Banlieues Bleues, ce n’est plus juste pour les grands
Sensibiliser les enfants au spectacle vivant, pouvoir les emmener aux concerts et même leur permettre d’y participer à leur tour : autant de sujets dont s’empare l’ambitieux premier programme de créations Jeune Public du festival dionysien.
En ce samedi d’un mois d’avril qui n’a jamais aussi bien illustré la maxime incitant à ne pas ranger trop vite ses vêtements d’hiver à la cave, quelques 130 enfants ont assisté au spectacle inédit du batteur Antonin Leymarie, fondateur du Magnetic Ensemble, dans une Dynamo de Pantin réaménagée pour l’occasion : la scène est à même le sol, délimitée par une simple guirlande lumineuse. Un souhait d’Antonin Leymarie pour être au plus proche de son public.
Car le mot d’ordre de ce spectacle ludique, le bien nommé Morphing, qui mêle jazz, funk et même rock, c’est le groove. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ça marche : les petits (et les grands aussi, on vous a vus) entrent tout de suite dans la danse, et n’hésitent pas à « pogoter » (vous savez, cette danse qui anime les fosses des concerts du Hellfest). Le trio d’Antonin Leymarie sait y faire, qui tire de quelques instruments tout un tas de sonorités efficaces : Victor Auffray jongle entre euphonium et trompette basse et nous offre une démonstration de yodeling, tandis que la guitariste Mathilda Haynes ajoute accords, mélodies et même lignes de basse.
Et c’est magique : le trio n’a pas eu besoin de cours d’organologie, de personnages fantastiques ou de marionettes pour que la musique entraîne toute la salle. Un vrai concert, debout, participatif même (distribution de percussions pour tout le monde), qui prouve que le groove est bien assez capable de faire rêver et bouger dès le plus jeune âge.
Une initiative salutaire qui, espérons-le, prendra bientôt toute l’ampleur qu’elle mérite ! Yazid Kouloughli
Alors rendez-vous dimanche 10 avril pour la prochaine représentation de Morphing puis le 20 avril avec Journal Intime et un spectacle consacré au célèbre Livre de la jungle.
Merci à Georges Ledoux Lanvin pour ses photos.