Didier Lockwood "Improvisible" aux Bouffes Parisiens"
« Improvisible », spectacle musical et théâtral conçu par Didier Lockwood et Alain Sachs, samedi 7 février, Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris.
« Mis en jeu » par Alain Sachs, j’ai eu la curiosité d’aller découvrir Didier Lockwood dans ce spectacle où, seul en scène, il propose une séance ludique autour de l’improvisation musicale, permettant de saisir et parfois mettre en pratique certains de ses gestes fondamentaux …Comment comprendre (et surtout ressentir) la régularité de la pulsation en maintenant sa densité et sans la vider de sa substance, comment aider à visualiser une échelle pentatonique en bondissant sur une ligne imaginaire, comment saisir un point de départ (quelques notes, un nom de compositeur, un poème, une situation décrite …) comme tremplin pour l’invention.
Cette série de prétextes sortis d’une série de chapeaux de différentes couleurs remplis de papiers, tirés au hasard par le public ou par lui-même vise à mettre en scène, on s’en doutait un peu, le performeur hyperactif et polyglotte, que j’ai trouvé de mon côté plus convaincant par ses qualités d’instrumentiste et sa réactivité (inégale, toutefois) aux propositions que par le discours verbal qu’il produit.
La frontière est parfois mince entre la nécessité louable d’une certaine simplification, dès lors qu’on veut s’adresser à un public pas forcément averti, et le risque de surjouer (ainsi de l’inévitable poum-tchac, alias l’after-beat), voire d’être hors-sujet lorsqu’on dérive sur les blagues de musiciens ou les anecdotes même savoureuses. S’il n’est pas sûr que Didier Lockwood ait eu à cœur de structurer son discours par une réflexion pédagogique d’envergure, on sent bien plutôt qu’il mise sur le potentiel de transmission contenu dans la forme et la générosité même de son propos.
Même, et peut-être surtout sans s’adresser à des spécialistes, il reste un peu dommage que les questions tournant autour de la manipulation de la mémoire dans l’acte d’improviser, rendant cette forme d’invention plus proche qu’il n’y paraît de la composition « écrite », ou autour des vertus de l’interaction, forcément très différentes en situation de solo qu’avec des partenaires, ne soient pas plus explicitement abordées. Certes, les stimuli sortis des chapeaux sont prévus pour susciter cette interaction, mais tout de même assez souvent éludés par le musicien-acteur d’un spectacle largement préconçu, qui sait parfois trop bien où il veut aller ou non. De ce point de vue, de même qu’on se régale de bien des développements musicaux, on voit comment le « métier » du baroudeur Lockwood lui permet de relever certains défis ou de sortir d’impasses parfois inéluctables.
En définitive, si personne ne sort édifié d’un spectacle dont les prétentions pédagogiques et la conception même l’éloignent des objectifs d’un Jean-François Zygel, on ne boude pas pour autant son plaisir face aux qualités d’énergie et de bonne humeur communicative qui s’ajoutent à celles du violoniste hors-pair que l’on connait, et qui se lâchent notamment dans le finale.
Les samedi à 18h30 jusqu’au 14 mars (sauf le 14 février)
www.bouffesparisiens.com
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« Improvisible », spectacle musical et théâtral conçu par Didier Lockwood et Alain Sachs, samedi 7 février, Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris.
« Mis en jeu » par Alain Sachs, j’ai eu la curiosité d’aller découvrir Didier Lockwood dans ce spectacle où, seul en scène, il propose une séance ludique autour de l’improvisation musicale, permettant de saisir et parfois mettre en pratique certains de ses gestes fondamentaux …Comment comprendre (et surtout ressentir) la régularité de la pulsation en maintenant sa densité et sans la vider de sa substance, comment aider à visualiser une échelle pentatonique en bondissant sur une ligne imaginaire, comment saisir un point de départ (quelques notes, un nom de compositeur, un poème, une situation décrite …) comme tremplin pour l’invention.
Cette série de prétextes sortis d’une série de chapeaux de différentes couleurs remplis de papiers, tirés au hasard par le public ou par lui-même vise à mettre en scène, on s’en doutait un peu, le performeur hyperactif et polyglotte, que j’ai trouvé de mon côté plus convaincant par ses qualités d’instrumentiste et sa réactivité (inégale, toutefois) aux propositions que par le discours verbal qu’il produit.
La frontière est parfois mince entre la nécessité louable d’une certaine simplification, dès lors qu’on veut s’adresser à un public pas forcément averti, et le risque de surjouer (ainsi de l’inévitable poum-tchac, alias l’after-beat), voire d’être hors-sujet lorsqu’on dérive sur les blagues de musiciens ou les anecdotes même savoureuses. S’il n’est pas sûr que Didier Lockwood ait eu à cœur de structurer son discours par une réflexion pédagogique d’envergure, on sent bien plutôt qu’il mise sur le potentiel de transmission contenu dans la forme et la générosité même de son propos.
Même, et peut-être surtout sans s’adresser à des spécialistes, il reste un peu dommage que les questions tournant autour de la manipulation de la mémoire dans l’acte d’improviser, rendant cette forme d’invention plus proche qu’il n’y paraît de la composition « écrite », ou autour des vertus de l’interaction, forcément très différentes en situation de solo qu’avec des partenaires, ne soient pas plus explicitement abordées. Certes, les stimuli sortis des chapeaux sont prévus pour susciter cette interaction, mais tout de même assez souvent éludés par le musicien-acteur d’un spectacle largement préconçu, qui sait parfois trop bien où il veut aller ou non. De ce point de vue, de même qu’on se régale de bien des développements musicaux, on voit comment le « métier » du baroudeur Lockwood lui permet de relever certains défis ou de sortir d’impasses parfois inéluctables.
En définitive, si personne ne sort édifié d’un spectacle dont les prétentions pédagogiques et la conception même l’éloignent des objectifs d’un Jean-François Zygel, on ne boude pas pour autant son plaisir face aux qualités d’énergie et de bonne humeur communicative qui s’ajoutent à celles du violoniste hors-pair que l’on connait, et qui se lâchent notamment dans le finale.
Les samedi à 18h30 jusqu’au 14 mars (sauf le 14 février)
www.bouffesparisiens.com
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« Improvisible », spectacle musical et théâtral conçu par Didier Lockwood et Alain Sachs, samedi 7 février, Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris.
« Mis en jeu » par Alain Sachs, j’ai eu la curiosité d’aller découvrir Didier Lockwood dans ce spectacle où, seul en scène, il propose une séance ludique autour de l’improvisation musicale, permettant de saisir et parfois mettre en pratique certains de ses gestes fondamentaux …Comment comprendre (et surtout ressentir) la régularité de la pulsation en maintenant sa densité et sans la vider de sa substance, comment aider à visualiser une échelle pentatonique en bondissant sur une ligne imaginaire, comment saisir un point de départ (quelques notes, un nom de compositeur, un poème, une situation décrite …) comme tremplin pour l’invention.
Cette série de prétextes sortis d’une série de chapeaux de différentes couleurs remplis de papiers, tirés au hasard par le public ou par lui-même vise à mettre en scène, on s’en doutait un peu, le performeur hyperactif et polyglotte, que j’ai trouvé de mon côté plus convaincant par ses qualités d’instrumentiste et sa réactivité (inégale, toutefois) aux propositions que par le discours verbal qu’il produit.
La frontière est parfois mince entre la nécessité louable d’une certaine simplification, dès lors qu’on veut s’adresser à un public pas forcément averti, et le risque de surjouer (ainsi de l’inévitable poum-tchac, alias l’after-beat), voire d’être hors-sujet lorsqu’on dérive sur les blagues de musiciens ou les anecdotes même savoureuses. S’il n’est pas sûr que Didier Lockwood ait eu à cœur de structurer son discours par une réflexion pédagogique d’envergure, on sent bien plutôt qu’il mise sur le potentiel de transmission contenu dans la forme et la générosité même de son propos.
Même, et peut-être surtout sans s’adresser à des spécialistes, il reste un peu dommage que les questions tournant autour de la manipulation de la mémoire dans l’acte d’improviser, rendant cette forme d’invention plus proche qu’il n’y paraît de la composition « écrite », ou autour des vertus de l’interaction, forcément très différentes en situation de solo qu’avec des partenaires, ne soient pas plus explicitement abordées. Certes, les stimuli sortis des chapeaux sont prévus pour susciter cette interaction, mais tout de même assez souvent éludés par le musicien-acteur d’un spectacle largement préconçu, qui sait parfois trop bien où il veut aller ou non. De ce point de vue, de même qu’on se régale de bien des développements musicaux, on voit comment le « métier » du baroudeur Lockwood lui permet de relever certains défis ou de sortir d’impasses parfois inéluctables.
En définitive, si personne ne sort édifié d’un spectacle dont les prétentions pédagogiques et la conception même l’éloignent des objectifs d’un Jean-François Zygel, on ne boude pas pour autant son plaisir face aux qualités d’énergie et de bonne humeur communicative qui s’ajoutent à celles du violoniste hors-pair que l’on connait, et qui se lâchent notamment dans le finale.
Les samedi à 18h30 jusqu’au 14 mars (sauf le 14 février)
www.bouffesparisiens.com
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« Improvisible », spectacle musical et théâtral conçu par Didier Lockwood et Alain Sachs, samedi 7 février, Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris.
« Mis en jeu » par Alain Sachs, j’ai eu la curiosité d’aller découvrir Didier Lockwood dans ce spectacle où, seul en scène, il propose une séance ludique autour de l’improvisation musicale, permettant de saisir et parfois mettre en pratique certains de ses gestes fondamentaux …Comment comprendre (et surtout ressentir) la régularité de la pulsation en maintenant sa densité et sans la vider de sa substance, comment aider à visualiser une échelle pentatonique en bondissant sur une ligne imaginaire, comment saisir un point de départ (quelques notes, un nom de compositeur, un poème, une situation décrite …) comme tremplin pour l’invention.
Cette série de prétextes sortis d’une série de chapeaux de différentes couleurs remplis de papiers, tirés au hasard par le public ou par lui-même vise à mettre en scène, on s’en doutait un peu, le performeur hyperactif et polyglotte, que j’ai trouvé de mon côté plus convaincant par ses qualités d’instrumentiste et sa réactivité (inégale, toutefois) aux propositions que par le discours verbal qu’il produit.
La frontière est parfois mince entre la nécessité louable d’une certaine simplification, dès lors qu’on veut s’adresser à un public pas forcément averti, et le risque de surjouer (ainsi de l’inévitable poum-tchac, alias l’after-beat), voire d’être hors-sujet lorsqu’on dérive sur les blagues de musiciens ou les anecdotes même savoureuses. S’il n’est pas sûr que Didier Lockwood ait eu à cœur de structurer son discours par une réflexion pédagogique d’envergure, on sent bien plutôt qu’il mise sur le potentiel de transmission contenu dans la forme et la générosité même de son propos.
Même, et peut-être surtout sans s’adresser à des spécialistes, il reste un peu dommage que les questions tournant autour de la manipulation de la mémoire dans l’acte d’improviser, rendant cette forme d’invention plus proche qu’il n’y paraît de la composition « écrite », ou autour des vertus de l’interaction, forcément très différentes en situation de solo qu’avec des partenaires, ne soient pas plus explicitement abordées. Certes, les stimuli sortis des chapeaux sont prévus pour susciter cette interaction, mais tout de même assez souvent éludés par le musicien-acteur d’un spectacle largement préconçu, qui sait parfois trop bien où il veut aller ou non. De ce point de vue, de même qu’on se régale de bien des développements musicaux, on voit comment le « métier » du baroudeur Lockwood lui permet de relever certains défis ou de sortir d’impasses parfois inéluctables.
En définitive, si personne ne sort édifié d’un spectacle dont les prétentions pédagogiques et la conception même l’éloignent des objectifs d’un Jean-François Zygel, on ne boude pas pour autant son plaisir face aux qualités d’énergie et de bonne humeur communicative qui s’ajoutent à celles du violoniste hors-pair que l’on connait, et qui se lâchent notamment dans le finale.
Les samedi à 18h30 jusqu’au 14 mars (sauf le 14 février)
www.bouffesparisiens.com