Autumn in New York : JANE IRA BLOOM au Cornelia Street Café
La saxophoniste soprano Jane Ira Bloom jouait pour un soir dans le sous-sol de ce restaurant de West Village où elle a ses habitudes et ses amis. À cette occasion la « Jazz Journalists Association » lui remettait officiellement le trophée de saxophoniste soprano de l’année, qu’elle a obtenu pour la quatrième fois en 5 ans (en 2013 Wayne Shorter était l’élu). Un digne représentant de l’association lui a remis l’objet en mains propres, après avoir lu un petit compliment dont certaines tournures ont suscité chez la saxophoniste un sourire malicieux. Mais l’essentiel de la soirée était ailleurs : dans la musique !
Jane Ira Bloom (saxophone soprano), Dominic Fallacaro (piano), Mark Helias (contrebasse), Matt Wilson (batterie)
Cornelia Street Café, New York, 11 octobre 2015, 20h30
La saxophoniste était entourée de musiciens qui lui sont familiers, et cela s’est entendu dès les premières mesures, avec une nouvelle composition au rythme endiablé, aux ruptures abruptes et à l’emportement digne des plus grands moment de la musique afro-cubaine. Beaucoup de nouveautés au cours de cette soirée : Jane Ira Bloom n’a rien publié depuis « Sixteen Sunsets » (Outline Music OTL 141), enregistré en 2013, et elle doit brûler de mettre en galette ces nouveaux thèmes. Il y eut aussi d’anciennes compositions, comme Gateway to Progress, enregistré en septette et en 1992 (Art & Arabesque Records). Ce thème fut l’occasion d’un échange fabuleux entre Mark Helias et Matt Wilson, à l’ancienne, dans cette manière si particulière de se stimuler par des pièges et autres chausse-trappes, dans un but exclusivement ludique. Peu de standards au répertoire de cette soirée, mais un magnifique I Loves You Porgy, que Jane Ira Bloom traite en y mêlant une de ses compositions, Gershwin’s Skyline, comme elle l’avait fait en 1988, avec un quartette dont le pianiste était Fred Hersch (Slalom », CBS). Il y eut aussi Somewhere, extrait de West Side Story , avec introduction et coda enrichies par l’emploi du piano comme générateur d’harmoniques, le pavillon du saxophone dans les cordes, tous étouffoirs libérés ; et là encore une très intense expressivité s’est manifestée, mais sans ces lourdeurs ou vulgarités que l’on trouve parfois chez des instrumentistes qui tirent exagérément sur la corde sensible…. Sur les tempos vifs, Jane Ira Bloom impressionne par sa faculté de se lancer au plus fort du risque sans jamais abandonner l’intelligence de la musique, variant ici les phrasés, les accents, et ailleurs les détours harmoniques, pour échapper toujours à la facilité que suggèrerait un cliché bien établi. Cette femme est décidément du vif argent, et l’on se demande pourquoi elle vient si rarement dans nos contrées : programmateurs/trices de festivals, tendez l’oreille !
Xavier Prévost
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La saxophoniste soprano Jane Ira Bloom jouait pour un soir dans le sous-sol de ce restaurant de West Village où elle a ses habitudes et ses amis. À cette occasion la « Jazz Journalists Association » lui remettait officiellement le trophée de saxophoniste soprano de l’année, qu’elle a obtenu pour la quatrième fois en 5 ans (en 2013 Wayne Shorter était l’élu). Un digne représentant de l’association lui a remis l’objet en mains propres, après avoir lu un petit compliment dont certaines tournures ont suscité chez la saxophoniste un sourire malicieux. Mais l’essentiel de la soirée était ailleurs : dans la musique !
Jane Ira Bloom (saxophone soprano), Dominic Fallacaro (piano), Mark Helias (contrebasse), Matt Wilson (batterie)
Cornelia Street Café, New York, 11 octobre 2015, 20h30
La saxophoniste était entourée de musiciens qui lui sont familiers, et cela s’est entendu dès les premières mesures, avec une nouvelle composition au rythme endiablé, aux ruptures abruptes et à l’emportement digne des plus grands moment de la musique afro-cubaine. Beaucoup de nouveautés au cours de cette soirée : Jane Ira Bloom n’a rien publié depuis « Sixteen Sunsets » (Outline Music OTL 141), enregistré en 2013, et elle doit brûler de mettre en galette ces nouveaux thèmes. Il y eut aussi d’anciennes compositions, comme Gateway to Progress, enregistré en septette et en 1992 (Art & Arabesque Records). Ce thème fut l’occasion d’un échange fabuleux entre Mark Helias et Matt Wilson, à l’ancienne, dans cette manière si particulière de se stimuler par des pièges et autres chausse-trappes, dans un but exclusivement ludique. Peu de standards au répertoire de cette soirée, mais un magnifique I Loves You Porgy, que Jane Ira Bloom traite en y mêlant une de ses compositions, Gershwin’s Skyline, comme elle l’avait fait en 1988, avec un quartette dont le pianiste était Fred Hersch (Slalom », CBS). Il y eut aussi Somewhere, extrait de West Side Story , avec introduction et coda enrichies par l’emploi du piano comme générateur d’harmoniques, le pavillon du saxophone dans les cordes, tous étouffoirs libérés ; et là encore une très intense expressivité s’est manifestée, mais sans ces lourdeurs ou vulgarités que l’on trouve parfois chez des instrumentistes qui tirent exagérément sur la corde sensible…. Sur les tempos vifs, Jane Ira Bloom impressionne par sa faculté de se lancer au plus fort du risque sans jamais abandonner l’intelligence de la musique, variant ici les phrasés, les accents, et ailleurs les détours harmoniques, pour échapper toujours à la facilité que suggèrerait un cliché bien établi. Cette femme est décidément du vif argent, et l’on se demande pourquoi elle vient si rarement dans nos contrées : programmateurs/trices de festivals, tendez l’oreille !
Xavier Prévost
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La saxophoniste soprano Jane Ira Bloom jouait pour un soir dans le sous-sol de ce restaurant de West Village où elle a ses habitudes et ses amis. À cette occasion la « Jazz Journalists Association » lui remettait officiellement le trophée de saxophoniste soprano de l’année, qu’elle a obtenu pour la quatrième fois en 5 ans (en 2013 Wayne Shorter était l’élu). Un digne représentant de l’association lui a remis l’objet en mains propres, après avoir lu un petit compliment dont certaines tournures ont suscité chez la saxophoniste un sourire malicieux. Mais l’essentiel de la soirée était ailleurs : dans la musique !
Jane Ira Bloom (saxophone soprano), Dominic Fallacaro (piano), Mark Helias (contrebasse), Matt Wilson (batterie)
Cornelia Street Café, New York, 11 octobre 2015, 20h30
La saxophoniste était entourée de musiciens qui lui sont familiers, et cela s’est entendu dès les premières mesures, avec une nouvelle composition au rythme endiablé, aux ruptures abruptes et à l’emportement digne des plus grands moment de la musique afro-cubaine. Beaucoup de nouveautés au cours de cette soirée : Jane Ira Bloom n’a rien publié depuis « Sixteen Sunsets » (Outline Music OTL 141), enregistré en 2013, et elle doit brûler de mettre en galette ces nouveaux thèmes. Il y eut aussi d’anciennes compositions, comme Gateway to Progress, enregistré en septette et en 1992 (Art & Arabesque Records). Ce thème fut l’occasion d’un échange fabuleux entre Mark Helias et Matt Wilson, à l’ancienne, dans cette manière si particulière de se stimuler par des pièges et autres chausse-trappes, dans un but exclusivement ludique. Peu de standards au répertoire de cette soirée, mais un magnifique I Loves You Porgy, que Jane Ira Bloom traite en y mêlant une de ses compositions, Gershwin’s Skyline, comme elle l’avait fait en 1988, avec un quartette dont le pianiste était Fred Hersch (Slalom », CBS). Il y eut aussi Somewhere, extrait de West Side Story , avec introduction et coda enrichies par l’emploi du piano comme générateur d’harmoniques, le pavillon du saxophone dans les cordes, tous étouffoirs libérés ; et là encore une très intense expressivité s’est manifestée, mais sans ces lourdeurs ou vulgarités que l’on trouve parfois chez des instrumentistes qui tirent exagérément sur la corde sensible…. Sur les tempos vifs, Jane Ira Bloom impressionne par sa faculté de se lancer au plus fort du risque sans jamais abandonner l’intelligence de la musique, variant ici les phrasés, les accents, et ailleurs les détours harmoniques, pour échapper toujours à la facilité que suggèrerait un cliché bien établi. Cette femme est décidément du vif argent, et l’on se demande pourquoi elle vient si rarement dans nos contrées : programmateurs/trices de festivals, tendez l’oreille !
Xavier Prévost
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La saxophoniste soprano Jane Ira Bloom jouait pour un soir dans le sous-sol de ce restaurant de West Village où elle a ses habitudes et ses amis. À cette occasion la « Jazz Journalists Association » lui remettait officiellement le trophée de saxophoniste soprano de l’année, qu’elle a obtenu pour la quatrième fois en 5 ans (en 2013 Wayne Shorter était l’élu). Un digne représentant de l’association lui a remis l’objet en mains propres, après avoir lu un petit compliment dont certaines tournures ont suscité chez la saxophoniste un sourire malicieux. Mais l’essentiel de la soirée était ailleurs : dans la musique !
Jane Ira Bloom (saxophone soprano), Dominic Fallacaro (piano), Mark Helias (contrebasse), Matt Wilson (batterie)
Cornelia Street Café, New York, 11 octobre 2015, 20h30
La saxophoniste était entourée de musiciens qui lui sont familiers, et cela s’est entendu dès les premières mesures, avec une nouvelle composition au rythme endiablé, aux ruptures abruptes et à l’emportement digne des plus grands moment de la musique afro-cubaine. Beaucoup de nouveautés au cours de cette soirée : Jane Ira Bloom n’a rien publié depuis « Sixteen Sunsets » (Outline Music OTL 141), enregistré en 2013, et elle doit brûler de mettre en galette ces nouveaux thèmes. Il y eut aussi d’anciennes compositions, comme Gateway to Progress, enregistré en septette et en 1992 (Art & Arabesque Records). Ce thème fut l’occasion d’un échange fabuleux entre Mark Helias et Matt Wilson, à l’ancienne, dans cette manière si particulière de se stimuler par des pièges et autres chausse-trappes, dans un but exclusivement ludique. Peu de standards au répertoire de cette soirée, mais un magnifique I Loves You Porgy, que Jane Ira Bloom traite en y mêlant une de ses compositions, Gershwin’s Skyline, comme elle l’avait fait en 1988, avec un quartette dont le pianiste était Fred Hersch (Slalom », CBS). Il y eut aussi Somewhere, extrait de West Side Story , avec introduction et coda enrichies par l’emploi du piano comme générateur d’harmoniques, le pavillon du saxophone dans les cordes, tous étouffoirs libérés ; et là encore une très intense expressivité s’est manifestée, mais sans ces lourdeurs ou vulgarités que l’on trouve parfois chez des instrumentistes qui tirent exagérément sur la corde sensible…. Sur les tempos vifs, Jane Ira Bloom impressionne par sa faculté de se lancer au plus fort du risque sans jamais abandonner l’intelligence de la musique, variant ici les phrasés, les accents, et ailleurs les détours harmoniques, pour échapper toujours à la facilité que suggèrerait un cliché bien établi. Cette femme est décidément du vif argent, et l’on se demande pourquoi elle vient si rarement dans nos contrées : programmateurs/trices de festivals, tendez l’oreille !
Xavier Prévost