D'jazz Nevers 28° édition, Un Poco Loco, East-West Trio, ONJ Olivier Benoît
Le Pac des Ouches est une salle minuscule, les concerts y sont à « entrée libre », c’est là par exemple que près de vingt ans en arrière j’ai entendu pour la première fois le trio d’Ellery Eskelin avec Jim Black et Andrea Parkins. C’est dire les rencontres qu’on y fait. Hier, « Un Poco Loco » a présenté sa formule, en trio également, et ce fut une belle surprise.
Un Poco Loco : Fidel Fourneyron (tb), Geoffroy Gesser (ts), Sébastein Bellah (b)
East-West Trio : Didier Petit (cello, voix), Xu Fengxia (guzheng sanxian, voix), Sylvain Kassap (cl, chalumeau)
ONJ Olivier Benoît « Europa Paris » : Olivier Benoît (g), Bruno Chevillon (b), Jean Dousteyssier (cl, ts), Alexandra Grimal (ts, ss), Hugues Mayot (anches), Fidel Fourneyron (tb, tuba), Fabrice Martinez (tp, bugle), Théo Ceccaldi (violon), Sophie Agnel (p), Paul Brousseau (claviers), Eric Échampard (dm)
Un Poco Loco est un thème « be bop » fameux de Bud Powell. Il désignerait assez bien aussi la personne de Dizzy Gillespie (« dizzy »), trompettiste et chef de bande qui fait fonction de référence pour les trois jeunes instrumentistes de « Un Poco Loco ». Quant à eux, loin de cette « folie » douce mais très attachés à ce répertoire des années 50/60 (en gros le bop plus les débuts du hard-bop), ils s’attachent à reprendre des morceaux célèbres ou méconnus (Tin Tin Deo, Ca-Lee-So, Night In Tunisia, Poor Butterfly, Manteca, etc) en les décomposant, ou en en articulant autrement les lignes, en en dégageant tel trait qui sera répété, etc. Un travail de déconstruction/reconstruction passionnant, très bien fait, très lisible, qui rend hommage et s’amuse à la fois. Une virtuosité confondante, de l’élan, en définitive largement de quoi prendre plaisir avec eux. Bravo messieurs, et encore ! On vous attend, on vous espère, du côté du jardin botanique (1).
De ses nombreux voyages en Chine, Didier Petit a rapporté une expérience irremplaçable, et un sens de la communication qui ne lui faisait d’ailleurs pas défaut dès le départ. D’où ce trio des deux points cardinaux, avec Sylvain Kassap et Xu Fengxia, trio qui – hier soir en tous cas – manifeste clairement des intentions amusantes et amusées, et la volonté de ne pas se prendre la tête entre les mains, mais plutôt de jouer des mains et des pieds pour que la tête se libère de ses scories. Joli moment, dans un auditorium Jean-Jaurès plein à craquer, comme d’habitude.
Le grand événement de la soirée (Bill Frisell me pardonnera, je n’ai pas pu assister à son concert) c’était le nouvel ONJ et son programme « Paris ». Un bien beau programme, un bien bel ONJ, une bien belle musique, de bien beaux solistes, un bien beau moment de musique pour tous. Déplions : des structures musicales qui font apparaître les instruments l’un après l’autre en crescendo, sur des motifs répétés, puis à force de répétitions des ouvertures vers des moments de liberté accordés à des solistes, de larges et puissantes montées vers l’éclat, et des lumières finales quasi aveuglantes. C’est un Paris architectural qu’Olivier Benoît propose et dépeint, et pas du tout un Paris de pacotille, et de chansons populaires. De ce côté, on est rassuré, et à cent lieues de la mode actuelle. D’entrée, on pressent un axe en filigranne, qui relie Théo Ceccaldi (décidément l’homme de l’année !) et Bruno Chevillon, cet axe se révèle enfin à deux pas de la sortie dans un duo d’une rare tendresse. Restent les autres espaces, places ou jardins, occupés de très belle façon par Sophie Agnel, ou Fidel Fourneyron (lui aussi, étoile montante du trombone), Alexandra Grimal ou Fabrice Martinez. Ça vous laisse un peu ébranlés ce beau parcours. Et on attend Berlin avec impatience…
Ce midi le trio Ceccaldi, avec Théo, Vincent et Guillaume, puis Didier Lasserre (dm, perc) dans un concert projection qui l’associe aux photos de Bruce Milpied, exposé toute la semaine dans le hall de la Maison de la Culture, et apothéose de D’Jazz Nevers avec Jacques Schwarz-Bart, puis Omar Sosa. Olé.
Philippe Méziat
(1) Comme il doit y avoir des jardins botaniques un peu partout en France, je ne précise pas. Autant de chances en plus. Mais je pense (et je penche, donc je suis) évidemment à Bordeaux.
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Le Pac des Ouches est une salle minuscule, les concerts y sont à « entrée libre », c’est là par exemple que près de vingt ans en arrière j’ai entendu pour la première fois le trio d’Ellery Eskelin avec Jim Black et Andrea Parkins. C’est dire les rencontres qu’on y fait. Hier, « Un Poco Loco » a présenté sa formule, en trio également, et ce fut une belle surprise.
Un Poco Loco : Fidel Fourneyron (tb), Geoffroy Gesser (ts), Sébastein Bellah (b)
East-West Trio : Didier Petit (cello, voix), Xu Fengxia (guzheng sanxian, voix), Sylvain Kassap (cl, chalumeau)
ONJ Olivier Benoît « Europa Paris » : Olivier Benoît (g), Bruno Chevillon (b), Jean Dousteyssier (cl, ts), Alexandra Grimal (ts, ss), Hugues Mayot (anches), Fidel Fourneyron (tb, tuba), Fabrice Martinez (tp, bugle), Théo Ceccaldi (violon), Sophie Agnel (p), Paul Brousseau (claviers), Eric Échampard (dm)
Un Poco Loco est un thème « be bop » fameux de Bud Powell. Il désignerait assez bien aussi la personne de Dizzy Gillespie (« dizzy »), trompettiste et chef de bande qui fait fonction de référence pour les trois jeunes instrumentistes de « Un Poco Loco ». Quant à eux, loin de cette « folie » douce mais très attachés à ce répertoire des années 50/60 (en gros le bop plus les débuts du hard-bop), ils s’attachent à reprendre des morceaux célèbres ou méconnus (Tin Tin Deo, Ca-Lee-So, Night In Tunisia, Poor Butterfly, Manteca, etc) en les décomposant, ou en en articulant autrement les lignes, en en dégageant tel trait qui sera répété, etc. Un travail de déconstruction/reconstruction passionnant, très bien fait, très lisible, qui rend hommage et s’amuse à la fois. Une virtuosité confondante, de l’élan, en définitive largement de quoi prendre plaisir avec eux. Bravo messieurs, et encore ! On vous attend, on vous espère, du côté du jardin botanique (1).
De ses nombreux voyages en Chine, Didier Petit a rapporté une expérience irremplaçable, et un sens de la communication qui ne lui faisait d’ailleurs pas défaut dès le départ. D’où ce trio des deux points cardinaux, avec Sylvain Kassap et Xu Fengxia, trio qui – hier soir en tous cas – manifeste clairement des intentions amusantes et amusées, et la volonté de ne pas se prendre la tête entre les mains, mais plutôt de jouer des mains et des pieds pour que la tête se libère de ses scories. Joli moment, dans un auditorium Jean-Jaurès plein à craquer, comme d’habitude.
Le grand événement de la soirée (Bill Frisell me pardonnera, je n’ai pas pu assister à son concert) c’était le nouvel ONJ et son programme « Paris ». Un bien beau programme, un bien bel ONJ, une bien belle musique, de bien beaux solistes, un bien beau moment de musique pour tous. Déplions : des structures musicales qui font apparaître les instruments l’un après l’autre en crescendo, sur des motifs répétés, puis à force de répétitions des ouvertures vers des moments de liberté accordés à des solistes, de larges et puissantes montées vers l’éclat, et des lumières finales quasi aveuglantes. C’est un Paris architectural qu’Olivier Benoît propose et dépeint, et pas du tout un Paris de pacotille, et de chansons populaires. De ce côté, on est rassuré, et à cent lieues de la mode actuelle. D’entrée, on pressent un axe en filigranne, qui relie Théo Ceccaldi (décidément l’homme de l’année !) et Bruno Chevillon, cet axe se révèle enfin à deux pas de la sortie dans un duo d’une rare tendresse. Restent les autres espaces, places ou jardins, occupés de très belle façon par Sophie Agnel, ou Fidel Fourneyron (lui aussi, étoile montante du trombone), Alexandra Grimal ou Fabrice Martinez. Ça vous laisse un peu ébranlés ce beau parcours. Et on attend Berlin avec impatience…
Ce midi le trio Ceccaldi, avec Théo, Vincent et Guillaume, puis Didier Lasserre (dm, perc) dans un concert projection qui l’associe aux photos de Bruce Milpied, exposé toute la semaine dans le hall de la Maison de la Culture, et apothéose de D’Jazz Nevers avec Jacques Schwarz-Bart, puis Omar Sosa. Olé.
Philippe Méziat
(1) Comme il doit y avoir des jardins botaniques un peu partout en France, je ne précise pas. Autant de chances en plus. Mais je pense (et je penche, donc je suis) évidemment à Bordeaux.
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Le Pac des Ouches est une salle minuscule, les concerts y sont à « entrée libre », c’est là par exemple que près de vingt ans en arrière j’ai entendu pour la première fois le trio d’Ellery Eskelin avec Jim Black et Andrea Parkins. C’est dire les rencontres qu’on y fait. Hier, « Un Poco Loco » a présenté sa formule, en trio également, et ce fut une belle surprise.
Un Poco Loco : Fidel Fourneyron (tb), Geoffroy Gesser (ts), Sébastein Bellah (b)
East-West Trio : Didier Petit (cello, voix), Xu Fengxia (guzheng sanxian, voix), Sylvain Kassap (cl, chalumeau)
ONJ Olivier Benoît « Europa Paris » : Olivier Benoît (g), Bruno Chevillon (b), Jean Dousteyssier (cl, ts), Alexandra Grimal (ts, ss), Hugues Mayot (anches), Fidel Fourneyron (tb, tuba), Fabrice Martinez (tp, bugle), Théo Ceccaldi (violon), Sophie Agnel (p), Paul Brousseau (claviers), Eric Échampard (dm)
Un Poco Loco est un thème « be bop » fameux de Bud Powell. Il désignerait assez bien aussi la personne de Dizzy Gillespie (« dizzy »), trompettiste et chef de bande qui fait fonction de référence pour les trois jeunes instrumentistes de « Un Poco Loco ». Quant à eux, loin de cette « folie » douce mais très attachés à ce répertoire des années 50/60 (en gros le bop plus les débuts du hard-bop), ils s’attachent à reprendre des morceaux célèbres ou méconnus (Tin Tin Deo, Ca-Lee-So, Night In Tunisia, Poor Butterfly, Manteca, etc) en les décomposant, ou en en articulant autrement les lignes, en en dégageant tel trait qui sera répété, etc. Un travail de déconstruction/reconstruction passionnant, très bien fait, très lisible, qui rend hommage et s’amuse à la fois. Une virtuosité confondante, de l’élan, en définitive largement de quoi prendre plaisir avec eux. Bravo messieurs, et encore ! On vous attend, on vous espère, du côté du jardin botanique (1).
De ses nombreux voyages en Chine, Didier Petit a rapporté une expérience irremplaçable, et un sens de la communication qui ne lui faisait d’ailleurs pas défaut dès le départ. D’où ce trio des deux points cardinaux, avec Sylvain Kassap et Xu Fengxia, trio qui – hier soir en tous cas – manifeste clairement des intentions amusantes et amusées, et la volonté de ne pas se prendre la tête entre les mains, mais plutôt de jouer des mains et des pieds pour que la tête se libère de ses scories. Joli moment, dans un auditorium Jean-Jaurès plein à craquer, comme d’habitude.
Le grand événement de la soirée (Bill Frisell me pardonnera, je n’ai pas pu assister à son concert) c’était le nouvel ONJ et son programme « Paris ». Un bien beau programme, un bien bel ONJ, une bien belle musique, de bien beaux solistes, un bien beau moment de musique pour tous. Déplions : des structures musicales qui font apparaître les instruments l’un après l’autre en crescendo, sur des motifs répétés, puis à force de répétitions des ouvertures vers des moments de liberté accordés à des solistes, de larges et puissantes montées vers l’éclat, et des lumières finales quasi aveuglantes. C’est un Paris architectural qu’Olivier Benoît propose et dépeint, et pas du tout un Paris de pacotille, et de chansons populaires. De ce côté, on est rassuré, et à cent lieues de la mode actuelle. D’entrée, on pressent un axe en filigranne, qui relie Théo Ceccaldi (décidément l’homme de l’année !) et Bruno Chevillon, cet axe se révèle enfin à deux pas de la sortie dans un duo d’une rare tendresse. Restent les autres espaces, places ou jardins, occupés de très belle façon par Sophie Agnel, ou Fidel Fourneyron (lui aussi, étoile montante du trombone), Alexandra Grimal ou Fabrice Martinez. Ça vous laisse un peu ébranlés ce beau parcours. Et on attend Berlin avec impatience…
Ce midi le trio Ceccaldi, avec Théo, Vincent et Guillaume, puis Didier Lasserre (dm, perc) dans un concert projection qui l’associe aux photos de Bruce Milpied, exposé toute la semaine dans le hall de la Maison de la Culture, et apothéose de D’Jazz Nevers avec Jacques Schwarz-Bart, puis Omar Sosa. Olé.
Philippe Méziat
(1) Comme il doit y avoir des jardins botaniques un peu partout en France, je ne précise pas. Autant de chances en plus. Mais je pense (et je penche, donc je suis) évidemment à Bordeaux.
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Le Pac des Ouches est une salle minuscule, les concerts y sont à « entrée libre », c’est là par exemple que près de vingt ans en arrière j’ai entendu pour la première fois le trio d’Ellery Eskelin avec Jim Black et Andrea Parkins. C’est dire les rencontres qu’on y fait. Hier, « Un Poco Loco » a présenté sa formule, en trio également, et ce fut une belle surprise.
Un Poco Loco : Fidel Fourneyron (tb), Geoffroy Gesser (ts), Sébastein Bellah (b)
East-West Trio : Didier Petit (cello, voix), Xu Fengxia (guzheng sanxian, voix), Sylvain Kassap (cl, chalumeau)
ONJ Olivier Benoît « Europa Paris » : Olivier Benoît (g), Bruno Chevillon (b), Jean Dousteyssier (cl, ts), Alexandra Grimal (ts, ss), Hugues Mayot (anches), Fidel Fourneyron (tb, tuba), Fabrice Martinez (tp, bugle), Théo Ceccaldi (violon), Sophie Agnel (p), Paul Brousseau (claviers), Eric Échampard (dm)
Un Poco Loco est un thème « be bop » fameux de Bud Powell. Il désignerait assez bien aussi la personne de Dizzy Gillespie (« dizzy »), trompettiste et chef de bande qui fait fonction de référence pour les trois jeunes instrumentistes de « Un Poco Loco ». Quant à eux, loin de cette « folie » douce mais très attachés à ce répertoire des années 50/60 (en gros le bop plus les débuts du hard-bop), ils s’attachent à reprendre des morceaux célèbres ou méconnus (Tin Tin Deo, Ca-Lee-So, Night In Tunisia, Poor Butterfly, Manteca, etc) en les décomposant, ou en en articulant autrement les lignes, en en dégageant tel trait qui sera répété, etc. Un travail de déconstruction/reconstruction passionnant, très bien fait, très lisible, qui rend hommage et s’amuse à la fois. Une virtuosité confondante, de l’élan, en définitive largement de quoi prendre plaisir avec eux. Bravo messieurs, et encore ! On vous attend, on vous espère, du côté du jardin botanique (1).
De ses nombreux voyages en Chine, Didier Petit a rapporté une expérience irremplaçable, et un sens de la communication qui ne lui faisait d’ailleurs pas défaut dès le départ. D’où ce trio des deux points cardinaux, avec Sylvain Kassap et Xu Fengxia, trio qui – hier soir en tous cas – manifeste clairement des intentions amusantes et amusées, et la volonté de ne pas se prendre la tête entre les mains, mais plutôt de jouer des mains et des pieds pour que la tête se libère de ses scories. Joli moment, dans un auditorium Jean-Jaurès plein à craquer, comme d’habitude.
Le grand événement de la soirée (Bill Frisell me pardonnera, je n’ai pas pu assister à son concert) c’était le nouvel ONJ et son programme « Paris ». Un bien beau programme, un bien bel ONJ, une bien belle musique, de bien beaux solistes, un bien beau moment de musique pour tous. Déplions : des structures musicales qui font apparaître les instruments l’un après l’autre en crescendo, sur des motifs répétés, puis à force de répétitions des ouvertures vers des moments de liberté accordés à des solistes, de larges et puissantes montées vers l’éclat, et des lumières finales quasi aveuglantes. C’est un Paris architectural qu’Olivier Benoît propose et dépeint, et pas du tout un Paris de pacotille, et de chansons populaires. De ce côté, on est rassuré, et à cent lieues de la mode actuelle. D’entrée, on pressent un axe en filigranne, qui relie Théo Ceccaldi (décidément l’homme de l’année !) et Bruno Chevillon, cet axe se révèle enfin à deux pas de la sortie dans un duo d’une rare tendresse. Restent les autres espaces, places ou jardins, occupés de très belle façon par Sophie Agnel, ou Fidel Fourneyron (lui aussi, étoile montante du trombone), Alexandra Grimal ou Fabrice Martinez. Ça vous laisse un peu ébranlés ce beau parcours. Et on attend Berlin avec impatience…
Ce midi le trio Ceccaldi, avec Théo, Vincent et Guillaume, puis Didier Lasserre (dm, perc) dans un concert projection qui l’associe aux photos de Bruce Milpied, exposé toute la semaine dans le hall de la Maison de la Culture, et apothéose de D’Jazz Nevers avec Jacques Schwarz-Bart, puis Omar Sosa. Olé.
Philippe Méziat
(1) Comme il doit y avoir des jardins botaniques un peu partout en France, je ne précise pas. Autant de chances en plus. Mais je pense (et je penche, donc je suis) évidemment à Bordeaux.