Angrajazz assure aux Açores (4)
Nul festival de jazz ne serait complet sans la présence d’une chanteuse parmi ses têtes d’affiche. Le quartette de Jon Irabagon clôt cette édition en beauté.
Yilian Cañizares Quintet
Yilian Cañizares (vln, voc), Daniel Stawinski (p), David Brito (b), Cyril Regamey (dm, perc), Inor Sotolongo (perc).
Entre Europe de l’Est (pour le jeu de violon) et Antilles, difficile de situer la musique de cette cubaine basée en Suisse, flanquée d’un groupe cosmopolite. Elle a mentionné l’influence de Stéphane Grappelli; or cela ne s’entend guère dans son jeu. Peut-être a-t-elle davantage été touchée par la liberté du violoniste français, lui montrant une autre voie que la culture classique dans laquelle elle évoluait, que mue par la volonté d’en prolonger le style? Les textes traitent d’amour, de partage et d’héritage, les ambiances sont alternativement festives ou nostalgiques, et l’on navigue le plus souvent dans les eaux d’une variété latine de bonne facture que dans celles du jazz per se – « Et alors ? » me souffle non sans raison un confrère enthousiaste, par ailleurs organisateur d’un festival de musique du monde. Le groupe déploie avec bonne humeur son savoir-faire, Cañizares en tête, secondée par un pianiste en verve. Quelques effets électroniques, de même qu’un poème enregistré de Luis Carbonell, sont de la partie. Entre élans de fougue et moments de légèreté, on a là une musique à danser : la violoniste montre l’exemple avec un sourire indéfectible, mais la configuration de la salle enjoint à la position assise. Ce qui n’empêche pas la moitié de la salle de se lever pour saluer l’artiste à la fin. Peu versé dans cette esthétique, je ne puis que témoigner du succès de ce spectacle, notamment auprès d’un public féminin venu en nombre. Dame!
Jon Irabagon (ts), Luis Perdomo (p), Yasushi Nakamura (b), Rudy Royston (dm).
Trois de ces musiciens ont fait partie du quintette de Dave Douglas, une expérience formatrice et augurant de la cohésion du groupe. Le nouveau venu est le bassiste Yasushi Nakamura, bassiste à poigne implanté à New York. Les projets auxquels participe Irabagon ne sont pas tous du plus vif intérêt (le groupe Mostly Other People do the Killing me laisse de marbre), mais celui-ci reste un soufflant de premier ordre (ce soir exclusivement au ténor), qui étonne par sa capacité à se mêler à des formations fort distinctes (rien que cette année, il est de l’octette de Mary Halvorson, du 3dom Factor de Barry Altschul et de l’ensemble d’Uri Caine pour des relectures de Mahler), avec un rythme de tournées à donner le tournis. Le leader défend le matériau de deux albums parmi lesquels « Behind the Sky », qui voyait en 2015 Tom Harrell se joindre au groupe. Son jeu est tendu comme un arc, son jazz joue avec les formes sans chercher à les révolutionner : un post-bop à la fois musclé et accessible, des thèmes vivifiants rehaussés par une exécution ébouriffante – Rudy Royston est une tornade. Les programmateurs ont eu du nez dans l’ordre de présentation des concerts, car il fallait miser sur une certaine tonicité pour passer après la crowd-pleaser Cañizares. Bien joué : le public est resté pour cette deuxième partie, apte à satisfaire tenants de la tradition et amateurs d’esthétiques plus ouvertes. Une conclusion idéale, pour un festival qui connaîtra l’an prochain sa vingtième édition : découvrez-le à cette occasion!
Photos : Jorge Monjardino|Nul festival de jazz ne serait complet sans la présence d’une chanteuse parmi ses têtes d’affiche. Le quartette de Jon Irabagon clôt cette édition en beauté.
Yilian Cañizares Quintet
Yilian Cañizares (vln, voc), Daniel Stawinski (p), David Brito (b), Cyril Regamey (dm, perc), Inor Sotolongo (perc).
Entre Europe de l’Est (pour le jeu de violon) et Antilles, difficile de situer la musique de cette cubaine basée en Suisse, flanquée d’un groupe cosmopolite. Elle a mentionné l’influence de Stéphane Grappelli; or cela ne s’entend guère dans son jeu. Peut-être a-t-elle davantage été touchée par la liberté du violoniste français, lui montrant une autre voie que la culture classique dans laquelle elle évoluait, que mue par la volonté d’en prolonger le style? Les textes traitent d’amour, de partage et d’héritage, les ambiances sont alternativement festives ou nostalgiques, et l’on navigue le plus souvent dans les eaux d’une variété latine de bonne facture que dans celles du jazz per se – « Et alors ? » me souffle non sans raison un confrère enthousiaste, par ailleurs organisateur d’un festival de musique du monde. Le groupe déploie avec bonne humeur son savoir-faire, Cañizares en tête, secondée par un pianiste en verve. Quelques effets électroniques, de même qu’un poème enregistré de Luis Carbonell, sont de la partie. Entre élans de fougue et moments de légèreté, on a là une musique à danser : la violoniste montre l’exemple avec un sourire indéfectible, mais la configuration de la salle enjoint à la position assise. Ce qui n’empêche pas la moitié de la salle de se lever pour saluer l’artiste à la fin. Peu versé dans cette esthétique, je ne puis que témoigner du succès de ce spectacle, notamment auprès d’un public féminin venu en nombre. Dame!
Jon Irabagon (ts), Luis Perdomo (p), Yasushi Nakamura (b), Rudy Royston (dm).
Trois de ces musiciens ont fait partie du quintette de Dave Douglas, une expérience formatrice et augurant de la cohésion du groupe. Le nouveau venu est le bassiste Yasushi Nakamura, bassiste à poigne implanté à New York. Les projets auxquels participe Irabagon ne sont pas tous du plus vif intérêt (le groupe Mostly Other People do the Killing me laisse de marbre), mais celui-ci reste un soufflant de premier ordre (ce soir exclusivement au ténor), qui étonne par sa capacité à se mêler à des formations fort distinctes (rien que cette année, il est de l’octette de Mary Halvorson, du 3dom Factor de Barry Altschul et de l’ensemble d’Uri Caine pour des relectures de Mahler), avec un rythme de tournées à donner le tournis. Le leader défend le matériau de deux albums parmi lesquels « Behind the Sky », qui voyait en 2015 Tom Harrell se joindre au groupe. Son jeu est tendu comme un arc, son jazz joue avec les formes sans chercher à les révolutionner : un post-bop à la fois musclé et accessible, des thèmes vivifiants rehaussés par une exécution ébouriffante – Rudy Royston est une tornade. Les programmateurs ont eu du nez dans l’ordre de présentation des concerts, car il fallait miser sur une certaine tonicité pour passer après la crowd-pleaser Cañizares. Bien joué : le public est resté pour cette deuxième partie, apte à satisfaire tenants de la tradition et amateurs d’esthétiques plus ouvertes. Une conclusion idéale, pour un festival qui connaîtra l’an prochain sa vingtième édition : découvrez-le à cette occasion!
Photos : Jorge Monjardino|Nul festival de jazz ne serait complet sans la présence d’une chanteuse parmi ses têtes d’affiche. Le quartette de Jon Irabagon clôt cette édition en beauté.
Yilian Cañizares Quintet
Yilian Cañizares (vln, voc), Daniel Stawinski (p), David Brito (b), Cyril Regamey (dm, perc), Inor Sotolongo (perc).
Entre Europe de l’Est (pour le jeu de violon) et Antilles, difficile de situer la musique de cette cubaine basée en Suisse, flanquée d’un groupe cosmopolite. Elle a mentionné l’influence de Stéphane Grappelli; or cela ne s’entend guère dans son jeu. Peut-être a-t-elle davantage été touchée par la liberté du violoniste français, lui montrant une autre voie que la culture classique dans laquelle elle évoluait, que mue par la volonté d’en prolonger le style? Les textes traitent d’amour, de partage et d’héritage, les ambiances sont alternativement festives ou nostalgiques, et l’on navigue le plus souvent dans les eaux d’une variété latine de bonne facture que dans celles du jazz per se – « Et alors ? » me souffle non sans raison un confrère enthousiaste, par ailleurs organisateur d’un festival de musique du monde. Le groupe déploie avec bonne humeur son savoir-faire, Cañizares en tête, secondée par un pianiste en verve. Quelques effets électroniques, de même qu’un poème enregistré de Luis Carbonell, sont de la partie. Entre élans de fougue et moments de légèreté, on a là une musique à danser : la violoniste montre l’exemple avec un sourire indéfectible, mais la configuration de la salle enjoint à la position assise. Ce qui n’empêche pas la moitié de la salle de se lever pour saluer l’artiste à la fin. Peu versé dans cette esthétique, je ne puis que témoigner du succès de ce spectacle, notamment auprès d’un public féminin venu en nombre. Dame!
Jon Irabagon (ts), Luis Perdomo (p), Yasushi Nakamura (b), Rudy Royston (dm).
Trois de ces musiciens ont fait partie du quintette de Dave Douglas, une expérience formatrice et augurant de la cohésion du groupe. Le nouveau venu est le bassiste Yasushi Nakamura, bassiste à poigne implanté à New York. Les projets auxquels participe Irabagon ne sont pas tous du plus vif intérêt (le groupe Mostly Other People do the Killing me laisse de marbre), mais celui-ci reste un soufflant de premier ordre (ce soir exclusivement au ténor), qui étonne par sa capacité à se mêler à des formations fort distinctes (rien que cette année, il est de l’octette de Mary Halvorson, du 3dom Factor de Barry Altschul et de l’ensemble d’Uri Caine pour des relectures de Mahler), avec un rythme de tournées à donner le tournis. Le leader défend le matériau de deux albums parmi lesquels « Behind the Sky », qui voyait en 2015 Tom Harrell se joindre au groupe. Son jeu est tendu comme un arc, son jazz joue avec les formes sans chercher à les révolutionner : un post-bop à la fois musclé et accessible, des thèmes vivifiants rehaussés par une exécution ébouriffante – Rudy Royston est une tornade. Les programmateurs ont eu du nez dans l’ordre de présentation des concerts, car il fallait miser sur une certaine tonicité pour passer après la crowd-pleaser Cañizares. Bien joué : le public est resté pour cette deuxième partie, apte à satisfaire tenants de la tradition et amateurs d’esthétiques plus ouvertes. Une conclusion idéale, pour un festival qui connaîtra l’an prochain sa vingtième édition : découvrez-le à cette occasion!
Photos : Jorge Monjardino|Nul festival de jazz ne serait complet sans la présence d’une chanteuse parmi ses têtes d’affiche. Le quartette de Jon Irabagon clôt cette édition en beauté.
Yilian Cañizares Quintet
Yilian Cañizares (vln, voc), Daniel Stawinski (p), David Brito (b), Cyril Regamey (dm, perc), Inor Sotolongo (perc).
Entre Europe de l’Est (pour le jeu de violon) et Antilles, difficile de situer la musique de cette cubaine basée en Suisse, flanquée d’un groupe cosmopolite. Elle a mentionné l’influence de Stéphane Grappelli; or cela ne s’entend guère dans son jeu. Peut-être a-t-elle davantage été touchée par la liberté du violoniste français, lui montrant une autre voie que la culture classique dans laquelle elle évoluait, que mue par la volonté d’en prolonger le style? Les textes traitent d’amour, de partage et d’héritage, les ambiances sont alternativement festives ou nostalgiques, et l’on navigue le plus souvent dans les eaux d’une variété latine de bonne facture que dans celles du jazz per se – « Et alors ? » me souffle non sans raison un confrère enthousiaste, par ailleurs organisateur d’un festival de musique du monde. Le groupe déploie avec bonne humeur son savoir-faire, Cañizares en tête, secondée par un pianiste en verve. Quelques effets électroniques, de même qu’un poème enregistré de Luis Carbonell, sont de la partie. Entre élans de fougue et moments de légèreté, on a là une musique à danser : la violoniste montre l’exemple avec un sourire indéfectible, mais la configuration de la salle enjoint à la position assise. Ce qui n’empêche pas la moitié de la salle de se lever pour saluer l’artiste à la fin. Peu versé dans cette esthétique, je ne puis que témoigner du succès de ce spectacle, notamment auprès d’un public féminin venu en nombre. Dame!
Jon Irabagon (ts), Luis Perdomo (p), Yasushi Nakamura (b), Rudy Royston (dm).
Trois de ces musiciens ont fait partie du quintette de Dave Douglas, une expérience formatrice et augurant de la cohésion du groupe. Le nouveau venu est le bassiste Yasushi Nakamura, bassiste à poigne implanté à New York. Les projets auxquels participe Irabagon ne sont pas tous du plus vif intérêt (le groupe Mostly Other People do the Killing me laisse de marbre), mais celui-ci reste un soufflant de premier ordre (ce soir exclusivement au ténor), qui étonne par sa capacité à se mêler à des formations fort distinctes (rien que cette année, il est de l’octette de Mary Halvorson, du 3dom Factor de Barry Altschul et de l’ensemble d’Uri Caine pour des relectures de Mahler), avec un rythme de tournées à donner le tournis. Le leader défend le matériau de deux albums parmi lesquels « Behind the Sky », qui voyait en 2015 Tom Harrell se joindre au groupe. Son jeu est tendu comme un arc, son jazz joue avec les formes sans chercher à les révolutionner : un post-bop à la fois musclé et accessible, des thèmes vivifiants rehaussés par une exécution ébouriffante – Rudy Royston est une tornade. Les programmateurs ont eu du nez dans l’ordre de présentation des concerts, car il fallait miser sur une certaine tonicité pour passer après la crowd-pleaser Cañizares. Bien joué : le public est resté pour cette deuxième partie, apte à satisfaire tenants de la tradition et amateurs d’esthétiques plus ouvertes. Une conclusion idéale, pour un festival qui connaîtra l’an prochain sa vingtième édition : découvrez-le à cette occasion!
Photos : Jorge Monjardino