La Buissonne fête ses 30 ans au New Morning
On fêtait lundi dernier les trente ans du label La Buissonne avec la crème des musiciens français (voire européens). C’était au New Morning, le 23 octobre 2017
Bigre, quelle affiche! Etaient présents sur la scène du New Morning Stephan Oliva, jean-Pierre Jullian, Claude Tchamitchian, Vincent Courtois, Daniel Erdmann, Robin Fincker, Andy Emler, Louis Sclavis, Dominique Pifarély, Elina Duni, Philippe Mouratoglou, Jean-marc Foltz, Jean-marie Machado et le quatuor Psophos, Bruno Chevillon, Christophe Lavergne, Gilles Coronado…
Les Studios et le label La Buissonne ont été fondés il y a trente ans par l’ingénieur du son Gérard de Haro. Ingénieur du son ou accoucheur? A écouter la manière dont les musiciens parlaient de lui, le doute est permis. De même, le passage par les studios La Buissonne fut décrit par certains comme une expérience initiatique plutôt qu’une simple séance d’enregistrement…
Le trio de Robin Fincker, Daniel Erdmann, Vincent Courtois était particulièrement à l’honneur. Il vient de sortir le trentième disque du label, « Bandes originales » qui est une grande réussite. Les trois musiciens s’y emparent de musiques de films très éclectiques (de l’Affaire Thomas Crown à Plein Soleil, en passant par Hiroshima mon amour et Le Rayon vert) et les traitent avec une absolue liberté. Dans ces improvisations on relève des recherches très belles et très subtiles sur les timbres, avec des croisements, des superpositions, des entrelacements entre les saxophones d’Erdmann et Fincker, et le violoncelle de Vincent Courtois. Parfois certaines musiques de films sont traitées comme une pâte sonore à explorer, parfois la mélodie est savourée goulûment. Et parfois aussi les musiciens passent d’un exercice à l’autre pour le même morceau. Je retiens du disque, et de la soirée cette Tarentelle meurtrière composée par Nino Rota pour le film Plein Soleil. Le morceau porte splendidement son nom. D’abord mélodique et entraînant,il laisse progressivement se diffuser sa sève empoisonnée jusqu’à l’explosion finale, où Daniel Erdmann révèle sa maîtrise souveraine des sons étranglés et gutturaux, il est vrai que beaucoup de saxophonistes savent faire ça, mais lui y ajoute une sorte de poésie qui est sa marque, tandis que Vincent Courtois joue comme un possédé sans perdre de sa précision et de sa netteté. Cette musique se révèle décidément aussi belle sur scène que sur disque.
Je consulte mes notes. Je manque de temps. Il faudrait parler de tout et de tous, par exemple de ce merveilleux trio Louis Sclavis, Dominique Piffarely, Vincent Courtois, de cette manière qu’a Sclavis de passer du borborygme grondant au lyrisme éclatant, de cette ligne de basse de Vincent Courtois (à la main) qui s’est émancipée et est devenue un merveilleux solo.
Ou encore du trio d’Andy Emler, Claude Tchamitchian,Eric Echampard. Tous trois entrent dans la musique comme on mord dans un fruit. En quelques secondes tout est là. La complémentarité entre les trois musiciens est idéale. Eric Echampard est un mélange rare de puissance et de finesse, il ne se répète jamais, en quête toujours du son parfait au moment idéal. La rencontre entre ce batteur en état d’inventive ébullition et des broderies d’Andy Emler au piano marche formidablement. Claude Tchamitchian fait le lien et le liant, avec cette manière de chanter ample et enracinée qui le caractérise.
Je regarde encore mon bloc-notes. Tiens, il y a un blanc sur la page. Il correspond au passage de la chanteuse Elina Duni. S’accompagnant elle-même à la guitare, elle a d’abod chanté un fado, puis d’autres chansons dans d’autres langues, en les investissant de la même intensité, avec une manière incroyable d’aller tout droit au coeur du coeur de l’émotion. J’ai été si captivé que j’en ai oublié de noter mes impressions…
Ensuite, elle est passée au piano où elle a chanté le merveilleux « Je ne sais pas » de Jacques Brel avec une sorte de ferveur bouleversante. Bref, elle avait beau changer d’instruments, et changer de langue, c’était toujours l’émotion nue. Je m’arrête là dans mon compte rendu, en demandant aux artistes que je n’ai pas cités de m’excuser. Mais il est tard et les énumérations sont fastidieuses même quand elles concernent de splendides musiciens. Longue vie à la Buissonne!
texte JF Mondot
Dessins : AC Alvoët (autres dessins, peintures, gravures, à découvrir sur son site www.annie-claire.com Pour acquérir un des dessins qui figurent dans ce compte-rendu, on peut s’adresser à la dessinatrice : annie_claire@hotmail.com)
On fêtait lundi dernier les trente ans du label La Buissonne avec la crème des musiciens français (voire européens). C’était au New Morning, le 23 octobre 2017
Bigre, quelle affiche! Etaient présents sur la scène du New Morning Stephan Oliva, jean-Pierre Jullian, Claude Tchamitchian, Vincent Courtois, Daniel Erdmann, Robin Fincker, Andy Emler, Louis Sclavis, Dominique Pifarély, Elina Duni, Philippe Mouratoglou, Jean-marc Foltz, Jean-marie Machado et le quatuor Psophos, Bruno Chevillon, Christophe Lavergne, Gilles Coronado…
Les Studios et le label La Buissonne ont été fondés il y a trente ans par l’ingénieur du son Gérard de Haro. Ingénieur du son ou accoucheur? A écouter la manière dont les musiciens parlaient de lui, le doute est permis. De même, le passage par les studios La Buissonne fut décrit par certains comme une expérience initiatique plutôt qu’une simple séance d’enregistrement…
Le trio de Robin Fincker, Daniel Erdmann, Vincent Courtois était particulièrement à l’honneur. Il vient de sortir le trentième disque du label, « Bandes originales » qui est une grande réussite. Les trois musiciens s’y emparent de musiques de films très éclectiques (de l’Affaire Thomas Crown à Plein Soleil, en passant par Hiroshima mon amour et Le Rayon vert) et les traitent avec une absolue liberté. Dans ces improvisations on relève des recherches très belles et très subtiles sur les timbres, avec des croisements, des superpositions, des entrelacements entre les saxophones d’Erdmann et Fincker, et le violoncelle de Vincent Courtois. Parfois certaines musiques de films sont traitées comme une pâte sonore à explorer, parfois la mélodie est savourée goulûment. Et parfois aussi les musiciens passent d’un exercice à l’autre pour le même morceau. Je retiens du disque, et de la soirée cette Tarentelle meurtrière composée par Nino Rota pour le film Plein Soleil. Le morceau porte splendidement son nom. D’abord mélodique et entraînant,il laisse progressivement se diffuser sa sève empoisonnée jusqu’à l’explosion finale, où Daniel Erdmann révèle sa maîtrise souveraine des sons étranglés et gutturaux, il est vrai que beaucoup de saxophonistes savent faire ça, mais lui y ajoute une sorte de poésie qui est sa marque, tandis que Vincent Courtois joue comme un possédé sans perdre de sa précision et de sa netteté. Cette musique se révèle décidément aussi belle sur scène que sur disque.
Je consulte mes notes. Je manque de temps. Il faudrait parler de tout et de tous, par exemple de ce merveilleux trio Louis Sclavis, Dominique Piffarely, Vincent Courtois, de cette manière qu’a Sclavis de passer du borborygme grondant au lyrisme éclatant, de cette ligne de basse de Vincent Courtois (à la main) qui s’est émancipée et est devenue un merveilleux solo.
Ou encore du trio d’Andy Emler, Claude Tchamitchian,Eric Echampard. Tous trois entrent dans la musique comme on mord dans un fruit. En quelques secondes tout est là. La complémentarité entre les trois musiciens est idéale. Eric Echampard est un mélange rare de puissance et de finesse, il ne se répète jamais, en quête toujours du son parfait au moment idéal. La rencontre entre ce batteur en état d’inventive ébullition et des broderies d’Andy Emler au piano marche formidablement. Claude Tchamitchian fait le lien et le liant, avec cette manière de chanter ample et enracinée qui le caractérise.
Je regarde encore mon bloc-notes. Tiens, il y a un blanc sur la page. Il correspond au passage de la chanteuse Elina Duni. S’accompagnant elle-même à la guitare, elle a d’abod chanté un fado, puis d’autres chansons dans d’autres langues, en les investissant de la même intensité, avec une manière incroyable d’aller tout droit au coeur du coeur de l’émotion. J’ai été si captivé que j’en ai oublié de noter mes impressions…
Ensuite, elle est passée au piano où elle a chanté le merveilleux « Je ne sais pas » de Jacques Brel avec une sorte de ferveur bouleversante. Bref, elle avait beau changer d’instruments, et changer de langue, c’était toujours l’émotion nue. Je m’arrête là dans mon compte rendu, en demandant aux artistes que je n’ai pas cités de m’excuser. Mais il est tard et les énumérations sont fastidieuses même quand elles concernent de splendides musiciens. Longue vie à la Buissonne!
texte JF Mondot
Dessins : AC Alvoët (autres dessins, peintures, gravures, à découvrir sur son site www.annie-claire.com Pour acquérir un des dessins qui figurent dans ce compte-rendu, on peut s’adresser à la dessinatrice : annie_claire@hotmail.com)
On fêtait lundi dernier les trente ans du label La Buissonne avec la crème des musiciens français (voire européens). C’était au New Morning, le 23 octobre 2017
Bigre, quelle affiche! Etaient présents sur la scène du New Morning Stephan Oliva, jean-Pierre Jullian, Claude Tchamitchian, Vincent Courtois, Daniel Erdmann, Robin Fincker, Andy Emler, Louis Sclavis, Dominique Pifarély, Elina Duni, Philippe Mouratoglou, Jean-marc Foltz, Jean-marie Machado et le quatuor Psophos, Bruno Chevillon, Christophe Lavergne, Gilles Coronado…
Les Studios et le label La Buissonne ont été fondés il y a trente ans par l’ingénieur du son Gérard de Haro. Ingénieur du son ou accoucheur? A écouter la manière dont les musiciens parlaient de lui, le doute est permis. De même, le passage par les studios La Buissonne fut décrit par certains comme une expérience initiatique plutôt qu’une simple séance d’enregistrement…
Le trio de Robin Fincker, Daniel Erdmann, Vincent Courtois était particulièrement à l’honneur. Il vient de sortir le trentième disque du label, « Bandes originales » qui est une grande réussite. Les trois musiciens s’y emparent de musiques de films très éclectiques (de l’Affaire Thomas Crown à Plein Soleil, en passant par Hiroshima mon amour et Le Rayon vert) et les traitent avec une absolue liberté. Dans ces improvisations on relève des recherches très belles et très subtiles sur les timbres, avec des croisements, des superpositions, des entrelacements entre les saxophones d’Erdmann et Fincker, et le violoncelle de Vincent Courtois. Parfois certaines musiques de films sont traitées comme une pâte sonore à explorer, parfois la mélodie est savourée goulûment. Et parfois aussi les musiciens passent d’un exercice à l’autre pour le même morceau. Je retiens du disque, et de la soirée cette Tarentelle meurtrière composée par Nino Rota pour le film Plein Soleil. Le morceau porte splendidement son nom. D’abord mélodique et entraînant,il laisse progressivement se diffuser sa sève empoisonnée jusqu’à l’explosion finale, où Daniel Erdmann révèle sa maîtrise souveraine des sons étranglés et gutturaux, il est vrai que beaucoup de saxophonistes savent faire ça, mais lui y ajoute une sorte de poésie qui est sa marque, tandis que Vincent Courtois joue comme un possédé sans perdre de sa précision et de sa netteté. Cette musique se révèle décidément aussi belle sur scène que sur disque.
Je consulte mes notes. Je manque de temps. Il faudrait parler de tout et de tous, par exemple de ce merveilleux trio Louis Sclavis, Dominique Piffarely, Vincent Courtois, de cette manière qu’a Sclavis de passer du borborygme grondant au lyrisme éclatant, de cette ligne de basse de Vincent Courtois (à la main) qui s’est émancipée et est devenue un merveilleux solo.
Ou encore du trio d’Andy Emler, Claude Tchamitchian,Eric Echampard. Tous trois entrent dans la musique comme on mord dans un fruit. En quelques secondes tout est là. La complémentarité entre les trois musiciens est idéale. Eric Echampard est un mélange rare de puissance et de finesse, il ne se répète jamais, en quête toujours du son parfait au moment idéal. La rencontre entre ce batteur en état d’inventive ébullition et des broderies d’Andy Emler au piano marche formidablement. Claude Tchamitchian fait le lien et le liant, avec cette manière de chanter ample et enracinée qui le caractérise.
Je regarde encore mon bloc-notes. Tiens, il y a un blanc sur la page. Il correspond au passage de la chanteuse Elina Duni. S’accompagnant elle-même à la guitare, elle a d’abod chanté un fado, puis d’autres chansons dans d’autres langues, en les investissant de la même intensité, avec une manière incroyable d’aller tout droit au coeur du coeur de l’émotion. J’ai été si captivé que j’en ai oublié de noter mes impressions…
Ensuite, elle est passée au piano où elle a chanté le merveilleux « Je ne sais pas » de Jacques Brel avec une sorte de ferveur bouleversante. Bref, elle avait beau changer d’instruments, et changer de langue, c’était toujours l’émotion nue. Je m’arrête là dans mon compte rendu, en demandant aux artistes que je n’ai pas cités de m’excuser. Mais il est tard et les énumérations sont fastidieuses même quand elles concernent de splendides musiciens. Longue vie à la Buissonne!
texte JF Mondot
Dessins : AC Alvoët (autres dessins, peintures, gravures, à découvrir sur son site www.annie-claire.com Pour acquérir un des dessins qui figurent dans ce compte-rendu, on peut s’adresser à la dessinatrice : annie_claire@hotmail.com)
On fêtait lundi dernier les trente ans du label La Buissonne avec la crème des musiciens français (voire européens). C’était au New Morning, le 23 octobre 2017
Bigre, quelle affiche! Etaient présents sur la scène du New Morning Stephan Oliva, jean-Pierre Jullian, Claude Tchamitchian, Vincent Courtois, Daniel Erdmann, Robin Fincker, Andy Emler, Louis Sclavis, Dominique Pifarély, Elina Duni, Philippe Mouratoglou, Jean-marc Foltz, Jean-marie Machado et le quatuor Psophos, Bruno Chevillon, Christophe Lavergne, Gilles Coronado…
Les Studios et le label La Buissonne ont été fondés il y a trente ans par l’ingénieur du son Gérard de Haro. Ingénieur du son ou accoucheur? A écouter la manière dont les musiciens parlaient de lui, le doute est permis. De même, le passage par les studios La Buissonne fut décrit par certains comme une expérience initiatique plutôt qu’une simple séance d’enregistrement…
Le trio de Robin Fincker, Daniel Erdmann, Vincent Courtois était particulièrement à l’honneur. Il vient de sortir le trentième disque du label, « Bandes originales » qui est une grande réussite. Les trois musiciens s’y emparent de musiques de films très éclectiques (de l’Affaire Thomas Crown à Plein Soleil, en passant par Hiroshima mon amour et Le Rayon vert) et les traitent avec une absolue liberté. Dans ces improvisations on relève des recherches très belles et très subtiles sur les timbres, avec des croisements, des superpositions, des entrelacements entre les saxophones d’Erdmann et Fincker, et le violoncelle de Vincent Courtois. Parfois certaines musiques de films sont traitées comme une pâte sonore à explorer, parfois la mélodie est savourée goulûment. Et parfois aussi les musiciens passent d’un exercice à l’autre pour le même morceau. Je retiens du disque, et de la soirée cette Tarentelle meurtrière composée par Nino Rota pour le film Plein Soleil. Le morceau porte splendidement son nom. D’abord mélodique et entraînant,il laisse progressivement se diffuser sa sève empoisonnée jusqu’à l’explosion finale, où Daniel Erdmann révèle sa maîtrise souveraine des sons étranglés et gutturaux, il est vrai que beaucoup de saxophonistes savent faire ça, mais lui y ajoute une sorte de poésie qui est sa marque, tandis que Vincent Courtois joue comme un possédé sans perdre de sa précision et de sa netteté. Cette musique se révèle décidément aussi belle sur scène que sur disque.
Je consulte mes notes. Je manque de temps. Il faudrait parler de tout et de tous, par exemple de ce merveilleux trio Louis Sclavis, Dominique Piffarely, Vincent Courtois, de cette manière qu’a Sclavis de passer du borborygme grondant au lyrisme éclatant, de cette ligne de basse de Vincent Courtois (à la main) qui s’est émancipée et est devenue un merveilleux solo.
Ou encore du trio d’Andy Emler, Claude Tchamitchian,Eric Echampard. Tous trois entrent dans la musique comme on mord dans un fruit. En quelques secondes tout est là. La complémentarité entre les trois musiciens est idéale. Eric Echampard est un mélange rare de puissance et de finesse, il ne se répète jamais, en quête toujours du son parfait au moment idéal. La rencontre entre ce batteur en état d’inventive ébullition et des broderies d’Andy Emler au piano marche formidablement. Claude Tchamitchian fait le lien et le liant, avec cette manière de chanter ample et enracinée qui le caractérise.
Je regarde encore mon bloc-notes. Tiens, il y a un blanc sur la page. Il correspond au passage de la chanteuse Elina Duni. S’accompagnant elle-même à la guitare, elle a d’abod chanté un fado, puis d’autres chansons dans d’autres langues, en les investissant de la même intensité, avec une manière incroyable d’aller tout droit au coeur du coeur de l’émotion. J’ai été si captivé que j’en ai oublié de noter mes impressions…
Ensuite, elle est passée au piano où elle a chanté le merveilleux « Je ne sais pas » de Jacques Brel avec une sorte de ferveur bouleversante. Bref, elle avait beau changer d’instruments, et changer de langue, c’était toujours l’émotion nue. Je m’arrête là dans mon compte rendu, en demandant aux artistes que je n’ai pas cités de m’excuser. Mais il est tard et les énumérations sont fastidieuses même quand elles concernent de splendides musiciens. Longue vie à la Buissonne!
texte JF Mondot
Dessins : AC Alvoët (autres dessins, peintures, gravures, à découvrir sur son site www.annie-claire.com Pour acquérir un des dessins qui figurent dans ce compte-rendu, on peut s’adresser à la dessinatrice : annie_claire@hotmail.com)