Jazz live
Publié le 9 Sep 2013

Belgian Jazz Meeting, 3ième journée. Liège, Caserne Fonck, 08/09.

Belgian Jazz Meeting, 3ième journée. Liège, Caserne Fonck, 08/09.

Captiver l’attention d’un public de professionnels un dimanche matin à onze heures n’est pas chose aisée. C’est pourtant ce que réussit dès les premières notes de son concert le trio du pianiste Igor Gehenot, un jeune groupe qui s’inscrit clairement dans la mouvance post-bradmehldauïque et crypto-esbjörnsvenssonesque, laquelle a envahi la planète depuis quelque vingt ans.


Mais il le fait avec un brin de personnalité propre, quelques onces de sincérité touchante et un indéniable savoir-faire (entre autres grâce à la basse de Sam Gerstmans que l’on retrouve dans ce contexte). Reste à se demander si cela suffira à lui permettre de se démarquer de la concurrence impitoyable qui fait rage parmi les manieurs de claviers acoustique, lesquels pullulent alentour et rodent dans les parages. Un trio chasse l’autre, et Too Noisy Fish — qui succède au précédent — partage avec lui le batteur Teun Verbruggen, excellent au demeurant, qui participe à l’esthétique nettement percussive du combo. Thèmes mélodiques souvent minimalistes sur rythmes bancals, humour et goût de l’imprévu, clusters de piano (Peter Vandenberghe) alternant avec de belles lignes en single notes : on s’amuse ici, dans le sillage de Monk, mais la maturité des trois partenaires (Kristof Roseeuw à la basse) est évidente et le sérieux de l’investissement dans les compositions ne fait aucun doute. Tout ceci est pensé avec beaucoup de pertinence, ce qui ne nuit en rien à la spontanéité du jeu. Voilà qui laisse présager un avenir prometteur à un trio qui mène sa barque hors des sentiers (sic) par trop rebattus. Fait significatif, le public qui quittait la Caserne Fonck à l’issue de cette courte matinée et s’apprêtait à reprendre la route vers les quatre coins de l’Europe manifestait un enthousiasme unanime à l’égard de Too Noisy Fish. Un final en beauté, donc.

Si l’on fait, par contre, le bilan de ces trois jours, l’impression est plus mitigée : hormis un accueil éminemment sympathique et une organisation irréprochable due à la mobilisation de nombreux acteurs de la scène wallone — l’infatigable Michel Debrulles par exemple — , ce deuxième Belgian Jazz Meeting (le premier à avoir lieu en Wallonie) souffrait d’un certain manque de lisibilité au niveau des choix de programmation.

Il n’est certes pas facile de trouver tous les deux ans — dans un pays de la taille de la Belgique — une douzaine de groupes intéressants à présenter à la presse et aux décideurs Européens. Cependant certains des choix faits cette année par le comité de sélection laissent dubitatif. On sait que d’autres formations que celles qu’on nous proposa à Liège existent sur le territoire. Des groupes qui n’ont certes peut-être pas sorti de disque récent ou de « projet » nouveau en chantier. Mais sont-ils pour cela moins capables que certains combos encore dans l’œuf ou sans grande originalité de convaincre en une petite demi-heure un public de professionnels ? La question mérite d’être méditée en vue du Belgian Jazz Meeting 2015, qui devrait se tenir en Flandres.

Thierry Quénum

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Belgian Jazz Meeting, 3ième journée. Liège, Caserne Fonck, 08/09.

Captiver l’attention d’un public de professionnels un dimanche matin à onze heures n’est pas chose aisée. C’est pourtant ce que réussit dès les premières notes de son concert le trio du pianiste Igor Gehenot, un jeune groupe qui s’inscrit clairement dans la mouvance post-bradmehldauïque et crypto-esbjörnsvenssonesque, laquelle a envahi la planète depuis quelque vingt ans.


Mais il le fait avec un brin de personnalité propre, quelques onces de sincérité touchante et un indéniable savoir-faire (entre autres grâce à la basse de Sam Gerstmans que l’on retrouve dans ce contexte). Reste à se demander si cela suffira à lui permettre de se démarquer de la concurrence impitoyable qui fait rage parmi les manieurs de claviers acoustique, lesquels pullulent alentour et rodent dans les parages. Un trio chasse l’autre, et Too Noisy Fish — qui succède au précédent — partage avec lui le batteur Teun Verbruggen, excellent au demeurant, qui participe à l’esthétique nettement percussive du combo. Thèmes mélodiques souvent minimalistes sur rythmes bancals, humour et goût de l’imprévu, clusters de piano (Peter Vandenberghe) alternant avec de belles lignes en single notes : on s’amuse ici, dans le sillage de Monk, mais la maturité des trois partenaires (Kristof Roseeuw à la basse) est évidente et le sérieux de l’investissement dans les compositions ne fait aucun doute. Tout ceci est pensé avec beaucoup de pertinence, ce qui ne nuit en rien à la spontanéité du jeu. Voilà qui laisse présager un avenir prometteur à un trio qui mène sa barque hors des sentiers (sic) par trop rebattus. Fait significatif, le public qui quittait la Caserne Fonck à l’issue de cette courte matinée et s’apprêtait à reprendre la route vers les quatre coins de l’Europe manifestait un enthousiasme unanime à l’égard de Too Noisy Fish. Un final en beauté, donc.

Si l’on fait, par contre, le bilan de ces trois jours, l’impression est plus mitigée : hormis un accueil éminemment sympathique et une organisation irréprochable due à la mobilisation de nombreux acteurs de la scène wallone — l’infatigable Michel Debrulles par exemple — , ce deuxième Belgian Jazz Meeting (le premier à avoir lieu en Wallonie) souffrait d’un certain manque de lisibilité au niveau des choix de programmation.

Il n’est certes pas facile de trouver tous les deux ans — dans un pays de la taille de la Belgique — une douzaine de groupes intéressants à présenter à la presse et aux décideurs Européens. Cependant certains des choix faits cette année par le comité de sélection laissent dubitatif. On sait que d’autres formations que celles qu’on nous proposa à Liège existent sur le territoire. Des groupes qui n’ont certes peut-être pas sorti de disque récent ou de « projet » nouveau en chantier. Mais sont-ils pour cela moins capables que certains combos encore dans l’œuf ou sans grande originalité de convaincre en une petite demi-heure un public de professionnels ? La question mérite d’être méditée en vue du Belgian Jazz Meeting 2015, qui devrait se tenir en Flandres.

Thierry Quénum

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Belgian Jazz Meeting, 3ième journée. Liège, Caserne Fonck, 08/09.

Captiver l’attention d’un public de professionnels un dimanche matin à onze heures n’est pas chose aisée. C’est pourtant ce que réussit dès les premières notes de son concert le trio du pianiste Igor Gehenot, un jeune groupe qui s’inscrit clairement dans la mouvance post-bradmehldauïque et crypto-esbjörnsvenssonesque, laquelle a envahi la planète depuis quelque vingt ans.


Mais il le fait avec un brin de personnalité propre, quelques onces de sincérité touchante et un indéniable savoir-faire (entre autres grâce à la basse de Sam Gerstmans que l’on retrouve dans ce contexte). Reste à se demander si cela suffira à lui permettre de se démarquer de la concurrence impitoyable qui fait rage parmi les manieurs de claviers acoustique, lesquels pullulent alentour et rodent dans les parages. Un trio chasse l’autre, et Too Noisy Fish — qui succède au précédent — partage avec lui le batteur Teun Verbruggen, excellent au demeurant, qui participe à l’esthétique nettement percussive du combo. Thèmes mélodiques souvent minimalistes sur rythmes bancals, humour et goût de l’imprévu, clusters de piano (Peter Vandenberghe) alternant avec de belles lignes en single notes : on s’amuse ici, dans le sillage de Monk, mais la maturité des trois partenaires (Kristof Roseeuw à la basse) est évidente et le sérieux de l’investissement dans les compositions ne fait aucun doute. Tout ceci est pensé avec beaucoup de pertinence, ce qui ne nuit en rien à la spontanéité du jeu. Voilà qui laisse présager un avenir prometteur à un trio qui mène sa barque hors des sentiers (sic) par trop rebattus. Fait significatif, le public qui quittait la Caserne Fonck à l’issue de cette courte matinée et s’apprêtait à reprendre la route vers les quatre coins de l’Europe manifestait un enthousiasme unanime à l’égard de Too Noisy Fish. Un final en beauté, donc.

Si l’on fait, par contre, le bilan de ces trois jours, l’impression est plus mitigée : hormis un accueil éminemment sympathique et une organisation irréprochable due à la mobilisation de nombreux acteurs de la scène wallone — l’infatigable Michel Debrulles par exemple — , ce deuxième Belgian Jazz Meeting (le premier à avoir lieu en Wallonie) souffrait d’un certain manque de lisibilité au niveau des choix de programmation.

Il n’est certes pas facile de trouver tous les deux ans — dans un pays de la taille de la Belgique — une douzaine de groupes intéressants à présenter à la presse et aux décideurs Européens. Cependant certains des choix faits cette année par le comité de sélection laissent dubitatif. On sait que d’autres formations que celles qu’on nous proposa à Liège existent sur le territoire. Des groupes qui n’ont certes peut-être pas sorti de disque récent ou de « projet » nouveau en chantier. Mais sont-ils pour cela moins capables que certains combos encore dans l’œuf ou sans grande originalité de convaincre en une petite demi-heure un public de professionnels ? La question mérite d’être méditée en vue du Belgian Jazz Meeting 2015, qui devrait se tenir en Flandres.

Thierry Quénum

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Belgian Jazz Meeting, 3ième journée. Liège, Caserne Fonck, 08/09.

Captiver l’attention d’un public de professionnels un dimanche matin à onze heures n’est pas chose aisée. C’est pourtant ce que réussit dès les premières notes de son concert le trio du pianiste Igor Gehenot, un jeune groupe qui s’inscrit clairement dans la mouvance post-bradmehldauïque et crypto-esbjörnsvenssonesque, laquelle a envahi la planète depuis quelque vingt ans.


Mais il le fait avec un brin de personnalité propre, quelques onces de sincérité touchante et un indéniable savoir-faire (entre autres grâce à la basse de Sam Gerstmans que l’on retrouve dans ce contexte). Reste à se demander si cela suffira à lui permettre de se démarquer de la concurrence impitoyable qui fait rage parmi les manieurs de claviers acoustique, lesquels pullulent alentour et rodent dans les parages. Un trio chasse l’autre, et Too Noisy Fish — qui succède au précédent — partage avec lui le batteur Teun Verbruggen, excellent au demeurant, qui participe à l’esthétique nettement percussive du combo. Thèmes mélodiques souvent minimalistes sur rythmes bancals, humour et goût de l’imprévu, clusters de piano (Peter Vandenberghe) alternant avec de belles lignes en single notes : on s’amuse ici, dans le sillage de Monk, mais la maturité des trois partenaires (Kristof Roseeuw à la basse) est évidente et le sérieux de l’investissement dans les compositions ne fait aucun doute. Tout ceci est pensé avec beaucoup de pertinence, ce qui ne nuit en rien à la spontanéité du jeu. Voilà qui laisse présager un avenir prometteur à un trio qui mène sa barque hors des sentiers (sic) par trop rebattus. Fait significatif, le public qui quittait la Caserne Fonck à l’issue de cette courte matinée et s’apprêtait à reprendre la route vers les quatre coins de l’Europe manifestait un enthousiasme unanime à l’égard de Too Noisy Fish. Un final en beauté, donc.

Si l’on fait, par contre, le bilan de ces trois jours, l’impression est plus mitigée : hormis un accueil éminemment sympathique et une organisation irréprochable due à la mobilisation de nombreux acteurs de la scène wallone — l’infatigable Michel Debrulles par exemple — , ce deuxième Belgian Jazz Meeting (le premier à avoir lieu en Wallonie) souffrait d’un certain manque de lisibilité au niveau des choix de programmation.

Il n’est certes pas facile de trouver tous les deux ans — dans un pays de la taille de la Belgique — une douzaine de groupes intéressants à présenter à la presse et aux décideurs Européens. Cependant certains des choix faits cette année par le comité de sélection laissent dubitatif. On sait que d’autres formations que celles qu’on nous proposa à Liège existent sur le territoire. Des groupes qui n’ont certes peut-être pas sorti de disque récent ou de « projet » nouveau en chantier. Mais sont-ils pour cela moins capables que certains combos encore dans l’œuf ou sans grande originalité de convaincre en une petite demi-heure un public de professionnels ? La question mérite d’être méditée en vue du Belgian Jazz Meeting 2015, qui devrait se tenir en Flandres.

Thierry Quénum