le Dedication Ensemble de Philippe Maniez aux Petits Joueurs
Les temps sont durs pour les jazzmen, réunir un big band ne relève plus simplement de l’audace mais presque de l’héroïsme. Remercions donc Philippe Maniez pour ce big band composé majoritairement d’anciens du Conservatoire de jazz qui a donné, lundi 31 octobre, un concert formidable, un concert pour réveiller les morts et faire danser les vivants…
The Dedication Ensemble avec dans la section de saxophones Pascal Mabit, Bastien Weeger, Pierre-Marie Lapprand, Balthazar Naturel, Simon Corneille, dans la section des trombones Mickaël Ballue, Robinson Khoury, Paco Andreo, Luca Spiler, et pour les trompettes, Leo Jeannet, Gabriel Levasseur, Hugues Morisset, Jules Jassef. Section rythmique: Philippe Maniez ( ba tterie, arrangements, et composition), Bastien Brison (p), Thomas Posner (b), Vladimir Medail (g). Les petits joueurs, lundi 31 octobre 2016
Philippe Maniez est un remarquable batteur, sorti du CNSM il y a deux ans, dont nous avons déjà fait l’éloge dans ce blog. Mais comme arrangeur, il est tout-aussi intéressant et possède déjà une « patte » bien à lui. Tout au long de cette soirée échevelée et enthousiasmante, on a pu remarquer certains traits récurrents de son univers : une manière très dynamique de faire sonner les aigus de la section de cuivres, l’utilisation des tutti modulés à voix basse (paradoxalement, l’effet est aussi grand que s’ils étaient joués à pleins poumons), le recours au dialogue au sein de l’orchestre, les improvisations simultanées. On remarque aussi combien Philippe Maniez tient fermement les rênes de l’orchestre, avec ces improvisations denses, concentrées, qui ne font jamais oublier le canevas d’ensemble. Tout cela est tres maîtrisé, très bien mis en place, ce qui n’exclut ni la flamme ni la fougue, bien au contraire.
Le premier morceau commence par un unisson délicat des soufflants, avec un léger grésillement de souffle. Le pianiste Bastien Brison prend alors un solo ailé, swingant, rebondissant, comme ce sera d’ailleurs le cas de toutes ses interventions tout au long de cette soirée. Sur le deuxième morceau, Folk Song, on remarque l’intervention énergique de Pierre-Marie Lapprand au saxophone soprano, poussé par la guitare de Vladimir Médail. Le morceau culmine dans un beau mano a mano de trompettes entre Hughes Morisser et Jules Jassef.
La fin du premier set est marquée par une splendide composition de la chanteuse Mathilde: elle a tellement chanté Cole Porter que celui-ci semble devenu sa langue naturelle. Le big band swingue très fort derrière elle. Ces deux swing énergiquement rassemblés font un effet irrésistible. Le public pousse des Oh et des Ah comme s’il assistait à un feu d’artifice.
Le deuxième set est de la même eau. On relève un arrangement superbe d’un morceau de Nirvana, Variations from behind avec de belles ruptures de rythme, une alternance entre des plages méditatives ( exposées par le piano de Bastien Brison) et des soudaines explosions où l’orchestre est utilisé à pleine puissance. Un peu plus tard, the fruit of honesty a une saveur différente, plus pop, et c’est alors que Philippe Maniez abat ses meilleures cartes, avec Just in Passing où il s’illustre par un magnifique solo de batterie, commencé dans des ambiances feutrées et conclu avec tension, presque avec rage.
Ensuite, Pascal Mabit au sax alto, prend le relais et emmène le morceau sur des cimes d’intensité. Il fait entendre beaucoup d’influences qui toutes s’intègrent avec fluidité dans un solo où il met tout ce qu’il a dans la tête, dans le coeur, dans les poumons. Et la soirée se termine par une magnifique version de Us, de Thad Jones, avec une section de cuivres déchaînée. Les vibrations de l’orchestre, multipliées par celle de ce lieu, avec cette proximité entre le public et les musiciens qui caractérise les petits joueurs, donnent à cette soirée un cachet inoubliable.
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët ( site de l’artiste www.annie-claire.com )
Les temps sont durs pour les jazzmen, réunir un big band ne relève plus simplement de l’audace mais presque de l’héroïsme. Remercions donc Philippe Maniez pour ce big band composé majoritairement d’anciens du Conservatoire de jazz qui a donné, lundi 31 octobre, un concert formidable, un concert pour réveiller les morts et faire danser les vivants…
The Dedication Ensemble avec dans la section de saxophones Pascal Mabit, Bastien Weeger, Pierre-Marie Lapprand, Balthazar Naturel, Simon Corneille, dans la section des trombones Mickaël Ballue, Robinson Khoury, Paco Andreo, Luca Spiler, et pour les trompettes, Leo Jeannet, Gabriel Levasseur, Hugues Morisset, Jules Jassef. Section rythmique: Philippe Maniez ( ba tterie, arrangements, et composition), Bastien Brison (p), Thomas Posner (b), Vladimir Medail (g). Les petits joueurs, lundi 31 octobre 2016
Philippe Maniez est un remarquable batteur, sorti du CNSM il y a deux ans, dont nous avons déjà fait l’éloge dans ce blog. Mais comme arrangeur, il est tout-aussi intéressant et possède déjà une « patte » bien à lui. Tout au long de cette soirée échevelée et enthousiasmante, on a pu remarquer certains traits récurrents de son univers : une manière très dynamique de faire sonner les aigus de la section de cuivres, l’utilisation des tutti modulés à voix basse (paradoxalement, l’effet est aussi grand que s’ils étaient joués à pleins poumons), le recours au dialogue au sein de l’orchestre, les improvisations simultanées. On remarque aussi combien Philippe Maniez tient fermement les rênes de l’orchestre, avec ces improvisations denses, concentrées, qui ne font jamais oublier le canevas d’ensemble. Tout cela est tres maîtrisé, très bien mis en place, ce qui n’exclut ni la flamme ni la fougue, bien au contraire.
Le premier morceau commence par un unisson délicat des soufflants, avec un léger grésillement de souffle. Le pianiste Bastien Brison prend alors un solo ailé, swingant, rebondissant, comme ce sera d’ailleurs le cas de toutes ses interventions tout au long de cette soirée. Sur le deuxième morceau, Folk Song, on remarque l’intervention énergique de Pierre-Marie Lapprand au saxophone soprano, poussé par la guitare de Vladimir Médail. Le morceau culmine dans un beau mano a mano de trompettes entre Hughes Morisser et Jules Jassef.
La fin du premier set est marquée par une splendide composition de la chanteuse Mathilde: elle a tellement chanté Cole Porter que celui-ci semble devenu sa langue naturelle. Le big band swingue très fort derrière elle. Ces deux swing énergiquement rassemblés font un effet irrésistible. Le public pousse des Oh et des Ah comme s’il assistait à un feu d’artifice.
Le deuxième set est de la même eau. On relève un arrangement superbe d’un morceau de Nirvana, Variations from behind avec de belles ruptures de rythme, une alternance entre des plages méditatives ( exposées par le piano de Bastien Brison) et des soudaines explosions où l’orchestre est utilisé à pleine puissance. Un peu plus tard, the fruit of honesty a une saveur différente, plus pop, et c’est alors que Philippe Maniez abat ses meilleures cartes, avec Just in Passing où il s’illustre par un magnifique solo de batterie, commencé dans des ambiances feutrées et conclu avec tension, presque avec rage.
Ensuite, Pascal Mabit au sax alto, prend le relais et emmène le morceau sur des cimes d’intensité. Il fait entendre beaucoup d’influences qui toutes s’intègrent avec fluidité dans un solo où il met tout ce qu’il a dans la tête, dans le coeur, dans les poumons. Et la soirée se termine par une magnifique version de Us, de Thad Jones, avec une section de cuivres déchaînée. Les vibrations de l’orchestre, multipliées par celle de ce lieu, avec cette proximité entre le public et les musiciens qui caractérise les petits joueurs, donnent à cette soirée un cachet inoubliable.
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët ( site de l’artiste www.annie-claire.com )
Les temps sont durs pour les jazzmen, réunir un big band ne relève plus simplement de l’audace mais presque de l’héroïsme. Remercions donc Philippe Maniez pour ce big band composé majoritairement d’anciens du Conservatoire de jazz qui a donné, lundi 31 octobre, un concert formidable, un concert pour réveiller les morts et faire danser les vivants…
The Dedication Ensemble avec dans la section de saxophones Pascal Mabit, Bastien Weeger, Pierre-Marie Lapprand, Balthazar Naturel, Simon Corneille, dans la section des trombones Mickaël Ballue, Robinson Khoury, Paco Andreo, Luca Spiler, et pour les trompettes, Leo Jeannet, Gabriel Levasseur, Hugues Morisset, Jules Jassef. Section rythmique: Philippe Maniez ( ba tterie, arrangements, et composition), Bastien Brison (p), Thomas Posner (b), Vladimir Medail (g). Les petits joueurs, lundi 31 octobre 2016
Philippe Maniez est un remarquable batteur, sorti du CNSM il y a deux ans, dont nous avons déjà fait l’éloge dans ce blog. Mais comme arrangeur, il est tout-aussi intéressant et possède déjà une « patte » bien à lui. Tout au long de cette soirée échevelée et enthousiasmante, on a pu remarquer certains traits récurrents de son univers : une manière très dynamique de faire sonner les aigus de la section de cuivres, l’utilisation des tutti modulés à voix basse (paradoxalement, l’effet est aussi grand que s’ils étaient joués à pleins poumons), le recours au dialogue au sein de l’orchestre, les improvisations simultanées. On remarque aussi combien Philippe Maniez tient fermement les rênes de l’orchestre, avec ces improvisations denses, concentrées, qui ne font jamais oublier le canevas d’ensemble. Tout cela est tres maîtrisé, très bien mis en place, ce qui n’exclut ni la flamme ni la fougue, bien au contraire.
Le premier morceau commence par un unisson délicat des soufflants, avec un léger grésillement de souffle. Le pianiste Bastien Brison prend alors un solo ailé, swingant, rebondissant, comme ce sera d’ailleurs le cas de toutes ses interventions tout au long de cette soirée. Sur le deuxième morceau, Folk Song, on remarque l’intervention énergique de Pierre-Marie Lapprand au saxophone soprano, poussé par la guitare de Vladimir Médail. Le morceau culmine dans un beau mano a mano de trompettes entre Hughes Morisser et Jules Jassef.
La fin du premier set est marquée par une splendide composition de la chanteuse Mathilde: elle a tellement chanté Cole Porter que celui-ci semble devenu sa langue naturelle. Le big band swingue très fort derrière elle. Ces deux swing énergiquement rassemblés font un effet irrésistible. Le public pousse des Oh et des Ah comme s’il assistait à un feu d’artifice.
Le deuxième set est de la même eau. On relève un arrangement superbe d’un morceau de Nirvana, Variations from behind avec de belles ruptures de rythme, une alternance entre des plages méditatives ( exposées par le piano de Bastien Brison) et des soudaines explosions où l’orchestre est utilisé à pleine puissance. Un peu plus tard, the fruit of honesty a une saveur différente, plus pop, et c’est alors que Philippe Maniez abat ses meilleures cartes, avec Just in Passing où il s’illustre par un magnifique solo de batterie, commencé dans des ambiances feutrées et conclu avec tension, presque avec rage.
Ensuite, Pascal Mabit au sax alto, prend le relais et emmène le morceau sur des cimes d’intensité. Il fait entendre beaucoup d’influences qui toutes s’intègrent avec fluidité dans un solo où il met tout ce qu’il a dans la tête, dans le coeur, dans les poumons. Et la soirée se termine par une magnifique version de Us, de Thad Jones, avec une section de cuivres déchaînée. Les vibrations de l’orchestre, multipliées par celle de ce lieu, avec cette proximité entre le public et les musiciens qui caractérise les petits joueurs, donnent à cette soirée un cachet inoubliable.
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët ( site de l’artiste www.annie-claire.com )
Les temps sont durs pour les jazzmen, réunir un big band ne relève plus simplement de l’audace mais presque de l’héroïsme. Remercions donc Philippe Maniez pour ce big band composé majoritairement d’anciens du Conservatoire de jazz qui a donné, lundi 31 octobre, un concert formidable, un concert pour réveiller les morts et faire danser les vivants…
The Dedication Ensemble avec dans la section de saxophones Pascal Mabit, Bastien Weeger, Pierre-Marie Lapprand, Balthazar Naturel, Simon Corneille, dans la section des trombones Mickaël Ballue, Robinson Khoury, Paco Andreo, Luca Spiler, et pour les trompettes, Leo Jeannet, Gabriel Levasseur, Hugues Morisset, Jules Jassef. Section rythmique: Philippe Maniez ( ba tterie, arrangements, et composition), Bastien Brison (p), Thomas Posner (b), Vladimir Medail (g). Les petits joueurs, lundi 31 octobre 2016
Philippe Maniez est un remarquable batteur, sorti du CNSM il y a deux ans, dont nous avons déjà fait l’éloge dans ce blog. Mais comme arrangeur, il est tout-aussi intéressant et possède déjà une « patte » bien à lui. Tout au long de cette soirée échevelée et enthousiasmante, on a pu remarquer certains traits récurrents de son univers : une manière très dynamique de faire sonner les aigus de la section de cuivres, l’utilisation des tutti modulés à voix basse (paradoxalement, l’effet est aussi grand que s’ils étaient joués à pleins poumons), le recours au dialogue au sein de l’orchestre, les improvisations simultanées. On remarque aussi combien Philippe Maniez tient fermement les rênes de l’orchestre, avec ces improvisations denses, concentrées, qui ne font jamais oublier le canevas d’ensemble. Tout cela est tres maîtrisé, très bien mis en place, ce qui n’exclut ni la flamme ni la fougue, bien au contraire.
Le premier morceau commence par un unisson délicat des soufflants, avec un léger grésillement de souffle. Le pianiste Bastien Brison prend alors un solo ailé, swingant, rebondissant, comme ce sera d’ailleurs le cas de toutes ses interventions tout au long de cette soirée. Sur le deuxième morceau, Folk Song, on remarque l’intervention énergique de Pierre-Marie Lapprand au saxophone soprano, poussé par la guitare de Vladimir Médail. Le morceau culmine dans un beau mano a mano de trompettes entre Hughes Morisser et Jules Jassef.
La fin du premier set est marquée par une splendide composition de la chanteuse Mathilde: elle a tellement chanté Cole Porter que celui-ci semble devenu sa langue naturelle. Le big band swingue très fort derrière elle. Ces deux swing énergiquement rassemblés font un effet irrésistible. Le public pousse des Oh et des Ah comme s’il assistait à un feu d’artifice.
Le deuxième set est de la même eau. On relève un arrangement superbe d’un morceau de Nirvana, Variations from behind avec de belles ruptures de rythme, une alternance entre des plages méditatives ( exposées par le piano de Bastien Brison) et des soudaines explosions où l’orchestre est utilisé à pleine puissance. Un peu plus tard, the fruit of honesty a une saveur différente, plus pop, et c’est alors que Philippe Maniez abat ses meilleures cartes, avec Just in Passing où il s’illustre par un magnifique solo de batterie, commencé dans des ambiances feutrées et conclu avec tension, presque avec rage.
Ensuite, Pascal Mabit au sax alto, prend le relais et emmène le morceau sur des cimes d’intensité. Il fait entendre beaucoup d’influences qui toutes s’intègrent avec fluidité dans un solo où il met tout ce qu’il a dans la tête, dans le coeur, dans les poumons. Et la soirée se termine par une magnifique version de Us, de Thad Jones, avec une section de cuivres déchaînée. Les vibrations de l’orchestre, multipliées par celle de ce lieu, avec cette proximité entre le public et les musiciens qui caractérise les petits joueurs, donnent à cette soirée un cachet inoubliable.
Texte JF Mondot
Dessins AC Alvoët ( site de l’artiste www.annie-claire.com )