Jazz live
Publié le 4 Fév 2015

Brad Mehldau en solo, à Bordeaux

Bordeaux possède enfin une salle pour les concerts de jazz susceptibles d’attirer plus de 1000 personnes, dans de bonnes conditions. Ce fut le cas avec Wayne Shorter, son quartet et des membres de l’ONBA l’an dernier, c’était également le cas hier soir pour Brad Mehldau en solo. Ovation finale, excellent piano, bon concert, un peu différent de celui de Strasbourg si j’en juge à partir du compte-rendu de Francis Marmande. A Strasbourg,  le concert avait été assez long avec un seul rappel, hier ici même concert plutôt bref (55 minutes) mais trois superbes rappels.

 

Old West, puis After Bach D Minor permettent au pianiste de se mettre en corps, et en âme : c’est bien cette indépendance des deux mains que nous avons toujours aimé, cette construction musicale à la fois sévère et inventive. Quelque chose de janséniste en somme. A quoi s’oppose immédiatement la tendresse chaloupée d’une valse de Chico Buarque, qu’on dirait échappée, perdue et retrouvée de la plume de Chopin lui-même (1). Petit détour par le jazz, suit une longue pièce de nouveau propice aux élaborations musicales. Et puis trois rappels donc, Don’t Think Twice, It’s All Right d’abord (Dylan), puis un Jobim à pleurer de beauté (Zingaro), et Black Bird des Beatles. C’est gagné : il sera rappelé encore, mais sans succès. Au fond c’est très bien. Un concert conduit de façon ainsi maîtrisée se suffit à lui-même.

 

Il signe très aimablement quelques CD : je repense à mon article d’octobre 1999 (quinze ans !) paru dans le numéro 497 de « Jazz Magazine ». Sous le titre (suggéré par Frédéric Goaty) « Dans les bras de Mehldau ? », quatre pages, photos de GLQ. Le magazine donnait pour la première fois une photo de Brad en couverture. « Aimez-vous Brad ? » Lui aimait Brahms, Schumann, Kierkegaard, c’est sûr. Son concept d’ironie appliquée au jazz, au répertoire. Dans mon papier, j’y réfutais l’idée (encore répandue aujourd’hui) d’une filiation de Bill Evans à Brad Mehldau. À part le visage penché en rase-mottes sur le clavier… je ne voyais pas, et lui non plus d’ailleurs. Nous avions, à l’époque, ou un peu avant, conversé en public lors d’une rencontre à la FNAC de Bordeaux, avant un concert au « Thelonious » présenté et programmé par « Musiques de Nuit » et Patrick Duval.

 

S’en souvient-il ? Que oui. Le visage de Brad s’est un peu creusé, il grisonne. Mais le sourire est toujours éclatant. Dans ce même numéro 497, j’ai signé un article de trois pages sur Dave Douglas (encore une découverte à l’époque !). Et un nombre incalculable de chroniques de disques, sous plusieurs pseudos. Nous y sommes encore !!!

 

Philippe Méziat

 

(1) Hervé St Guirons, pianiste et organiste bordelais, qu’on pourra entendre ce soir dans un hommage à Frank Sinatra aux côtés de Roger Biwandu, me signale qu’il s’agit plutôt de West Coast Blues de Wes Montgomery. Renseignements pris, Brad a bien joué West Coast Blues, mais juste après le Chico Buarque. Ah ! Si l’on pouvait avoir la feuille de Sacem tout de suite après le concert… Nous ne vérifions rien, mais nous aimons savoir…

|

Bordeaux possède enfin une salle pour les concerts de jazz susceptibles d’attirer plus de 1000 personnes, dans de bonnes conditions. Ce fut le cas avec Wayne Shorter, son quartet et des membres de l’ONBA l’an dernier, c’était également le cas hier soir pour Brad Mehldau en solo. Ovation finale, excellent piano, bon concert, un peu différent de celui de Strasbourg si j’en juge à partir du compte-rendu de Francis Marmande. A Strasbourg,  le concert avait été assez long avec un seul rappel, hier ici même concert plutôt bref (55 minutes) mais trois superbes rappels.

 

Old West, puis After Bach D Minor permettent au pianiste de se mettre en corps, et en âme : c’est bien cette indépendance des deux mains que nous avons toujours aimé, cette construction musicale à la fois sévère et inventive. Quelque chose de janséniste en somme. A quoi s’oppose immédiatement la tendresse chaloupée d’une valse de Chico Buarque, qu’on dirait échappée, perdue et retrouvée de la plume de Chopin lui-même (1). Petit détour par le jazz, suit une longue pièce de nouveau propice aux élaborations musicales. Et puis trois rappels donc, Don’t Think Twice, It’s All Right d’abord (Dylan), puis un Jobim à pleurer de beauté (Zingaro), et Black Bird des Beatles. C’est gagné : il sera rappelé encore, mais sans succès. Au fond c’est très bien. Un concert conduit de façon ainsi maîtrisée se suffit à lui-même.

 

Il signe très aimablement quelques CD : je repense à mon article d’octobre 1999 (quinze ans !) paru dans le numéro 497 de « Jazz Magazine ». Sous le titre (suggéré par Frédéric Goaty) « Dans les bras de Mehldau ? », quatre pages, photos de GLQ. Le magazine donnait pour la première fois une photo de Brad en couverture. « Aimez-vous Brad ? » Lui aimait Brahms, Schumann, Kierkegaard, c’est sûr. Son concept d’ironie appliquée au jazz, au répertoire. Dans mon papier, j’y réfutais l’idée (encore répandue aujourd’hui) d’une filiation de Bill Evans à Brad Mehldau. À part le visage penché en rase-mottes sur le clavier… je ne voyais pas, et lui non plus d’ailleurs. Nous avions, à l’époque, ou un peu avant, conversé en public lors d’une rencontre à la FNAC de Bordeaux, avant un concert au « Thelonious » présenté et programmé par « Musiques de Nuit » et Patrick Duval.

 

S’en souvient-il ? Que oui. Le visage de Brad s’est un peu creusé, il grisonne. Mais le sourire est toujours éclatant. Dans ce même numéro 497, j’ai signé un article de trois pages sur Dave Douglas (encore une découverte à l’époque !). Et un nombre incalculable de chroniques de disques, sous plusieurs pseudos. Nous y sommes encore !!!

 

Philippe Méziat

 

(1) Hervé St Guirons, pianiste et organiste bordelais, qu’on pourra entendre ce soir dans un hommage à Frank Sinatra aux côtés de Roger Biwandu, me signale qu’il s’agit plutôt de West Coast Blues de Wes Montgomery. Renseignements pris, Brad a bien joué West Coast Blues, mais juste après le Chico Buarque. Ah ! Si l’on pouvait avoir la feuille de Sacem tout de suite après le concert… Nous ne vérifions rien, mais nous aimons savoir…

|

Bordeaux possède enfin une salle pour les concerts de jazz susceptibles d’attirer plus de 1000 personnes, dans de bonnes conditions. Ce fut le cas avec Wayne Shorter, son quartet et des membres de l’ONBA l’an dernier, c’était également le cas hier soir pour Brad Mehldau en solo. Ovation finale, excellent piano, bon concert, un peu différent de celui de Strasbourg si j’en juge à partir du compte-rendu de Francis Marmande. A Strasbourg,  le concert avait été assez long avec un seul rappel, hier ici même concert plutôt bref (55 minutes) mais trois superbes rappels.

 

Old West, puis After Bach D Minor permettent au pianiste de se mettre en corps, et en âme : c’est bien cette indépendance des deux mains que nous avons toujours aimé, cette construction musicale à la fois sévère et inventive. Quelque chose de janséniste en somme. A quoi s’oppose immédiatement la tendresse chaloupée d’une valse de Chico Buarque, qu’on dirait échappée, perdue et retrouvée de la plume de Chopin lui-même (1). Petit détour par le jazz, suit une longue pièce de nouveau propice aux élaborations musicales. Et puis trois rappels donc, Don’t Think Twice, It’s All Right d’abord (Dylan), puis un Jobim à pleurer de beauté (Zingaro), et Black Bird des Beatles. C’est gagné : il sera rappelé encore, mais sans succès. Au fond c’est très bien. Un concert conduit de façon ainsi maîtrisée se suffit à lui-même.

 

Il signe très aimablement quelques CD : je repense à mon article d’octobre 1999 (quinze ans !) paru dans le numéro 497 de « Jazz Magazine ». Sous le titre (suggéré par Frédéric Goaty) « Dans les bras de Mehldau ? », quatre pages, photos de GLQ. Le magazine donnait pour la première fois une photo de Brad en couverture. « Aimez-vous Brad ? » Lui aimait Brahms, Schumann, Kierkegaard, c’est sûr. Son concept d’ironie appliquée au jazz, au répertoire. Dans mon papier, j’y réfutais l’idée (encore répandue aujourd’hui) d’une filiation de Bill Evans à Brad Mehldau. À part le visage penché en rase-mottes sur le clavier… je ne voyais pas, et lui non plus d’ailleurs. Nous avions, à l’époque, ou un peu avant, conversé en public lors d’une rencontre à la FNAC de Bordeaux, avant un concert au « Thelonious » présenté et programmé par « Musiques de Nuit » et Patrick Duval.

 

S’en souvient-il ? Que oui. Le visage de Brad s’est un peu creusé, il grisonne. Mais le sourire est toujours éclatant. Dans ce même numéro 497, j’ai signé un article de trois pages sur Dave Douglas (encore une découverte à l’époque !). Et un nombre incalculable de chroniques de disques, sous plusieurs pseudos. Nous y sommes encore !!!

 

Philippe Méziat

 

(1) Hervé St Guirons, pianiste et organiste bordelais, qu’on pourra entendre ce soir dans un hommage à Frank Sinatra aux côtés de Roger Biwandu, me signale qu’il s’agit plutôt de West Coast Blues de Wes Montgomery. Renseignements pris, Brad a bien joué West Coast Blues, mais juste après le Chico Buarque. Ah ! Si l’on pouvait avoir la feuille de Sacem tout de suite après le concert… Nous ne vérifions rien, mais nous aimons savoir…

|

Bordeaux possède enfin une salle pour les concerts de jazz susceptibles d’attirer plus de 1000 personnes, dans de bonnes conditions. Ce fut le cas avec Wayne Shorter, son quartet et des membres de l’ONBA l’an dernier, c’était également le cas hier soir pour Brad Mehldau en solo. Ovation finale, excellent piano, bon concert, un peu différent de celui de Strasbourg si j’en juge à partir du compte-rendu de Francis Marmande. A Strasbourg,  le concert avait été assez long avec un seul rappel, hier ici même concert plutôt bref (55 minutes) mais trois superbes rappels.

 

Old West, puis After Bach D Minor permettent au pianiste de se mettre en corps, et en âme : c’est bien cette indépendance des deux mains que nous avons toujours aimé, cette construction musicale à la fois sévère et inventive. Quelque chose de janséniste en somme. A quoi s’oppose immédiatement la tendresse chaloupée d’une valse de Chico Buarque, qu’on dirait échappée, perdue et retrouvée de la plume de Chopin lui-même (1). Petit détour par le jazz, suit une longue pièce de nouveau propice aux élaborations musicales. Et puis trois rappels donc, Don’t Think Twice, It’s All Right d’abord (Dylan), puis un Jobim à pleurer de beauté (Zingaro), et Black Bird des Beatles. C’est gagné : il sera rappelé encore, mais sans succès. Au fond c’est très bien. Un concert conduit de façon ainsi maîtrisée se suffit à lui-même.

 

Il signe très aimablement quelques CD : je repense à mon article d’octobre 1999 (quinze ans !) paru dans le numéro 497 de « Jazz Magazine ». Sous le titre (suggéré par Frédéric Goaty) « Dans les bras de Mehldau ? », quatre pages, photos de GLQ. Le magazine donnait pour la première fois une photo de Brad en couverture. « Aimez-vous Brad ? » Lui aimait Brahms, Schumann, Kierkegaard, c’est sûr. Son concept d’ironie appliquée au jazz, au répertoire. Dans mon papier, j’y réfutais l’idée (encore répandue aujourd’hui) d’une filiation de Bill Evans à Brad Mehldau. À part le visage penché en rase-mottes sur le clavier… je ne voyais pas, et lui non plus d’ailleurs. Nous avions, à l’époque, ou un peu avant, conversé en public lors d’une rencontre à la FNAC de Bordeaux, avant un concert au « Thelonious » présenté et programmé par « Musiques de Nuit » et Patrick Duval.

 

S’en souvient-il ? Que oui. Le visage de Brad s’est un peu creusé, il grisonne. Mais le sourire est toujours éclatant. Dans ce même numéro 497, j’ai signé un article de trois pages sur Dave Douglas (encore une découverte à l’époque !). Et un nombre incalculable de chroniques de disques, sous plusieurs pseudos. Nous y sommes encore !!!

 

Philippe Méziat

 

(1) Hervé St Guirons, pianiste et organiste bordelais, qu’on pourra entendre ce soir dans un hommage à Frank Sinatra aux côtés de Roger Biwandu, me signale qu’il s’agit plutôt de West Coast Blues de Wes Montgomery. Renseignements pris, Brad a bien joué West Coast Blues, mais juste après le Chico Buarque. Ah ! Si l’on pouvait avoir la feuille de Sacem tout de suite après le concert… Nous ne vérifions rien, mais nous aimons savoir…