Andy Emler triomphe à la Dynamo
Une fois encore Andy Emler étonne ! Son concert « à la carte », parrainé par votre mensuel de jazz favori, a soufflé tout le monde. A cette occasion, le public avait la possibilité de réclamer le morceau de son choix à partir d’un menu musical spécialement concocté par le grand chef.
Andy Emler MégaOctet
4 mai 2012, La Dynamo, Pantin (93)
Laurent Blondiau (tp), Philippe Sellam (as), Thomas de Pourquery (as, vx), Laurent Dehors (cl, bcl, ts), François Thuiller (tu), Andy Emler (p), Claude Tchamitchian (cb), Eric Echampard (dm), François Verly (perc).
Comme il se doit, cela débuta par une « mise en bouche » (Good Game) pour le moins copieuse puisqu’elle mettait le tuba au centre des débats. François Thuillier montra à cette occasion qu’un tubiste virtuose, cela peut « envoyer vraiment grave ». Vint ensuite l’entrée avec Mirrors. Réaffirmons l’importance de ne pas se contenter de l’écoute des disques pour jauger un artiste : en voyant Andy Emler jouer, on se rend bien compte qu’il n’y a pas de métaphysique dans sa musique : il sourit, il fait des blagues avec ses musiciens pendant ses improvisations, etc. Pas de métaphysique donc, mais de la profondeur car le musicien-généreux ne triche pas avec les sentiments ! Dans ce beau Mirrors, Philippe Sellam (le Kenny Garrett français) refléta cette générosité par un superbe solo d’une intensité prenante.
E Total devait ensuite faire office de plat principal. Claude Tchamitchian, l’un des tout meilleurs contrebassistes européens, réalisa une sombre introduction, d’abord en solo absolu, puis accompagné par les tablas du tout aussi génial François Verly, cédant sa place aux ensembles écrits par Andy Emler puis à un solo dramatique (dans le sens fort du terme) de Thomas de Pourquery. A cet égard, l’introduction de Claude Tchatmichian et le chorus de l’altiste dévoilaient un peu mieux ce qui semble bien être un tournant dans la production d’Andy Emler : le caractère de sa musique s’y fait plus grave (mais non solennel). Bien sûr, cette dimension était déjà palpable dans ses productions antérieures ; mais son nouveau répertoire laisse affleurer plus volontiers ce versant. C’est ainsi que Father Tom (pourtant annoncé par un joyeux « the chauve must go on » !) est une ballade très poignante composée pour Laurent Dehors, qui s’exécuta avec maestria.
Mais Shit Happens semble bien la pièce adéquate pour témoigner de la gravité qu’Andy Emler imprime à sa musique : alors même que l’interprétation dégagea une énergie irrésistible, que le groupe se mua en véritable machine infernale (l’exécution étant par ailleurs extrêmement périlleuse), le sentiment exprimé semblait davantage celui d’une course désespérée plutôt qu’une promenade allègre. Le solo de trompette de Laurent Blondiau couronna d’ailleurs ce morceau qui s’avéra en fin de compte le vrai plat principal. Pas totalement repu, le public réclama un bis. Andy Emler ouvrit alors son Superfrigo d’où il sortit, entre autre, un duo Sellam/Emler d’une pure poésie.
Ludovic Florin
Post Scriptum en forme de cerise sur le gâteau : Pour en savoir plus sur Andy Emler, jetez-vous d’urgence sur sa très longue interview parue dans le dernier numéro de Jazz Magazine !
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Une fois encore Andy Emler étonne ! Son concert « à la carte », parrainé par votre mensuel de jazz favori, a soufflé tout le monde. A cette occasion, le public avait la possibilité de réclamer le morceau de son choix à partir d’un menu musical spécialement concocté par le grand chef.
Andy Emler MégaOctet
4 mai 2012, La Dynamo, Pantin (93)
Laurent Blondiau (tp), Philippe Sellam (as), Thomas de Pourquery (as, vx), Laurent Dehors (cl, bcl, ts), François Thuiller (tu), Andy Emler (p), Claude Tchamitchian (cb), Eric Echampard (dm), François Verly (perc).
Comme il se doit, cela débuta par une « mise en bouche » (Good Game) pour le moins copieuse puisqu’elle mettait le tuba au centre des débats. François Thuillier montra à cette occasion qu’un tubiste virtuose, cela peut « envoyer vraiment grave ». Vint ensuite l’entrée avec Mirrors. Réaffirmons l’importance de ne pas se contenter de l’écoute des disques pour jauger un artiste : en voyant Andy Emler jouer, on se rend bien compte qu’il n’y a pas de métaphysique dans sa musique : il sourit, il fait des blagues avec ses musiciens pendant ses improvisations, etc. Pas de métaphysique donc, mais de la profondeur car le musicien-généreux ne triche pas avec les sentiments ! Dans ce beau Mirrors, Philippe Sellam (le Kenny Garrett français) refléta cette générosité par un superbe solo d’une intensité prenante.
E Total devait ensuite faire office de plat principal. Claude Tchamitchian, l’un des tout meilleurs contrebassistes européens, réalisa une sombre introduction, d’abord en solo absolu, puis accompagné par les tablas du tout aussi génial François Verly, cédant sa place aux ensembles écrits par Andy Emler puis à un solo dramatique (dans le sens fort du terme) de Thomas de Pourquery. A cet égard, l’introduction de Claude Tchatmichian et le chorus de l’altiste dévoilaient un peu mieux ce qui semble bien être un tournant dans la production d’Andy Emler : le caractère de sa musique s’y fait plus grave (mais non solennel). Bien sûr, cette dimension était déjà palpable dans ses productions antérieures ; mais son nouveau répertoire laisse affleurer plus volontiers ce versant. C’est ainsi que Father Tom (pourtant annoncé par un joyeux « the chauve must go on » !) est une ballade très poignante composée pour Laurent Dehors, qui s’exécuta avec maestria.
Mais Shit Happens semble bien la pièce adéquate pour témoigner de la gravité qu’Andy Emler imprime à sa musique : alors même que l’interprétation dégagea une énergie irrésistible, que le groupe se mua en véritable machine infernale (l’exécution étant par ailleurs extrêmement périlleuse), le sentiment exprimé semblait davantage celui d’une course désespérée plutôt qu’une promenade allègre. Le solo de trompette de Laurent Blondiau couronna d’ailleurs ce morceau qui s’avéra en fin de compte le vrai plat principal. Pas totalement repu, le public réclama un bis. Andy Emler ouvrit alors son Superfrigo d’où il sortit, entre autre, un duo Sellam/Emler d’une pure poésie.
Ludovic Florin
Post Scriptum en forme de cerise sur le gâteau : Pour en savoir plus sur Andy Emler, jetez-vous d’urgence sur sa très longue interview parue dans le dernier numéro de Jazz Magazine !
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Une fois encore Andy Emler étonne ! Son concert « à la carte », parrainé par votre mensuel de jazz favori, a soufflé tout le monde. A cette occasion, le public avait la possibilité de réclamer le morceau de son choix à partir d’un menu musical spécialement concocté par le grand chef.
Andy Emler MégaOctet
4 mai 2012, La Dynamo, Pantin (93)
Laurent Blondiau (tp), Philippe Sellam (as), Thomas de Pourquery (as, vx), Laurent Dehors (cl, bcl, ts), François Thuiller (tu), Andy Emler (p), Claude Tchamitchian (cb), Eric Echampard (dm), François Verly (perc).
Comme il se doit, cela débuta par une « mise en bouche » (Good Game) pour le moins copieuse puisqu’elle mettait le tuba au centre des débats. François Thuillier montra à cette occasion qu’un tubiste virtuose, cela peut « envoyer vraiment grave ». Vint ensuite l’entrée avec Mirrors. Réaffirmons l’importance de ne pas se contenter de l’écoute des disques pour jauger un artiste : en voyant Andy Emler jouer, on se rend bien compte qu’il n’y a pas de métaphysique dans sa musique : il sourit, il fait des blagues avec ses musiciens pendant ses improvisations, etc. Pas de métaphysique donc, mais de la profondeur car le musicien-généreux ne triche pas avec les sentiments ! Dans ce beau Mirrors, Philippe Sellam (le Kenny Garrett français) refléta cette générosité par un superbe solo d’une intensité prenante.
E Total devait ensuite faire office de plat principal. Claude Tchamitchian, l’un des tout meilleurs contrebassistes européens, réalisa une sombre introduction, d’abord en solo absolu, puis accompagné par les tablas du tout aussi génial François Verly, cédant sa place aux ensembles écrits par Andy Emler puis à un solo dramatique (dans le sens fort du terme) de Thomas de Pourquery. A cet égard, l’introduction de Claude Tchatmichian et le chorus de l’altiste dévoilaient un peu mieux ce qui semble bien être un tournant dans la production d’Andy Emler : le caractère de sa musique s’y fait plus grave (mais non solennel). Bien sûr, cette dimension était déjà palpable dans ses productions antérieures ; mais son nouveau répertoire laisse affleurer plus volontiers ce versant. C’est ainsi que Father Tom (pourtant annoncé par un joyeux « the chauve must go on » !) est une ballade très poignante composée pour Laurent Dehors, qui s’exécuta avec maestria.
Mais Shit Happens semble bien la pièce adéquate pour témoigner de la gravité qu’Andy Emler imprime à sa musique : alors même que l’interprétation dégagea une énergie irrésistible, que le groupe se mua en véritable machine infernale (l’exécution étant par ailleurs extrêmement périlleuse), le sentiment exprimé semblait davantage celui d’une course désespérée plutôt qu’une promenade allègre. Le solo de trompette de Laurent Blondiau couronna d’ailleurs ce morceau qui s’avéra en fin de compte le vrai plat principal. Pas totalement repu, le public réclama un bis. Andy Emler ouvrit alors son Superfrigo d’où il sortit, entre autre, un duo Sellam/Emler d’une pure poésie.
Ludovic Florin
Post Scriptum en forme de cerise sur le gâteau : Pour en savoir plus sur Andy Emler, jetez-vous d’urgence sur sa très longue interview parue dans le dernier numéro de Jazz Magazine !
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Une fois encore Andy Emler étonne ! Son concert « à la carte », parrainé par votre mensuel de jazz favori, a soufflé tout le monde. A cette occasion, le public avait la possibilité de réclamer le morceau de son choix à partir d’un menu musical spécialement concocté par le grand chef.
Andy Emler MégaOctet
4 mai 2012, La Dynamo, Pantin (93)
Laurent Blondiau (tp), Philippe Sellam (as), Thomas de Pourquery (as, vx), Laurent Dehors (cl, bcl, ts), François Thuiller (tu), Andy Emler (p), Claude Tchamitchian (cb), Eric Echampard (dm), François Verly (perc).
Comme il se doit, cela débuta par une « mise en bouche » (Good Game) pour le moins copieuse puisqu’elle mettait le tuba au centre des débats. François Thuillier montra à cette occasion qu’un tubiste virtuose, cela peut « envoyer vraiment grave ». Vint ensuite l’entrée avec Mirrors. Réaffirmons l’importance de ne pas se contenter de l’écoute des disques pour jauger un artiste : en voyant Andy Emler jouer, on se rend bien compte qu’il n’y a pas de métaphysique dans sa musique : il sourit, il fait des blagues avec ses musiciens pendant ses improvisations, etc. Pas de métaphysique donc, mais de la profondeur car le musicien-généreux ne triche pas avec les sentiments ! Dans ce beau Mirrors, Philippe Sellam (le Kenny Garrett français) refléta cette générosité par un superbe solo d’une intensité prenante.
E Total devait ensuite faire office de plat principal. Claude Tchamitchian, l’un des tout meilleurs contrebassistes européens, réalisa une sombre introduction, d’abord en solo absolu, puis accompagné par les tablas du tout aussi génial François Verly, cédant sa place aux ensembles écrits par Andy Emler puis à un solo dramatique (dans le sens fort du terme) de Thomas de Pourquery. A cet égard, l’introduction de Claude Tchatmichian et le chorus de l’altiste dévoilaient un peu mieux ce qui semble bien être un tournant dans la production d’Andy Emler : le caractère de sa musique s’y fait plus grave (mais non solennel). Bien sûr, cette dimension était déjà palpable dans ses productions antérieures ; mais son nouveau répertoire laisse affleurer plus volontiers ce versant. C’est ainsi que Father Tom (pourtant annoncé par un joyeux « the chauve must go on » !) est une ballade très poignante composée pour Laurent Dehors, qui s’exécuta avec maestria.
Mais Shit Happens semble bien la pièce adéquate pour témoigner de la gravité qu’Andy Emler imprime à sa musique : alors même que l’interprétation dégagea une énergie irrésistible, que le groupe se mua en véritable machine infernale (l’exécution étant par ailleurs extrêmement périlleuse), le sentiment exprimé semblait davantage celui d’une course désespérée plutôt qu’une promenade allègre. Le solo de trompette de Laurent Blondiau couronna d’ailleurs ce morceau qui s’avéra en fin de compte le vrai plat principal. Pas totalement repu, le public réclama un bis. Andy Emler ouvrit alors son Superfrigo d’où il sortit, entre autre, un duo Sellam/Emler d’une pure poésie.
Ludovic Florin
Post Scriptum en forme de cerise sur le gâteau : Pour en savoir plus sur Andy Emler, jetez-vous d’urgence sur sa très longue interview parue dans le dernier numéro de Jazz Magazine !