoir l’air de forcer son talent d’ailleurs, semblant jouer à l’économie comme il sait le faire, c’est-à-dire en donnant tout ! Facétieux, comme à son habitude, il plaçât de nombreux clins d’oeil musicaux en citant ici la Sonate au Clair de lune de Beethoven, là les Beatles, etc.
La majorité du répertoire du concert sortait de ses cartons. Florilège (avec les pièces du premier set) : Opening (par quoi débuta le concert, bien sûr), est typiquement emlerien, très énergique, avec une main gauche dans le grave en syncopes doublée par la contrebasse, et un thème tout de zigzags et de notes répétées ; Cosmic Ballad (en langue française, sans doute avec un seul « l » tant la musique ne versa pas dans la romance), après une introduction modale, fit entendre un premier thème très rock et un pont répétitif avec un petit côté Metheny 70’s ; Last Chance comportait un thème très malin : pour chaque cycle de deux mesures, les musiciens interprétaient un motif déduit du précédent, avec un air de famille mais jamais tout à fait identique (dans ses appuis rythmiques, sa désinence mélodique et son harmonisation).
L’un des secrets d’Andy Emler ? Créer de l’attente sur le long terme : la résolution est toujours reportée à plus tard, sans que l’intérêt ne retombe au cours de longues plages exaltantes. Et puisque sa musique est aussi éminemment rythmique, les deux Américains burent du petit lait et se régalèrent.
Ce n’est qu’au troisième set que l’osmose se réalisa vraiment au sein du groupe. La deuxième pièce, notamment, ne fut qu’une longue montée d’intensité jusqu’à un passage manifestement non prévu, baigné d’arpèges, quasi en apesanteur. Enfin, Tune for David (toujours d’Andy Emler) conclut la soirée pour, cette fois encore, un état de grâce, avec notamment un énorme solo de François Moutin.
Justement arrivés pour cette fin de soirée, un certain nombre de spectateurs apparemment là un peu par hasard, saisirent alors le sens véritable de l’expression « musique vivante ». Gageons qu’ils reviendront la prochaine fois qu’ils verront le nom d’Andy Emler sur un programme de concert !
Prochains concerts au Sunside :
– mardi 23 et mercredi 24 juillet : Dave Douglas Quintet
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Dans le cadre de l’American Jazz Festiv’Halles, c’est un quartette franco-américain qui s’est produit l’autre soir au Sunside. De la très bonne musique pendant deux sets, et un état de grâce au troisième. Andy Emler et François Moutin ont été excellents. « Les Américains n’ont pas démérité » comme on dit dans le sport…
Cosmic Transit Quartet
Paris, Sunside, samedi 20 juillet, 21h00
David Gilmore (g), Andy Emler (p), François Moutin (cb), Marque Gilmore (dm).
La musique d’Andy Emler n’en a pas toujours l’air, mais elle est exigeante sur le plan technique. David Gilmore l’a appris à ses dépens – il en a pourtant vu bien d’autres avec Steve Coleman ou Rudresh Mahanthappa ! Bien qu’accroché aux partitions écrites par le pianiste, Gilmore s’est fait avoir à plus d’un détour. Rien de méchant, mais la perfection « américaine » en a pris un coup. Peu importe au fond, car en dehors des parties fixes il fut en revanche tout au fait dans l’esprit de la musique d’Andy Emler, offrant plusieurs excellents solos, et réalisant des plans sonores parfaitement adéquats.
Le batteur Marque Gilmore fit peu de « fautes ». Mais à la fin du premier morceau, lorsqu’il ne marqua pas la fin au bon moment, d’un geste Andy Emler lui signifia son blâme : offrir un verre à tous les membres du groupe à la fin du set. Au-delà de l’anecdotique, il convient de s’arrêter sur le cas Marque Gilmore. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme, Marcus. Pourtant, comme ce dernier, il possède une approche de la batterie très marquée par un son proche de la pop-rock et des beats jungle, très urbain. Son time est parfait, c’est un batteur enthousiaste, qui groove vraiment. Il est hyper précis, branché sur haute tension et, de ce fait, poussa sans cesse le groupe vers l’avant. Cependant, il fut parfois encombrant à mon goût, oubliant d’adapter son volume sonore à la petite salle du Sunside. Pourtant, jouer fort convenait à une partie de la musique exécutée, proche dans ce cas de figure du jazz rock. Mais sur d’autres pièces, il lui a manqué une certaine finesse, pour le dire tout de bon.
Quant aux frenchies, ils furent particulièrement bons. François Moutin fut égal à lui-même, combattant qui ne lâche rien.
Quant à Andy Emler, il réalisa une double belle performance. Le pianiste était en grande forme, sans avoir l’air de forcer son talent d’ailleurs, semblant jouer à l’économie comme il sait le faire, c’est-à-dire en donnant tout ! Facétieux, comme à son habitude, il plaçât de nombreux clins d’oeil musicaux en citant ici la Sonate au Clair de lune de Beethoven, là les Beatles, etc.
La majorité du répertoire du concert sortait de ses cartons. Florilège (avec les pièces du premier set) : Opening (par quoi débuta le concert, bien sûr), est typiquement emlerien, très énergique, avec une main gauche dans le grave en syncopes doublée par la contrebasse, et un thème tout de zigzags et de notes répétées ; Cosmic Ballad (en langue française, sans doute avec un seul « l » tant la musique ne versa pas dans la romance), après une introduction modale, fit entendre un premier thème très rock et un pont répétitif avec un petit côté Metheny 70’s ; Last Chance comportait un thème très malin : pour chaque cycle de deux mesures, les musiciens interprétaient un motif déduit du précédent, avec un air de famille mais jamais tout à fait identique (dans ses appuis rythmiques, sa désinence mélodique et son harmonisation).
L’un des secrets d’Andy Emler ? Créer de l’attente sur le long terme : la résolution est toujours reportée à plus tard, sans que l’intérêt ne retombe au cours de longues plages exaltantes. Et puisque sa musique est aussi éminemment rythmique, les deux Américains burent du petit lait et se régalèrent.
Ce n’est qu’au troisième set que l’osmose se réalisa vraiment au sein du groupe. La deuxième pièce, notamment, ne fut qu’une longue montée d’intensité jusqu’à un passage manifestement non prévu, baigné d’arpèges, quasi en apesanteur. Enfin, Tune for David (toujours d’Andy Emler) conclut la soirée pour, cette fois encore, un état de grâce, avec notamment un énorme solo de François Moutin.
Justement arrivés pour cette fin de soirée, un certain nombre de spectateurs apparemment là un peu par hasard, saisirent alors le sens véritable de l’expression « musique vivante ». Gageons qu’ils reviendront la prochaine fois qu’ils verront le nom d’Andy Emler sur un programme de concert !
Prochains concerts au Sunside :
– mardi 23 et mercredi 24 juillet : Dave Douglas Quintet
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Dans le cadre de l’American Jazz Festiv’Halles, c’est un quartette franco-américain qui s’est produit l’autre soir au Sunside. De la très bonne musique pendant deux sets, et un état de grâce au troisième. Andy Emler et François Moutin ont été excellents. « Les Américains n’ont pas démérité » comme on dit dans le sport…
Cosmic Transit Quartet
Paris, Sunside, samedi 20 juillet, 21h00
David Gilmore (g), Andy Emler (p), François Moutin (cb), Marque Gilmore (dm).
La musique d’Andy Emler n’en a pas toujours l’air, mais elle est exigeante sur le plan technique. David Gilmore l’a appris à ses dépens – il en a pourtant vu bien d’autres avec Steve Coleman ou Rudresh Mahanthappa ! Bien qu’accroché aux partitions écrites par le pianiste, Gilmore s’est fait avoir à plus d’un détour. Rien de méchant, mais la perfection « américaine » en a pris un coup. Peu importe au fond, car en dehors des parties fixes il fut en revanche tout au fait dans l’esprit de la musique d’Andy Emler, offrant plusieurs excellents solos, et réalisant des plans sonores parfaitement adéquats.
Le batteur Marque Gilmore fit peu de « fautes ». Mais à la fin du premier morceau, lorsqu’il ne marqua pas la fin au bon moment, d’un geste Andy Emler lui signifia son blâme : offrir un verre à tous les membres du groupe à la fin du set. Au-delà de l’anecdotique, il convient de s’arrêter sur le cas Marque Gilmore. Il ne faut pas le confondre avec son homonyme, Marcus. Pourtant, comme ce dernier, il possède une approche de la batterie très marquée par un son proche de la pop-rock et des beats jungle, très urbain. Son time est parfait, c’est un batteur enthousiaste, qui groove vraiment. Il est hyper précis, branché sur haute tension et, de ce fait, poussa sans cesse le groupe vers l’avant. Cependant, il fut parfois encombrant à mon goût, oubliant d’adapter son volume sonore à la petite salle du Sunside. Pourtant, jouer fort convenait à une partie de la musique exécutée, proche dans ce cas de figure du jazz rock. Mais sur d’autres pièces, il lui a manqué une certaine finesse, pour le dire tout de bon.
Quant aux frenchies, ils furent particulièrement bons. François Moutin fut égal à lui-même, combattant qui ne lâche rien.
Quant à Andy Emler, il réalisa une double belle performance. Le pianiste était en grande forme, sans avoir l’air de forcer son talent d’ailleurs, semblant jouer à l’économie comme il sait le faire, c’est-à-dire en donnant tout ! Facétieux, comme à son habitude, il plaçât de nombreux clins d’oeil musicaux en citant ici la Sonate au Clair de lune de Beethoven, là les Beatles, etc.
La majorité du répertoire du concert sortait de ses cartons. Florilège (avec les pièces du premier set) : Opening (par quoi débuta le concert, bien sûr), est typiquement emlerien, très énergique, avec une main gauche dans le grave en syncopes doublée par la contrebasse, et un thème tout de zigzags et de notes répétées ; Cosmic Ballad (en langue française, sans doute avec un seul « l » tant la musique ne versa pas dans la romance), après une introduction modale, fit entendre un premier thème très rock et un pont répétitif avec un petit côté Metheny 70’s ; Last Chance comportait un thème très malin : pour chaque cycle de deux mesures, les musiciens interprétaient un motif déduit du précédent, avec un air de famille mais jamais tout à fait identique (dans ses appuis rythmiques, sa désinence mélodique et son harmonisation).
L’un des secrets d’Andy Emler ? Créer de l’attente sur le long terme : la résolution est toujours reportée à plus tard, sans que l’intérêt ne retombe au cours de longues plages exaltantes. Et puisque sa musique est aussi éminemment rythmique, les deux Américains burent du petit lait et se régalèrent.
Ce n’est qu’au troisième set que l’osmose se réalisa vraiment au sein du groupe. La deuxième pièce, notamment, ne fut qu’une longue montée d’intensité jusqu’à un passage manifestement non prévu, baigné d’arpèges, quasi en apesanteur. Enfin, Tune for David (toujours d’Andy Emler) conclut la soirée pour, cette fois encore, un état de grâce, avec notamment un énorme solo de François Moutin.
Justement arrivés pour cette fin de soirée, un certain nombre de spectateurs apparemment là un peu par hasard, saisirent alors le sens véritable de l’expression « musique vivante ». Gageons qu’ils reviendront la prochaine fois qu’ils verront le nom d’Andy Emler sur un programme de concert !
Prochains concerts au Sunside :
– mardi 23 et mercredi 24 juillet : Dave Douglas Quintet