Burnt Sugar & le style Steely Dan
Samedi soir à Vitry-Sur-Seine, le joyeux collectif Burnt Sugar rendu hommage à la musique de Steely Dan (et à un degré moindre à celle de David Bowie) sans nostalgie raidouille mais avec malice et élégance.
Burnt Sugar. Avec, entre autres, Paula Henderson (saxophone baryton), V. Jeffrey Smith (saxophone ténor, chant), Ben Tyree, André Lasalle (guitare), Jared Michael Nickerson (basse électrique), Leon Gruenbaum (claviers), Dave Smith (trombone), Lewis “Flip” Barnes (trompette), LaFrae Sci (batterie), Bruce Mack (claviers, direction), Latasha N. Diggs (chant, direction), Vinia Mojica, Abby Dobson (chant)… Vitrys-Sur-Seine, Théâtre Jean Vilar, 2 février.
Le 8 février prochain, toujours à Sons d’Hiver, Bernie Worrell et sa bande de funksters décomplexés creuseront certainement de drôles de sillons sur la “face cachée de la lune” naguère exploré par Pink Floyd. Hier soir, l’élégantissime crew brooklynien de Burnt Sugar – j’ai d’abord cru assister à un ultime défilé de la Fashion Week quand les musicien(ne)s arrivèrent un(e) à un(e) sur scène d’une démarche funky-chaloupée ! – a lui exploré en profondeur l’univers sardonique et cool de Steely Dan, terminant leur généreux set de deux heures trente par quelques relectures du fond de catalogue de l’homme qui (re)vient d’ailleurs, aka David Bowie (Moonage Daydream, Fame, mais aussi Let’s Dance).
Les absents qui ne se bornent pas à bêtement ranger les merveilles soniques et littéraires de Steely Dan (nom de code, faut-il le rappeler, des stratégies soniques et obliques imaginées depuis quarante par messieurs Donald Fagen et Walter Becker, pervers polymorphes de la pop jazzée) dans la catégorie “rock californien” auraient vraiment dû venir.
Car les relectures de Burnt Sugar étaient effectivement à mille lieux des hommages décaféïnés qu’on a pu entendre de ci de là depuis quelques temps (message personnel : cher Fred Pallem, à vous de jouer, l’attente est insupportable !).
Dirigée d’une baguette vive et agile par un Vernon Reid toujours aussi radieux [mais qui ne gratta pas assez sa guitare à mon goût, tant pis pour moi, je n’avais qu’à être là la veille pour les Funky Freqs !], « Monsieur Living Colour » jouait donc le rôle tenu habituellement par le journaliste-catalyseur-activiste Greg Tate.
Burnt Sugar, orchestre joliment métissé (hommes, femmes, Noirs, Blancs) nous a donc fait redécouvrir les faces cachées des perles du Dan en mettant habilement en exergue, avant chaque titre, un extrait des paroles qui, comme on dit, faisait sens (projeté king size au fond de la scène). Mon tout combiné à un diaporama grand écran qui ajoutait également du sens et du contraste (de Malcolm X à Madonna en passant par Jean-Michel Basquiat, Mike Tyson, Robert “Iron Man” Downey, Jr., Eddie Murphy ou Andy Wharol avec Miles Davis, un vrai catalogue d’icônes).
Ainsi, les chansons du Dan ne sonnaient plus tout à fait de la même manière, du moins aux oreilles expertes qui les connaissent intimement. Car il faut bien l’avouer, c’était une soirée pour connoisseurs. Si, tel votre serviteur, vous n’aviez pas déjà écouté 87545 fois Black Cow, Kid Charlemagne, Show Biz Kids, Any Major Dude Will Teel You, Third World Man, Do It Again, Deacon Blues ou Pretzel Logic, vous n’auriez peut-être pas apprécié à leurs justes valeurs les réincarnations/burntsugarisations de Vernon R. et sa bande.
Cependant, tout cela suintait d’amour sincère pour la musique, et si les relectures du Thin White Duke m’ont moins captivées, rien de grave : au moment où j’écris ces quelques lignes destinées à vous faire partager mon enthousiasme, j’écoute évidemment Steely Dan (currently playing, comme il disent : Third World Man, magnifié par le Fender Rhodes de Joe Sample et le solo de guitare félin de Larry Carlton). Mission accomplie. Hey guys, please, do it again !
Peter Cato
PS Les noms de Butch Morris et de Jef Lee Johnson ont régulièrement été scandés sur scène. Émotion.
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Samedi soir à Vitry-Sur-Seine, le joyeux collectif Burnt Sugar rendu hommage à la musique de Steely Dan (et à un degré moindre à celle de David Bowie) sans nostalgie raidouille mais avec malice et élégance.
Burnt Sugar. Avec, entre autres, Paula Henderson (saxophone baryton), V. Jeffrey Smith (saxophone ténor, chant), Ben Tyree, André Lasalle (guitare), Jared Michael Nickerson (basse électrique), Leon Gruenbaum (claviers), Dave Smith (trombone), Lewis “Flip” Barnes (trompette), LaFrae Sci (batterie), Bruce Mack (claviers, direction), Latasha N. Diggs (chant, direction), Vinia Mojica, Abby Dobson (chant)… Vitrys-Sur-Seine, Théâtre Jean Vilar, 2 février.
Le 8 février prochain, toujours à Sons d’Hiver, Bernie Worrell et sa bande de funksters décomplexés creuseront certainement de drôles de sillons sur la “face cachée de la lune” naguère exploré par Pink Floyd. Hier soir, l’élégantissime crew brooklynien de Burnt Sugar – j’ai d’abord cru assister à un ultime défilé de la Fashion Week quand les musicien(ne)s arrivèrent un(e) à un(e) sur scène d’une démarche funky-chaloupée ! – a lui exploré en profondeur l’univers sardonique et cool de Steely Dan, terminant leur généreux set de deux heures trente par quelques relectures du fond de catalogue de l’homme qui (re)vient d’ailleurs, aka David Bowie (Moonage Daydream, Fame, mais aussi Let’s Dance).
Les absents qui ne se bornent pas à bêtement ranger les merveilles soniques et littéraires de Steely Dan (nom de code, faut-il le rappeler, des stratégies soniques et obliques imaginées depuis quarante par messieurs Donald Fagen et Walter Becker, pervers polymorphes de la pop jazzée) dans la catégorie “rock californien” auraient vraiment dû venir.
Car les relectures de Burnt Sugar étaient effectivement à mille lieux des hommages décaféïnés qu’on a pu entendre de ci de là depuis quelques temps (message personnel : cher Fred Pallem, à vous de jouer, l’attente est insupportable !).
Dirigée d’une baguette vive et agile par un Vernon Reid toujours aussi radieux [mais qui ne gratta pas assez sa guitare à mon goût, tant pis pour moi, je n’avais qu’à être là la veille pour les Funky Freqs !], « Monsieur Living Colour » jouait donc le rôle tenu habituellement par le journaliste-catalyseur-activiste Greg Tate.
Burnt Sugar, orchestre joliment métissé (hommes, femmes, Noirs, Blancs) nous a donc fait redécouvrir les faces cachées des perles du Dan en mettant habilement en exergue, avant chaque titre, un extrait des paroles qui, comme on dit, faisait sens (projeté king size au fond de la scène). Mon tout combiné à un diaporama grand écran qui ajoutait également du sens et du contraste (de Malcolm X à Madonna en passant par Jean-Michel Basquiat, Mike Tyson, Robert “Iron Man” Downey, Jr., Eddie Murphy ou Andy Wharol avec Miles Davis, un vrai catalogue d’icônes).
Ainsi, les chansons du Dan ne sonnaient plus tout à fait de la même manière, du moins aux oreilles expertes qui les connaissent intimement. Car il faut bien l’avouer, c’était une soirée pour connoisseurs. Si, tel votre serviteur, vous n’aviez pas déjà écouté 87545 fois Black Cow, Kid Charlemagne, Show Biz Kids, Any Major Dude Will Teel You, Third World Man, Do It Again, Deacon Blues ou Pretzel Logic, vous n’auriez peut-être pas apprécié à leurs justes valeurs les réincarnations/burntsugarisations de Vernon R. et sa bande.
Cependant, tout cela suintait d’amour sincère pour la musique, et si les relectures du Thin White Duke m’ont moins captivées, rien de grave : au moment où j’écris ces quelques lignes destinées à vous faire partager mon enthousiasme, j’écoute évidemment Steely Dan (currently playing, comme il disent : Third World Man, magnifié par le Fender Rhodes de Joe Sample et le solo de guitare félin de Larry Carlton). Mission accomplie. Hey guys, please, do it again !
Peter Cato
PS Les noms de Butch Morris et de Jef Lee Johnson ont régulièrement été scandés sur scène. Émotion.
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Samedi soir à Vitry-Sur-Seine, le joyeux collectif Burnt Sugar rendu hommage à la musique de Steely Dan (et à un degré moindre à celle de David Bowie) sans nostalgie raidouille mais avec malice et élégance.
Burnt Sugar. Avec, entre autres, Paula Henderson (saxophone baryton), V. Jeffrey Smith (saxophone ténor, chant), Ben Tyree, André Lasalle (guitare), Jared Michael Nickerson (basse électrique), Leon Gruenbaum (claviers), Dave Smith (trombone), Lewis “Flip” Barnes (trompette), LaFrae Sci (batterie), Bruce Mack (claviers, direction), Latasha N. Diggs (chant, direction), Vinia Mojica, Abby Dobson (chant)… Vitrys-Sur-Seine, Théâtre Jean Vilar, 2 février.
Le 8 février prochain, toujours à Sons d’Hiver, Bernie Worrell et sa bande de funksters décomplexés creuseront certainement de drôles de sillons sur la “face cachée de la lune” naguère exploré par Pink Floyd. Hier soir, l’élégantissime crew brooklynien de Burnt Sugar – j’ai d’abord cru assister à un ultime défilé de la Fashion Week quand les musicien(ne)s arrivèrent un(e) à un(e) sur scène d’une démarche funky-chaloupée ! – a lui exploré en profondeur l’univers sardonique et cool de Steely Dan, terminant leur généreux set de deux heures trente par quelques relectures du fond de catalogue de l’homme qui (re)vient d’ailleurs, aka David Bowie (Moonage Daydream, Fame, mais aussi Let’s Dance).
Les absents qui ne se bornent pas à bêtement ranger les merveilles soniques et littéraires de Steely Dan (nom de code, faut-il le rappeler, des stratégies soniques et obliques imaginées depuis quarante par messieurs Donald Fagen et Walter Becker, pervers polymorphes de la pop jazzée) dans la catégorie “rock californien” auraient vraiment dû venir.
Car les relectures de Burnt Sugar étaient effectivement à mille lieux des hommages décaféïnés qu’on a pu entendre de ci de là depuis quelques temps (message personnel : cher Fred Pallem, à vous de jouer, l’attente est insupportable !).
Dirigée d’une baguette vive et agile par un Vernon Reid toujours aussi radieux [mais qui ne gratta pas assez sa guitare à mon goût, tant pis pour moi, je n’avais qu’à être là la veille pour les Funky Freqs !], « Monsieur Living Colour » jouait donc le rôle tenu habituellement par le journaliste-catalyseur-activiste Greg Tate.
Burnt Sugar, orchestre joliment métissé (hommes, femmes, Noirs, Blancs) nous a donc fait redécouvrir les faces cachées des perles du Dan en mettant habilement en exergue, avant chaque titre, un extrait des paroles qui, comme on dit, faisait sens (projeté king size au fond de la scène). Mon tout combiné à un diaporama grand écran qui ajoutait également du sens et du contraste (de Malcolm X à Madonna en passant par Jean-Michel Basquiat, Mike Tyson, Robert “Iron Man” Downey, Jr., Eddie Murphy ou Andy Wharol avec Miles Davis, un vrai catalogue d’icônes).
Ainsi, les chansons du Dan ne sonnaient plus tout à fait de la même manière, du moins aux oreilles expertes qui les connaissent intimement. Car il faut bien l’avouer, c’était une soirée pour connoisseurs. Si, tel votre serviteur, vous n’aviez pas déjà écouté 87545 fois Black Cow, Kid Charlemagne, Show Biz Kids, Any Major Dude Will Teel You, Third World Man, Do It Again, Deacon Blues ou Pretzel Logic, vous n’auriez peut-être pas apprécié à leurs justes valeurs les réincarnations/burntsugarisations de Vernon R. et sa bande.
Cependant, tout cela suintait d’amour sincère pour la musique, et si les relectures du Thin White Duke m’ont moins captivées, rien de grave : au moment où j’écris ces quelques lignes destinées à vous faire partager mon enthousiasme, j’écoute évidemment Steely Dan (currently playing, comme il disent : Third World Man, magnifié par le Fender Rhodes de Joe Sample et le solo de guitare félin de Larry Carlton). Mission accomplie. Hey guys, please, do it again !
Peter Cato
PS Les noms de Butch Morris et de Jef Lee Johnson ont régulièrement été scandés sur scène. Émotion.
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Samedi soir à Vitry-Sur-Seine, le joyeux collectif Burnt Sugar rendu hommage à la musique de Steely Dan (et à un degré moindre à celle de David Bowie) sans nostalgie raidouille mais avec malice et élégance.
Burnt Sugar. Avec, entre autres, Paula Henderson (saxophone baryton), V. Jeffrey Smith (saxophone ténor, chant), Ben Tyree, André Lasalle (guitare), Jared Michael Nickerson (basse électrique), Leon Gruenbaum (claviers), Dave Smith (trombone), Lewis “Flip” Barnes (trompette), LaFrae Sci (batterie), Bruce Mack (claviers, direction), Latasha N. Diggs (chant, direction), Vinia Mojica, Abby Dobson (chant)… Vitrys-Sur-Seine, Théâtre Jean Vilar, 2 février.
Le 8 février prochain, toujours à Sons d’Hiver, Bernie Worrell et sa bande de funksters décomplexés creuseront certainement de drôles de sillons sur la “face cachée de la lune” naguère exploré par Pink Floyd. Hier soir, l’élégantissime crew brooklynien de Burnt Sugar – j’ai d’abord cru assister à un ultime défilé de la Fashion Week quand les musicien(ne)s arrivèrent un(e) à un(e) sur scène d’une démarche funky-chaloupée ! – a lui exploré en profondeur l’univers sardonique et cool de Steely Dan, terminant leur généreux set de deux heures trente par quelques relectures du fond de catalogue de l’homme qui (re)vient d’ailleurs, aka David Bowie (Moonage Daydream, Fame, mais aussi Let’s Dance).
Les absents qui ne se bornent pas à bêtement ranger les merveilles soniques et littéraires de Steely Dan (nom de code, faut-il le rappeler, des stratégies soniques et obliques imaginées depuis quarante par messieurs Donald Fagen et Walter Becker, pervers polymorphes de la pop jazzée) dans la catégorie “rock californien” auraient vraiment dû venir.
Car les relectures de Burnt Sugar étaient effectivement à mille lieux des hommages décaféïnés qu’on a pu entendre de ci de là depuis quelques temps (message personnel : cher Fred Pallem, à vous de jouer, l’attente est insupportable !).
Dirigée d’une baguette vive et agile par un Vernon Reid toujours aussi radieux [mais qui ne gratta pas assez sa guitare à mon goût, tant pis pour moi, je n’avais qu’à être là la veille pour les Funky Freqs !], « Monsieur Living Colour » jouait donc le rôle tenu habituellement par le journaliste-catalyseur-activiste Greg Tate.
Burnt Sugar, orchestre joliment métissé (hommes, femmes, Noirs, Blancs) nous a donc fait redécouvrir les faces cachées des perles du Dan en mettant habilement en exergue, avant chaque titre, un extrait des paroles qui, comme on dit, faisait sens (projeté king size au fond de la scène). Mon tout combiné à un diaporama grand écran qui ajoutait également du sens et du contraste (de Malcolm X à Madonna en passant par Jean-Michel Basquiat, Mike Tyson, Robert “Iron Man” Downey, Jr., Eddie Murphy ou Andy Wharol avec Miles Davis, un vrai catalogue d’icônes).
Ainsi, les chansons du Dan ne sonnaient plus tout à fait de la même manière, du moins aux oreilles expertes qui les connaissent intimement. Car il faut bien l’avouer, c’était une soirée pour connoisseurs. Si, tel votre serviteur, vous n’aviez pas déjà écouté 87545 fois Black Cow, Kid Charlemagne, Show Biz Kids, Any Major Dude Will Teel You, Third World Man, Do It Again, Deacon Blues ou Pretzel Logic, vous n’auriez peut-être pas apprécié à leurs justes valeurs les réincarnations/burntsugarisations de Vernon R. et sa bande.
Cependant, tout cela suintait d’amour sincère pour la musique, et si les relectures du Thin White Duke m’ont moins captivées, rien de grave : au moment où j’écris ces quelques lignes destinées à vous faire partager mon enthousiasme, j’écoute évidemment Steely Dan (currently playing, comme il disent : Third World Man, magnifié par le Fender Rhodes de Joe Sample et le solo de guitare félin de Larry Carlton). Mission accomplie. Hey guys, please, do it again !
Peter Cato
PS Les noms de Butch Morris et de Jef Lee Johnson ont régulièrement été scandés sur scène. Émotion.